vendredi 14 février 2025

Le dernier souffle. Claude Grange Régis Debray.

Claude Grange, le médecin, accompagne des personnes en fin de vie, il distingue douleur physique et souffrance psychique. 
« Je soulage ta douleur et je serai là quand tu en auras besoin ».
Il a pu susciter la compassion envers son métier difficile lors de dîners en ville, mais lorsqu’il décrit les moments intenses qu’il a pu vivre dans son service de soins palliatifs, nous trouvons ce métier formidable, comme ses interlocuteurs d’un soir, après la lecture de cette centaine de pages où le « mouroir glauque s’égaye ».
Régis Debray, l’écrivain, éclaire ma vie littéraire depuis longtemps et signe préface et postface. 
« C’est la blouse blanche, non la soutane, qui prend les choses en main, et ce n’est pas un cadeau d’avoir à rendre l’âme sans savoir à qui. 
Reste que si l’âme a perdu l’au-delà, le corps en deçà y gagne. » 
Lorsque les malades sont convenablement pris en charge en soins palliatifs, ils ne demandent pas la mort.
Les débats contemporains concernant la fin de vie sont abordés au cours d’un récit très vivant où l’humilité est de mise. 
«  Jean Leonetti aime résumer sa loi en une phrase : Laisser mourir : oui, faire mourir : non. » « Le défunt détruit par le feu est miniaturisé ; il rejoint un infiniment grand en se faisant infiniment petit. La crémation rejoint le rite de purification. »
«  On en a fini avec le «  tu enfanteras dans la douleur ». 
Donnons-nous la chance d’accoucher les gens de leur mort, sans douleur… »
«  C’est un fait que les Saintes Femmes se retrouvent d’ordinaire aux étroits stratégiques de l’existence, ayant coutume d’être là au début comme à la fin, pour donner le jour et fermer les yeux. »

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