samedi 22 février 2025

Le dernier rêve. Pedro Almodovar.

Les chanteurs deviennent acteurs, les acteurs dirigent à leur tour, cette fois le réalisateur chamarré écrit son « autobiographie morcelée. »
Dans un ensemble de douze chapitres inégaux, j’ai aimé ses réflexions à propos de la littérature quand il distingue scénario et roman et surtout quand il apporte dans quelques nouvelles une intériorité vibrante que ne rendent pas forcément les images même lorsqu’elles sont hautes en couleurs.
« La rédemption » où Jésus dans sa prison comprend les hommes en rencontrant Barabas brasse quelques idées fécondes au-delà d'un argument original bien exploité.
« La visite » révèle douleurs et hypocrisies au moment où la religion se travestit.
D’autres récits où perce la nostalgie rappellent des heures flamboyantes, quand il évoque la chanteuse Chavela Vargas : 
« El ultimo trago fut cette nuit là un hymne délicieux à la joie d’avoir tout bu, d’avoir aimé sans retenue et d’être toujours vivante pour le chanter. L’abandon devenait fête. » 
Avec sincérité, clarté, une inventivité cependant moins radieuse que jadis, il revisite quelques mythes et rend hommage à sa mère : 
« Ma mère comblait les vides dans les lettres, lisait aux voisines ce qu’elles voulaient entendre, des choses que l’auteur avait probablement oubliées et auxquelles il aurait volontiers souscrit.
Ces improvisations constituaient une grande leçon pour moi. Comme je l’ai dit, elles établissaient la différence entre la fiction et la réalité, et montraient combien la réalité requiert la fiction pour être plus complète, plus belle, plus vivable. »

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