lundi 1 avril 2019

Greenbook. Peter Farrelly.

J’ai cédé aux recommandations de mes amis qui ont beaucoup apprécié ce film, après avoir redouté un scénario tellement vu faisant se rencontrer deux caractères différents qui finissent par s’accorder.
Je me suis laissé à aimer cette histoire et même le happy end tellement prévisible.
Il y a des jours comme ça où même le titre convient : Greenbook, c’est un guide comme le Michelin qui indiquait aux noirs les hôtels où ils seraient acceptés, alors que ce n’était pas évident dans les années 60 aux E.U. et surtout dans le Sud profond.
Un joueur de piano raffiné, "quoique noir", est conduit par un italien pour une tournée dans les anciens états ségrégationnistes, celui-ci joue facilement des poings, confronté comme son maître, voire davantage aux exclusions sociales. La musique, enjeu des différences de culture et de classe, accompagne agréablement ce road moovie.
Les acteurs sympathiques assurent un succès souligné par les Oscars qui témoigne de progrès en humanité dont on aurait pu douter parfois.

1 commentaire:

  1. Déjà que l'accès aux commentaires n'est pas aisé, voilà que ma commentatrice unique a des difficultés pour accéder à la parole ici, donc je copie un extrait de son courrier privé avec son autorisation: "Pour les progrès en humanité visibles dans le film « Greenbook », j’ai mes doutes, et ils sont légions, quoique je n’ai pas vu le film, et ne pense pas le voir, « orneryness » oblige. (Pour te donner une idée, « ornery » est un mot qui caractériserait bien Clint dans son film dans ses contacts une bonne partie du temps. Il s’agit d’un côté très têtu, très réfractaire, en quelque sorte. Un refus de s’en laisser conter, si tu vois ce que je veux dire. Tu peux imaginer que cela irrite grandement un certain nombre de mes contemporains, surtout les… SE PENSANT BIEN PENSANTS…)
    Le dossier des progrès raciaux me semble analogue au dossier des progrès sexuels (j’aime bien ça, les progrès sexuels, c’est une trouvaille, je vais garder).
    Dans son livre « Ma voie », Barbara Hendricks, qui me semble très bien placée pour parler de tout cela, parle de sa vie dans le grand Sud, en la comparant à sa vie dans le (petit…) Nord, et elle fait penser. Elle est une femme très intelligente.
    Diffiicle à dire ce qui déshumanise plus/mieux l’Homme, un travail de masse dans le Nord, où il est un rouage anonyme dans la machine industrielle à l'usine, ou… un travail (de masse ?) dans le Sud, où il est un rouage anonyme sur la plantation, donc tout près de la terre. Là, je ne parle que des endroits qui sont les plus exposés, en sachant qu’il y avait plus de chances de voir les Noirs cotoyer les Blancs dans la mixité SOCIALE dans le Sud que… dans le Nord. Décidément, le monde ne correspond pas à ce que nous voudrions qu’il soit.. A lire : « Le cauchemar climatisé » de Henry MIller, livre déjà très vieux, où Miller, en iconoclaste se rend déjà compte de combien une certaine douceur bucolique persistait dans le Sud sur les plantations, alors que… une forme de barbarie très fruste, style rouler les mécaniques caractérisait, et caractérise encore, l’esprit des… vainqueurs du Nord de la Guerre Civile aux U.S."

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