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dimanche 25 avril 2021

Chansons au bord du zinc.

Faisant la poussière sur mes étagères à CD, j’ai retrouvé 16 chansons, millésimées 2000 autrement dit « vintage », mot branché dont l’étymologie  remonterait à « vendanges ».
Les Têtes raides en entrainant les spectateurs complices à coup d’« allez « Ginette » ! m’ont paru forcer la pauvre fille à monter sur les tables. 
« Et là y a la Ginette qui valse en guinguette
Qu'a toujours un verre d'avance »
 
Mano Solo avant de mourir du SIDA à 46 ans avait quelque ambition: 
« Tant que quelqu'un écoutera ma voix je serai vivant dans votre monde à la con! »
 Miossec est vraiment dans le thème alcoolisé :« Non, non, non, non, non
Je ne suis plus saoul
Un peu à bout, c'est rien
Moi je veux que toi »
 
Et Casse-pipe suit « La trace » d’une expressivité marquée : 
« ll pleut des cordes de guitare et l'on entend geindre les gares
Où vont dans le jour incertain les mains rouges les assassins »
Arthur H  n’oubliera pas « Marouchka », 
« Marouchka ma lumière de minuit
Marouchka s’est enfuie dans la nuit »
Il me faudra retrouver Desjardin un de ces jours avec sa voix et d’autres textes aussi forts que celui là pour dire le colonialisme, « Les  Yankee »: 
« Alors je compte jusqu´à trois
et toutes vos filles pour nos soldats
Le grain, le chien et l´uranium,
l´opium et le chant de l´ancien,
tout désormais nous appartient »
 
« En rasant les murs » de Tue loup a une musique bien lente à mettre sur ses paroles, par contre la chanson « Louise » par Les hurlements de Léo me parait trop rapide, alors que « Dans la salle du bar tabac de la Rue des Martyrs » de Pigalle envoie de l’accordéon rock pour un sommet d’un réalisme qui déchire. 
« Le patron a un flingue pour l'ingénu qu'en voudrait à la tirelire » 
Accentué par le thème qui lorgne davantage du côté « bistrot » rétro que « bar à vins » bobo, les évocations réalistes sont restées dans ce jus, voire figées dans quelques clichés auxquels n’échappe même pas Juliette qui a été bien meilleure que dans « La belle Abbesse ». http://blog-de-guy.blogspot.com/2018/10/jaime-pas-la-chanson-juliette.html 
« C´est vrai, c´ matin, je m´ suis même pas lavée
Je m´ suis juste remis un peu d´ bleu et d´ rose
Juste pour maquiller quelques ecchymoses
Qu´ la nuit dernière un salaud m´a gravées »
 
« Les mots » de La Tordue portent et vont bien sur la portée musicale.
« Y'a des mots comme te quiero
Y'a des mots c'est des couteaux
Que te matan en silencio
Mais pour c'qu'y'a entre sa peau et ma peau
Y'a pas d'mots y'a pas d'mots
Qui tiennent ni même celui-là »
 
« Le printemps » des Ogres de Barback commençait bien parmi des « champs verts et fleuris », mais le genre appelle d’autres senteurs : 
« Ça sent la bâche crade et pourrie
D'un pauvre chapiteau en fête
Qui d'un dernier souffle refleurit
Pour quelques lascars qui s'entêtent »
 
« La chatte de Monsieur Clock » par Les Elles est tragique, bien que maniérée, mais avec un autre chat  « Belzebuth » des Colocs  pendant 10 minutes, la conclusion peut sembler s’éterniser. D’autant plus que La chasse aux abeilles par Le Garage Rigaud se situe aussi loin du zinc où le Viandox s’est éventé, le distributeur de cacahuètes ne trouvant plus preneur.

 

dimanche 4 avril 2021

Charlebois.

Le psychédélique québécois navigue rarement seul dans nos mémoires :  
planant avec Louise Forestier dans « Lindberg» : 
« Alors chu r'parti
Sur Québec Air
Transworld, Nord-East, Eastern, Western
Puis Pan-American
Mais ché pu où chu rendu »
 
avec Félix Leclerc et Gilles Vigneault : 
« Quand les hommes vivront d'amour
Ce sera la paix sur terre
Les soldats seront troubadours
Et nous, nous serons morts mon frère ».
 
