L’accumulation des mauvaises nouvelles de notre terre et de ses
habitants brouille toutes les pensées.
Merci Trump de surligner en orange notre folie et notre
infantilisme.
Alors que nous brûlons, beaucoup versent tellement d’essence
sur le brasier que même les pauvres images rhétoriques en sont cramées.
Les forêts flambent, les débats s’enflamment. Les rêveurs de
coupe à blanc sont ravis.
La douceur, le commerce agréable sont oubliés avec des
injonctions visant en particulier les femmes invitées à se négliger, à ne pas être
aimable. Bonhomme, lui va faire de la gonflette.
Bien pâlichon apparaît « Le Petit Prince ». Quand l’ingénu
demande un coucher de soleil au roi se vantant de régner sur tout, celui-ci lui
répond qu’il faut attendre les circonstances favorables.
Les kings d’aujourd’hui au moment du crépuscule s’acharnent
à détruire la planète avant qu’elle s’autodétruise. Leur pouvoir de nuisance
est encore du pouvoir !
Il parait que l’histoire des lemmings suicidaires serait une
légende, toujours est-il que les références aux falaises et autres murs fatals abondent.
Les rois, enfants, miment la toute puissance alors que
l’impuissance les mine.
Quel « dôme de fer » nous protégera du
réchauffement qui s’accélère ?
Des internautes insultent les météorologistes qui prévoient
des hausses de températures.
Des immeubles sont arasés, des enfants affamés, les
intelligences se bouchent.
Ce serait faire preuve de courte vue de considérer la
débilité seulement au lointain, spécialement chez les responsables coureurs de
clics dans le même peloton que les journalistes. Les intelligents guère
raisonnables logent aussi près de nous, en nous.
Je cultive cette propension à revenir vers soi, tellement
tendance, pour aller contre ceux qui n’y voient que poutre dans l’œil des
voisins. Et au bout de ces nœuds au cerveau, je tire sur mes semblables.
Lorsqu’on se retrouve entre soi nous rafistolons notre toit
et partageons nos émois.
Je regrette que les profs soient les seuls à ne plus donner ni
leçons ni notes ; celles-ci abondent partout ailleurs.
Est-ce l’effet de l’âge qui me fait considérer le monde, vu
en visio-conférence, comme une cour de récréation où les épées ne seraient pas
en polystyrène ?
L’instit’ persistant a trop de beaux souvenirs de l’enfance
pour ne manier le mot « infantilisme » qu’avec d’infinies précautions,
mais je n’ai pas d’autres mots pour qualifier Trump qui n’aime pas lire, défaut
rédhibitoire en CM 2.
Nous savons, entre lecteurs, le bonheur de prendre
connaissance et de surmonter le temps en énonçant une nuance, en apportant une
contribution.
C’est alors que me revient la formule si lointaine de
Gébé de Charlie-Hebdo pour envisager le si lointain An 01:
« On arrête tout, on réfléchit et c’est pas
triste ».
Nous ne rions plus. C’était au temps où nous nous croyions intelligents et
gentils quand nous lisions les journaux bêtes et méchants : a pu de second
degré !
Nous avions mission d’élever les enfants, maintenant tout
est rabaissé et les airs-bags explosent.
« Le désordre est
le meilleur serviteur de l'ordre établi. »
Jean Paul Sartre.
Je n'ai pas attendu nos derniers jours pour me mettre à la lecture des témoignages sur les camps de concentration, la montée du nazisme, et ai même passé des années à m'interroger sur ce chapitre récent de notre histoire. Je suis restée avec une interrogation : comment tant de personnes... a priori sensées ont-elles pu succomber à la folie collective à la hauteur des événements de la deuxième guerre mondiale ? (Ne parlons pas de l'horreur de la première, déjà considérable...) En (me) posant cette question de cette manière, dans le monde d'avant, ce que je ne voyais surtout pas, c'était l'incroyable confort de la place à partir de laquelle je la posais.
RépondreSupprimerJe constate que je n'ai plus le confort de cette place maintenant, et que personne ne l'a, à vrai dire. Et du coup, la réponse à la question devient plus trouble, plus incertaine...voire même indécidable.
Devoir de vacances ? La lecture du "Guépard" de Lampedusa, dans une bonne traduction. Très édifiant. Et surtout très beau.
Pour la lecture et le.. Livre, mes impressions impressionnistes : L'histoire du livre en Occident est inséparable de l'histoire du Livre. J'ai envie de dire que c'est un... fait que j'énonce, et non pas une opinion. Pour moi, il s'agit d'un fait. Et pour toi ? Il s'agit bel et bien d'un fait qui s'impose en dehors de ma foi/mes croyances, ainsi que la foi et les croyances de quiconque, d'ailleurs. Du bon usage de la généralisation ?
Je n'entends que peu le mot "livre", maintenant. J'entends surtout "bouquin" pour parler du livre. "Livre....", "livrer"... "se livrer"... l'idée de se livrer ? de livrer ? est associée à une forme d'esclavage, non ? et PERSONNE NE VEUT SERVIR, ni même se faire servir (peut-être encore plus grave ?) en ce moment si révolutionnaire où la hantise que SOI, on puisse être esclave est derrière tant de comportements révoltés ? révoltants qui peuvent nous sembler puérils.
Mais souvenons-nous bien de "io non voglio piu servir", et QUI LE DIT... et les conséquences de cette parole de révolte dans notre monde à nous. Edifiant, encore une fois.