A Metz, nous ne pouvions manquer la cathédrale Saint Etienne du nom du premier des martyrs chrétiens
dont une quinzaine de cathédrales rien qu’en France portent le nom, sans
compter les églises.
Celle-ci a une nef aussi haute que celle de Beauvais ou
Amiens (40 m)
et la plus grande superficie de vitraux d’Europe (6500 m 2 ).
Demandant à un passant à quelle heure était prévue
l’illumination du bâtiment, celui-ci regrette que ce soir, justement il n’y en
a pas ; c’était le maire de la ville. Très chaleureux, Dominique Gros,
nous entraîne à la fête de la mirabelle toute proche, nous proposant d’autres
attractions dans sa ville, qui n’en manque pas.
Mais il n’y a pas besoin de dispositifs particuliers pour
qu’à son couchant le soleil illumine l’édifice en pierres dorées de Jaumont.
Le bâtiment gothique s’est construit au XIII° sur la
structure romane du X°.
A l’intérieur les pierres se sont encrassées, cependant le
surnom de « Lanterne du bon Dieu » est justifié.
Des vitraux se sont
ajoutés à la Renaissance à ceux du Moyen-âge et les cubistes ont apporté à leur
tour leur dynamique, alors que la poésie de Chagall se reconnaît facilement.
La cuve baptismale était une baignoire romaine taillée dans
le porphyre.
La serveuse du bar où nous prenons un café à proximité ne
sait nous indiquer quelle statue représente le prophète Daniel, dont les traits
sont ceux de Guillaume II, mais Internet le peut.
Les places sont magnifiques, celle de l’Arsenal qui avait
vocation militaire est grandiose. Le petit Verlaine jouait là.
La ville de garnison abritait le plus grand nombre de soldats
en Europe au moment des tensions avec le voisin germain.
A côté la chapelle Saint
Pierre-aux-Nonnains construite au V° siècle à l’emplacement de thermes
romains, reconstruite au X° est l'une des plus anciennes de France.
Dans l’agréable quartier Sainte Croix situé en hauteur, nous
passons deux heures et demie dans le riche Musée
de la Cour D’or.
Les objets de la période romaine sont présentés in situ
puisque les salles d’exposition ont été construites à partir des vestiges des
thermes du II° siècle.
Les thèmes religieux, mortuaires, l’artisanat, la toilette… sont bien illustrés, les mosaïques sont superbes, les bijoux charmants.
Les thèmes religieux, mortuaires, l’artisanat, la toilette… sont bien illustrés, les mosaïques sont superbes, les bijoux charmants.
Le vase dit de Gutrtrolf, en verre soufflé, de l’époque
mérovingienne est étrange et délicat. Les statues religieuses sont bien entendues nombreuses pour
la période moyenâgeuse.
Et nous avons surtout apprécié le grenier de Chevremont avec
dans les étages des plafonds peints de têtes de monstres toujours
intéressantes.
Pas loin de là, nous ne sommes pas
surpris, mais consternés par le FRAC (Fonds régional d'art contemporain de Lorraine) dont le superbe Hôtel
particulier abrite le vide.
« Ici, seule la lumière naturelle éclaire les
différentes salles : la perception des créations change selon les heures
de la journée. La temporalité fait partie intégrante du travail artistique de
Martin Beck, d’où le titre de son exposition « Dans un second temps. » »
Martin Beck propose de regarder une tête de
microsillon au dessus d'un disque qui tourne pendant 13 heures.
Nous faisons un tour par la porte des Allemands,
l’enceinte mesurait 7 km,
en passant par l’église Saint Eucaire et essayons de distinguer avenue Foch les
styles architecturaux qui se concurrençaient.
Le restaurant de campagne que nous avions
envisagé était fermé, nous en trouvons un, restauré, avec le patron qui tient tout un discours
sur les circuits courts tout en proposant des viandes japonaises et du cochon espagnol.
Le saumon n’est pas forcément pêché dans la Moselle : c’était bien bon
quand même, mais quand les baratins genre FRAC vrombissent autour des cartes
des menus, j’aurais tendance à me badigeonner d’anti-moustiques.
Puisqu'il est question de Metz # 2 c'est qu'il y eut un chapitre précédent : Metz #1 http://blog-de-guy.blogspot.com/2018/10/metz-1.html
Belles images qui donnent envie de visiter la ville, sauf la collection d'art contemporain, bien entendu...
RépondreSupprimerÇa fait un certain temps que je ne sors pas la carte "artiste", ni celle de "créateur" pour parler de mes activités pour lesquelles j'ai trouvé le nom... "interprète". Plus modeste, me semble-t-il et plus juste. J'aime mille fois mieux être une interprète qu'un artiste, tout de même.
Ce que tu racontes sur le fond d'art contemporain à Metz me permet de savoir pourquoi.
Parmi les caractéristiques les plus désolantes de la production contemporaine, il y a la fâcheuse présence de la glose partout, dans une langue qui manque de sensibilité, de poésie, et qui dessèche tout sur son passage.