Ça remuait comme en première partie de Ferré,« J't'aime comme un fou » 
« M'as-tu vu courir ?
M'as-tu vu courir ?
M'as-tu vu courir dans ta rue ? »
Et on courait, même si à l’époque, on goûtait moins l’ « Ordinaire »: 
« Le jour où moi, j'en pourrai pu
Y en aura d'autres, plus jeunes, plus fous
Pour faire danser les boogaloos »
 ni même le trop languide « Je reviendrai à Montréal »
« Dans un grand Bœing bleu de mer
J'ai besoin de revoir l'hiver
Et ses aurores boréales ».
Il apportait quelques accents de ses voisins aux fières causes de nos cousins.« L’indépendantriste » 
« Faut qu'on s'sépare, u faut qu'on splite
C'est toi qui pars ou moi j'te quitte
Prends le Pacifique, j'garde l'Atlantique
Forever indépendant triste »
 
Et qui n’a pas envie de croire « J'suis moins vieux »? 
« Oh, même si les nuits repassent
Un peu moins vite sous mes yeux
Les plis que font les ans qui passent
J'suis moins vieux
Et même si la vie me lasse 
Et que j'entends de mieux en mieux
Le bruits des ailes d'un ange qui passe »
 Parce que toujours dans ces contrées,« Si j'avais les ailes d'un ange » 
« Je monterais toutes les belles collines
Quand la noirceur sera venue
J'allumerais des lumières pour ma vue
Et je roule, roulerais dans la nuit[…]
Avec Aline pourvu qu'ça pine
Avec Thérèse fraise contre fraise
Faut pas qu'ça niaise »

 

dimanche 28 mars 2021

Et toujours en été. Nino Ferrer.

Un coffret jaune pétant avec l’artiste en chemise cintrée et mèche à la Dutronc s’appuyant avec élégance sur le mot « best of » contient 3 CD.
24 chansons, 13 plages instrumentales, 23 reprises.
Les années 70 sont éternelles tels les diamants de chez ce Bond Fleming Ian.
En ces temps de portable, mon petit fils Nino, il était tout petit, épatait un passant en chantant à tue tête «  Gaston y a le téléfon qui son ».
Il n’y a pas qu’Aldebert comme "idole des jeunes" comme disaient ceux qui savaient ce que SLC voulait dire 
Sous de telles couleurs vives, les souvenirs de drôles de paroles aux musiques enjouées viennent se superposer à l’annonce de sa dépression fatale de 98. 
« Les Cornichons », « Oh ! Hé ! Hein ! Bon ! », « Mirza » appartiennent au patrimoine qui relie les nostalgies des papous aux fantaisies pour minos.  
« On est parti, samedi, dans une grosse voiture,
Faire tous ensemble un grand pique-nique dans la nature,
En emportant des paniers, des bouteilles, des paquets,
Et la radio ! »
 La quête éternelle de l’amour : 
« Je cherche une petite fille » qui voudrait bien
Rester près de moi toute ma vie
Je l’ai cherchée longtemps, j’ai cru la voir souvent
 Mais ça ne se trouve pas facilement oh non ».
Se mettre dans une autre peau : « Je veux être noir » :
« S'il vous plait dit's moi comment vous faites,
Monsieur Charles, Monsieur King, Monsieur Brown 
Moi je fais de mon mieux pour chanter comme vous »
 Et même si un super marché s’installe pas loin de « La maison près de la fontaine » : 
«  C'n'est pas si mal 
Et c'est normal
C'est le progrès » 
« On dirait le Sud »: 
« Le temps dure longtemps 
Et la vie sûrement 
Plus d'un million d'années 
Et toujours en été. » 
C’est difficile pour les reprises de tenir la comparaison avec l’original à proximité, fussent elles interprétées par Arthur H ou Nilda Fernandez, ou vraiment revues comme avec Arno à la recherche déchirante de « Mirza ». Par exemple, entre original et copie même si Reggiani a la voix plus belle que celle de Boris Vian, je me suis mis à apprécier « Le déserteur » dans son jus initial. 
Manu Dibango, nous manque : «  Je veux être un noir »,
« Quand tu as compris que tu n’étais pas chargé de mission musicale parce que tu es africain, ça te libère. J’écoute aussi bien Rachmaninov que Duke Ellington. » 
Nous ne sommes pas dépaysés dans le CD sans paroles par des morceaux de « musique progressive » matinée de « rythm and blues », de « musiques noires », par le plus blond des italiens. 
L’auteur, compositeur s’appelait Agostino Ferrari.

dimanche 21 mars 2021

Trafic. Gaëtan Roussel.

