dimanche 7 avril 2019

Requiem pour L. Alain Platel Fabrizio Cassol.

Le metteur en scène est un familier de la MC 2 et des grands musiciens,
http://blog-de-guy.blogspot.com/2015/12/en-avant-marche-franck-van-laecke-alain.html cette fois il faut avoir l’oreille avertie pour reconnaître Mozart à l’accordéon et au likembe ( piano à doigts), les couleurs de l’Afrique recouvrant la dernière œuvre inachevée du musicien prodige mort à 34 ans. L’enrichissement mutuel entre musique savante et musique populaire a toujours existé.
Nous sommes bien dans un requiem : au ralenti une femme meurt sur l’écran du fond et je me demande si une petite citation n’aurait pas été suffisante pour que les spectateurs y projettent leur avenir ou des souvenirs. La musique subtile de Mozart ne suffirait-elle  pas, pour que des images   supplémentaires nous soient imposées, et pas des moins plombantes?
Devant le vaste écran, une belle troupe de danseurs-chanteurs-musiciens exprime une joie mêlée à la gravité, chacun avec sa personnalité dans les interstices laissés par une quarantaine de parallélépipèdes gris. Des cailloux sont déposés sur ces tombes. Elles n’encombrent pas la scène, structurant le plateau où les jaillissements, les rythmes de la vie, l’inventivité prennent encore plus de prix. Elles fournissent des podiums pour que chacun des quatorze artistes mette en valeur son énergie. Les voix des chanteurs sont plus touchantes lorsque les instruments font silence, mais bien des séquences dans leur variété font naître l’émotion jusqu’au final furieux où les artistes en botte de caoutchouc emportent le public dans une percutante gumboot dance. Un surtitrage des paroles en Lingala ou en swahili aurait peut être été utile, pour le latin aussi.
A lire les critiques sur le web, plutôt rares concernant le théâtre ou la danse, je suis tombé sur le reproche d’"appropriation culturelle" dont serait coupable le metteur en scène contraignant les danseurs africains par sa mise en scène.  Pourtant sous cette appellation conquérante, très mode en univers "racisé" où la décolonisation n’en finit pas, c’est plutôt Mozart qui en perdrait sa perruque si on ne gardait le souvenir d’un doux temps où il fut question de métissage.

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