vendredi 12 avril 2019

Directives européennes et directrices d’école.

La somme des bêtises qui ont les honneurs des médias à propos de l’Europe m’en autorise une de plus.
Le débat de la semaine dernière à la télévision, peu suivi d’ailleurs, a favorisé, dupliqués en plusieurs exemplaires, les partisans du « frexit », ainsi que ceux qui risquent de paralyser un peu plus des institutions déjà rhumatisantes, source de tous les maux d’après eux, sauf en ce qui concerne les moyens dont ils sont avides pour mordre la main qui les nourrit.
Loiseau avait petite voix, Glucksmann fut pathétique, l’insoumise de service a exorbité ses yeux, Hamon et celui du PC ont joué les blablateurs sans conséquence, Jadot, vieux briscard a pu les voir venir.
Il y avait bien plus à réfléchir dans un débat respectueux entre Debray et Bourlanges sur France Culture, mon cœur fondant à la citation rimbaldienne énoncée par l’ancien compagnon du Ché : « Je regrette l'Europe aux anciens parapets ! » du Bateau ivre où « Les Aubes sont navrantes. Toute lune est atroce et tout soleil amer ». Ma raison se réservant plutôt le député MODEM qui qualifie d’ « optimiste » le libéralisme.
Mâle d’un autre siècle, aggravant mon état de père, d’un rôle d’instituteur, j’eus à modifier le curseur qui affole les libertés, tant de libertaires étant passés au libéralisme.
Est-ce que je force ma nature pessimiste en rejoignant ce camp progressiste, ne voyant pas d’autre option pour mes petits enfants qu’un avenir fait de coopération et d’échange face à des options défensives voire agressives ?
Je me retrouve volontiers dans le cliché qui voit les jeunes partisans des vieux Sanders, Corbyn et Mélenchon, du côté des vieux s’accrochant au juvénile président.
Mais « qui suis-je », comme dit le pape, pour juger si la Serbie doit rejoindre l’UE ?
Par contre à défaut de mesurer les enjeux éducatifs actuels puisque j’ai quitté le milieu depuis un bon moment, reviennent quelques souvenirs d’il y a trente ans. 
Des instits, oh pardon des professeur(e)s des écoles, qui regimbent à la proposition d’écoles dépendant administrativement de collèges me font entrouvrir mon livret d’ancien combattant à la page « Maître directeur » (1986).
Depuis le gel de cette mesure Monory, le sens pointilleux des responsabilités égal chez les adjoints et leur collègue directeur-trice s’est émoussé me semble-t-il. La judiciarisation des relations sociales, la perte de prestige de l’école plongée dans l’ « esprit de sel » (acide chlorhydrique) médiatique, permettent que reviennent des dispositifs visant à des formes de management se voulant plus efficaces. La polarisation sur la gestion administrative évitera encore plus hypocritement de voir en face les problèmes qui se posent avec de plus en de gravité, constats après constats. En mathématiques: « Marie a 5 billes, elle en perd 2, combien lui en reste-t-il ?), 41 % des élèves de CP et 57 % des élèves de CE1 éprouvent de grandes difficultés. Les meilleurs élèves d’aujourd’hui sont au niveau des pires d’hier. Dehaene.» Lors des évaluations les élèves ne cherchent même pas la solution, le nombre de« non-réponses » a augmenté.
Ils sont raccord avec la société qui répond à côté quand les défis écologiques, économiques, politiques, sociaux attendent.
« Etre vieux, c'est quand vous connaissez toutes les réponses mais que personne ne vous pose plus de questions. » Bert Kruger Smith
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Le dessin est dans Courrier International.
Et la blague de Philippe:
"Comment s'appelle le polygone qui a le plus de côtés.
Le Carlos. Le Carlos Ghosn a des millions de côté."

1 commentaire:

  1. Mais Guy... jamais les zélés de la coopération et de l'échange n'ont été aussi.. intolérants, voyons. N'ont été si sûrs d'être du bon côté, et d'y aller de leurs bons droits (je ne mets pas le "droit" au singulier, là...).
    Pour l'école, il y a quelque chose qui me laisse assez perplexe en France. Il reste à espérer que nous allions vers un vrai système libéral, où les personnes souhaitant que leurs enfants puissent apprendre à lire, écrire, compter.. PENSER, aient accès à des établissements de qualité qui n'ont pas honte de proposer ces.. services ?
    Puisque l'ESPRIT DE SERVICE PUBLIC est mort dans la tête des Français (et je vois qu'il est bel et bien mort, tout de même, et que le service est devenu synonyme d'esclavage dans la tête de nos contemporains), et bien, il reste à souhaiter qu'une vraie.. OLIGARCHIE ? ARISTOCRATIE ? puisse voir le jour afin de mener tous ceux qui ont... abdiqué, pour la grande majorité.
    Aux U.S., l'école privée n'a jamais eu honte de vouloir enseigner.. les meilleurs, et ses établissements, pour certains pratiquent une sélection... très rigoureuse, mettons. Ce n'est pas le cas ici.
    Que deviendrons-NOUS s'il n'y a plus la possibilité que des meilleurs (voire des compétents..) sortent du lot ?
    Je ne fais que résumer, peut-être de manière trop incendiaire, je ne le nie pas, les propos de Jacqueline de Romilly dans "L'enseignement en détresse", écrit en 1984, au moment de sa retraite, et où elle disait déjà combien l'élève doué était écrasé par le système éducatif... à l'époque.
    Pour les débats sur le frexit, je vois que l'esprit de l'UNION est déjà bien moribond, tout comme l'esprit d'UNION dans mon pays d'origine est déjà mort aussi. Nous sommes censés appartenir à... l'idéologie planétaire du "nouveau", corps et âmes, et dépasser des appartenances nationales ou autres. Très peu pour moi, merci. Même si on me dit que je n'ai pas le choix, d'ailleurs.

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