Les temps sont bousculés, l’ancien chanteur  de Louise Attaque 
« Et je voudrais que tu te rappelles
Notre amour est éternel
Et pas artificiel » 
vient de sortir un album solo avec la participation de Souchon. 
Mais je ne le connais pas encore, alors que je viens tout juste de découvrir ce CD de 2018.
La voix accroche et le contraste est délicieux quand il chante en duo avec Vanessa Paradis, « Tu me manques (pourtant tu es là) » 
«  La vie d’une étincelle, un rayon
La surface de la terre, les saisons »
Chez lui, il y a du Bashung, avec qui il a collaboré, mais les couleurs fluo, la géométrie glacée de l’habillage architecturé du livret ne s’accorde pas, à la sensibilité qui s’exprime dans nombre de morceaux. 
« J’entends des voix »
« J’entends trouver le bonheur » 
Et que s’affirme l’incertitude : « Je veux bien, je ne sais pas » : 
« Je veux bien fendre l’armure » 
Jusqu’à « N’être personne »: 
« Une image envolée
Des battements de cœur irréguliers » 
Car « J’ai tellement peur » : 
« De devenir aigri
De manquer de pudeur » 
Au « Début » sent déjà la fin : 
«  Ratée ratée ratée
Je t’ai ratée » 
« Dedans il y a de l’or » mais pas toujours : 
« Le mot encore
Dedans il y a fin »
C’est que « La question » est toujours là: 
« Est-ce qu’elle est l’heure de venir ?
Est-ce qu’elle est toujours ou parfois ? » 
Je ne crois pas que « Hope » soit l’histoire d’un fleuriste, mais plutôt une question de mémoire enfuie : 
« Tu ne connais plus le nom des fleurs du jardin
Tu ne connais plus le nom des fleurs » 
Et c’est bien dit : 
« Tu dis pourquoi sans même dire un mot ». 
Au bout d’une vie, où se sont succédé « Le jour et la nuit » : 
 « Suis le moment
Elle me dit fuis le miroir » 
Quelle musique reviendra ?
Celle là conviendra, rauque alanguie ; elle paraitra nouvelle.

 

dimanche 14 mars 2021

Second tour. Zebda.

Je viens de retrouver avec plaisir ce beau CD de 2012 du groupe «  beur » (mot daté), dont l’appellation signifie « beurre » en arabe. Ils jouent si bien des mots et les retournent, ils me manquaient.
A l’heure d’élections présidentielles, ils se payaient un nouveau tour après 8 ans de séparation présentant sur la pochette, la photographie inoubliable de Mimoun et Zatopek toute en énergie et en douleur, beauté, vélocité. A l’arrière plan un concurrent est tombé.
Leurs musiques entrainent et les paroles percutent, Magyd Cherfi est un orfèvre de la langue dont il se sert pour questionner la promesse républicaine en des termes vifs, lui qui avait appris ce qu’était la Pléiade, « Un je ne sais quoi ». Une autre époque, après Paty, quand la débandade idéologique s’abime dans les débats autour de« l’islamophobie ».
http://blog-de-guy.blogspot.com/2016/11/ma-part-de-gaulois-magyd-cherfi.html « Liberté /égalité/fraternité » sert encore de référence même si avec force, ils interrogent la triade dans «  La correction »: 
«  S’ils sont égaux les hommes, c’est à quelle heure ? »
Ils rejettent d’autres formules toutes faites, « Les proverbes » 
« Qui sème le vent récolte rien du tout ».
Ils ne sont pas moins critiques avec les intégristes dans « Le théorème du châle »: 
«  Pourtant on dit que le planète se réchauffe
Alors pourquoi tant d’étoffes »
Je partage leur vision de la société telle que je la voyais il y a dix ans, bien que ma vue se brouille aujourd’hui, « Les deux écoles » : 
«La vie comment tu la savoures ? 
Deux écoles se tiraient la bourre
L’une disait « sois érudit »
L’autre chuchotait « remplis ton caddie ». 
Et le dimanche « Autour de l’église » 
« Et partout ya
Des langues qui se mélangent un chouia ». 
Leurs colères sont respectables qui connaissent les blessures des mains des darons,La promesse faite aux mains : 
«  Conseil à tous les proches
Vivons mais vivons les mains dans les poches ». 
Je repasserai, avec mes mains blanches, pour un hymne au travail manuel.
Campés comme leurs rythmes, dignes :  
« J’suis pas l’ami Ricoré ».
ils savent bien « La chance » 
« Et que je fais mes emplettes
Chez ceux qu’ont la tenue complète » 
c’est que « Le talent » est là : 
« Et plutôt qu’à la mosquée ou à l’abbaye
Moi je veux qu’on m’enterre près de Sète ». 
En tous cas les 12 morceaux donnent de quoi se rasséréner, oui: 
«  Moi je fais des rimes qui me consolent
Des dessins pour un plan d’occupation du sol » 
Fraternellement.

