lundi 29 avril 2019

Au bout de la nuit. André Téchiné.

Quand on va au cinéma depuis longtemps, difficile de ne pas avoir croisé Catherine Deneuve où vieille devenue, sa beauté lumineuse a perdu sa froideur et moi même le goût des clichés.
D’autre part, je ne connais pas bien Téchiné, l’auteur de « Ma saison préférée » et je crains les unanimités. En ces temps chargés de nuages noirs, le sujet de l’Islamisme appelle plutôt l’évitement d‘autant plus que ces départs vers des contrées pour refaire sa vie en cherchant la mort ne datent pas d’aujourd’hui http://blog-de-guy.blogspot.com/2015/11/les-cowboys-thomas-bidegain.html
Le titre inspiré par le vocabulaire religieux laissait craindre le pire avec éclipse de soleil au générique, se plaçant tellement dans l’absolu qu’il ne dirait plus grand chose de nos pauvres existences. C’est pourtant essentiellement d’idéal dont il s’agit lorsque des jeunes insatisfaits de leur vie en sont à souhaiter son envers sans discussion. Ce conflit universel et familial est mêlé de sentiments, de complexité et d’évidences. Au moment de garer sa voiture arrive une info à la radio : le FN prend du poil de la bête. Le mérite de ce film est d’aborder les problèmes en évitant les sermons. L’évocation des vieillissements, l’absolutisme de la jeunesse, le passage des saisons, le jihad, les chevaux, les fêtes, les deuils, les réseaux, la punition, l’ailleurs, sont habilement racontés.
Les couleurs pastels des comédies musicales sont passées depuis longtemps et si  les communications restent bien incertaines parmi les cerisiers, alors il ne reste peut être plus qu'à écrire une lettre à ses petits enfants.

1 commentaire:

  1. Et qui a dit que l'absolu était une affaire de jeunesse ?....
    Il n'y a pas d'âge pour aimer l'absolu. C'est une dimension de notre langage, et de nous. Nous n'allons pas l'évincer. Même vieux, on garde le souvenir de qui, et de comment on a été, si tant est qu'on ne pense pas être... ce qu'on était/a été.
    Je dis à mes enfants que j'ai compris il y a longtemps que devenir "adulte" en France est synonyme d'enterrer sa vigueur, sa foi, ses idéaux, ses passions, comme des affaires de.. "dupes" ou "innocents" pour accéder à une vie.. raisonnable, prudente, et PAS DANGEREUSE POUR SOI ET LES AUTRES. (Se souvenir que je n'aime pas dire que les enfants sont innocents. Pourquoi... LES ADULTES ont-ils besoin de fabriquer des innocents ?? C'est louche. Les enfants, eux, n'ont rien à foutre de l'innocence. Ce n'est pas LEUR PROBLEME.)
    Et puis encore pour l'absolu... les aliénés que nous sommes en grande partie, gardent, bien cachée au fond d'eux-mêmes une secrète nostalgie pour l'absolu, la foi en l'Homme, (et en Dieu..), une vie indomptée et "sauvage". Nous avons envie, et besoin, d'avoir la foi. La vie est trop misérable sans.
    Tu vois, l'absolu est bel et bien une affaire de tous les instants, donc.. du quotidien.

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