dimanche 7 mars 2021

Tous les marins sont des chanteurs. François Morel.

J’ai tant aimé le chroniqueur du vendredi, et bien que je ne sois plus guère fidèle au poste, je gardais le chanteur en haute estime
alors je mes suis précipité sur ce CD d’autant plus qu’il s’agit de chants de marins susceptibles de me rappeler de bons moments de classe de mer.
A cette occasion, j’aimais bien jouer sur les mythologies bretonnes avec trésors engloutis, bateaux à voiles, forêts à druides et embruns. Alors pourquoi je n’ai pas adhéré au récit, repris dans les mêmes termes par les commentateurs, d’une découverte dans un vide-grenier d’un auteur oublié : Yves Marie Le Guilvinec, dreyfusard, marié à une métisse, mort en mer à trente ans en 1900, imbibé d’alcool ?
La veine parodique habillée en Kway, multipliant les clichés, se parfume à l’air de notre temps, la chanson « La Cancalaise » imitant « La Paimpolaise » de Botrel qui lui était antidreyfusard. 
« Elle est toujours ma Cancalaise
Celle que je croisais le soir
A la pointe des Roches noires
J’avais quinze ans peut être seize »
 L’hommage à la Bretagne sur des musiques poignantes de nostalgie, n’est pas si évident avec en première chanson « A l’Espérance », du nom d’un bistrot où matelot rime avec poivrot. 
Lavilliers participe au morceau « Tous les marins sont des chanteurs » 
«  Pour espérer un jour revoir
Toutes les filles de La Rochelle » 
« Le petit moussaillon » travaille sous les ordres d’un capitaine pourri et d’une andouille de chef d’escadre, lui est « mignon comme un chaton », heureusement le dernier couplet réserve une surprise.
Les valeurs des hommes de mer sont célébrées «  Quand un homme » tombe à la mer : 
« Tu lui donnes la main »
Les ports sont les lieux des départs : « Adieu Brest ».
Pourtant il n’est pas question d’aller à « La pêche à la morue »  
« Sans avoir courtisé Lulu. » 
La famille de « Fanche de Pontivy » a connu bien des malheurs avec l’alcool jouant encore son rôle mais aussi la météo incertaine comme il se doit :  
« On sait plus comment s’habiller ». 
Et même dans « Le ventre de la baleine » le solitaire qui n’avait  
« Comme maîtresse qu’une sirène au fond d’un verre »« épousé  une bouteille ».
Le duo « Mer et fils » est délectable, entre Juliette grandiloquente :
«  A terre tu peux trouver du taff
Paraît qu’ils embauchent chez Henaff »
et son fils séraphique :
« Maman
Moi j’aime les navires
Le vent
Qui souffle et qu’on respire » 
« La petite Edith » prend à contre-pied les images des femmes de marins attendant sur la digue, elle prend son pied :   
« Mais en attendant allez viens
Elle est si courte la vie » 
Avant la locale chorale finale « Kenavo Brest » 
le rappel qu’« Un jour il n’y aura plus un poisson » « Plus rien que le sel » aurait pu être nuancé, car la situation des réserves halieutiques est en voie d’être améliorée : 
« En dix ans, la part des poissons jugés « en bon état écologique » est passée de 18 % à 43 % et la proportion de poissons en situation de surpêche a fortement diminué, passant de 33 % à 23 % sur une décennie. »

 

dimanche 28 février 2021

Le début de la suite. Bénabar.


«
Elle est pas malheureuse
 
« La petite vendeuse » 
Et de loin on dirait
Presque le bonheur
Quand l’antidépresseur
Fait enfin de l’effet »
La marque salée sucrée du gentil chanteur est dans cette attention aux petites choses de la vie avec l’intention de prendre le meilleur même quand les illusions sont parties.
Musiques vives et mots doux.
Il peut sans risquer la grandiloquence, évoquer le temps qui passe 
« Le début de la suite » : 
« Les aiguilles de la montre
Ne tournent que dans un sens
Quand on la remonte
C’est encore pour qu’elle avance »
voire « Le destin » : 
« Le stylo nous appartient
Les fautes, les ratures
Aussi les passages bien
C’est notre écriture » 
et même une «  Brève et approximative histoire de France » : 
« Elle est pas finie l’histoire
On n’a pas fini d’y croire » 
« Le jeune vigile » est fragile et celle de tout à l’heure : 
« La petite vendeuse il l’a retrouve ce soir
Y aura des hauts et des bas » 
Auprès de « Chevaliers sans armure » en blouse blanche : 
« C’est plutôt bon signe quand les patients patientent » 
Le « marathonien » habite une ville nouvelle 
«  Plus propre que belle ».
Et si « Le complexe du sédentaire » l’amène à avoir 
« Tête en mer et pied à terre » 
Lors d’un « Feu de joie » : 
« Allumons un feu
Avec ce qui ne va pas
Ce qui nous rend malheureux
Brûlons tout ça »
 Et bien que « ça sert à rien une chanson » : 
« C’est vrai c’est superflu comme une déclaration
A quelqu’un qui ne t’aime plus » 
c’était bien bon quand « On jouait fort » : 
«  On jouait faux
Bon d’accord !
Mais au moins
On jouait fort »

dimanche 7 février 2021

Comme un ours. Alexis HK.

J’adore la voix du chanteur et les voies qu’il emprunte
après son précédent CD  qui rendait hommage à Georges Brassens parfaitement saisi :« J’aimais son irrévérence nonchalante ».   
Bien que faisant partie de la famille, il n’apportait pas de nouveauté respectueuse comme le fit à merveille Le Forestier, voire Joann Sfar, à la Cité de la musique 
L’auteur des « Affranchis » se présente en nœud pap’ sur la pochette mais se retrouve seul à table, 
« Comme un ours » bipolaire
Un ermite en colère » 
L’humour est noir, et le coq, 
« Les pieds dans la boue » 
« pactise avec les plus noirs instincts que les crises attisent ». 
Mais « Je me suis assoupi » dit-il et il découvre soudain 
« Quand la face du monde
A des mimiques de vilaine ogresse » 
Gavé de « religieuses », de « forêts noires », de « financiers », 
son désespoir en devient « Sucré ».
L’évocation de « La chasse » rappelle « la gallinette cendrée » du sketch caricatural des « Inconnus ». Ces pauvres types plein de « la rancœur de nos cœurs mal aimés » finissent par traquer un homme, un étranger.
L’amour peut réserver des surprises et  « La fille à Pierrot » démentir l’adage du bistrot de son père : 
« Il vaut mieux admirer la beauté en fleurs
Que de vouloir l’enfermer tout au fond du cœur »
 Lorsque les déclarations d’amour paraissent douteuses,  
« Je veux un chien »  avec ses étincelles dans les yeux, même baveux, celui là peut bien mettre des poils partout : 
«  C’est un ami qui te guérit de la défaite 
 Qui te suivra même si tu finis malhonnête » 
Le fils de sa fille auquel il dit « Salut mon grand » lui répond « salut  Papounet » et le ravit, alors après quelques précautions, il lui enseigne : 
« Vivre de nos jours, c’est au moins
Aussi moelleux
Que d’être un gueux en 1381. »
 Pourtant « Marianne » en novembre 2015, à Paris, en terrasse, pleurait : 
« Toutes nos illusions perdues en quelques secondes à peine
Consumées par le feu et les larmes des hommes qui saignent » 
Peut-on croire que même « Porté » par « la charité des vents » :
«  La prose apaise nos ecchymoses  
Approche le secret des choses » ? 
Sous « Le cerisier »,
« Il est doux le temps des cerises » 
« Un beau jour » a des airs mélancoliques puisque « je partirai »
et la profusion d’images de bonheur du clip
permet de croire à la lumière :
«  J’oublierai les baffes à l’âme
Et les coups bas
J’oublierai le goût des larmes de sel
Entre tes doigts » 
La justesse des mots, la simplicité des mélodies, font le plaisir de ces retrouvailles dans l’attente de nouvelles chansons plus allègres dans le style des « Ronchonchons ».

 

dimanche 31 janvier 2021

12 villes. Dick Annegarn.

Bien que « Bruxelles » 
« Ma belle
Je te rejoins bientôt
Aussitôt que Paris me trahit »
sa chanson, ait eu un retentissement considérable après les attentats-suicides de mars 2016, cette compilation qui mène de « Coutances » en Normandie 
« Mais qu’est-ce que je suis venu faire ici ? » 
à « « Xilinji » dans le Heiljongyang
« ville de Chine prise aux flammes » 
ne ravira pas tous les syndicats d’initiative, car reviennent surtout dans les refrains : 
« Le blues de « Londres », le spleen de « Lille » 
« Le rock de Rotterdam
Et le smog de toutes les villes. » 
faut dire qu’il ne choisit pas forcément le pittoresque en s’arrêtant à « Luxembourg » : 
«  Les gouttes glissent sur le verre lisse 
 Des vitres tristes »
ou lorsqu’il est déçu de « Nogent sur Marne » : 
« Nogent la morne, le ventre en avant
T’es malade du cœur Nogent »  
La voix grave caractéristique du batave convient pour un « Tchernobyl blues » 
« J’ai pris mon vélo
Pour faire du chemin
Je croise des silos
Où il n’y a pas que du grain » 
et même à Versailles, « Au nom de Dieu » 
« Louis-soleil a des reflets
Nucléaires au derrière »
 Il y a bien une «  Jolie dame dans le tram » chez « Les Tchèques »
 mais à « Karslbad » : 
« Là où je vais, aussi il va
La vie m’ennuie, l’amour me fuit
La mort me suit, la vie me tue »
Blues.

 

dimanche 24 janvier 2021

Travaux sur la N89. Murat.

J’avais appris à aimer l’Auvergnat 
et ce titre datant de 2017 appelait à des retrouvailles du côté de Clermont-Ferrand où passe la N89,  mais il s’agit plutôt de travaux musicaux expérimentaux.
Sous une pochette aux couleurs rappelant les maillots des cyclistes de « La vie Claire », les musiques évoquent les travaux de l’Institut de recherche et coordination acoustique/musique (IRCAM) jadis à la pointe de la modernité, donc présentement démodées.
Si « Feignasse, radasse connasse pétasse » de « Dis le le » accroche l’oreille,
parmi les quatorze chansons présentées en un fil continu qui peut séduire ou agacer, 
nous ne pouvons pas dire que nous n’avons pas été avertis dès le début : 
« Cette fois «  Les pensées de Pascal » je m’en fous. » 
Les clips n’éclairent pas davantage la nuit électro et dans le morceau qui donne le titre de l’album, il confirme :  
« J’aime pas le travail ». 
Dans « Alco » :  
« Je crois bien que cette fois ce sera le (bip) de l’angevine. » Quelle audace !
Je préfère en conclusion dans la « Chanson de Sade » : 
« Le temps emporte nos souvenirs super sapés »
 Quand « La vie me va » : 
« En balade viens partons en balade partons viens partons en balade 
En balade là-haut sur la montagne » C’est là qu’il me va. 
« Quel est le problème Moïse ? »: 
« T’aime plus la musique Vercingectéro. »  
C’est donc ça ?
Alors quelques métaphores feront l’affaire dans « Coltrane » pour la touche jazz : 
« Pris dans le givre du temps essuie-glace. » 
Et des réitérations dans « Garçon »:  
« Aime moi ceci aime moi cela » 
ou dans « Le chat » :
« N’ouvre pas n’ouvre pas ».