vendredi 28 septembre 2018

Le Postillon. N°47. Automne 2018.

En lecteur suiveur des humeurs trimestrielles contenues en 20 pages du journal n’hésitant pas à distribuer surtout les mauvais points, je vais distinguer dans leurs brèves et articles ce qui me ravit ou me désole.
J’aime quand ils vont à l’encontre des opinions communes surtout quand elles fleurissent dans leur camp où l’herbe est plus verte. Ainsi la critique, si elle est extrême de chez écologie profonde, vis à vis d’Aurélien Barrau, l’astrophysicien grenoblois qui cartonne sur Youtube avec « Des mesures politiques radicales pour sauver la planète », est tonique.
Et ils peuvent y aller franco lorsque les Républicains hurlent à l’insécurité alors qu’un des leurs à Fontaine était suspect dans la disparition de Maldera, un fameux mafieu. 
J’apprécie quand ils farfouillent encore du côté de la profession d’ingénieur, tellement répandue par ici, dont ils ne loupent jamais une fuite en avant vers des productions inutiles voire nocives. Lorsqu’ils ne s’en tiennent pas à des constructions théoriques, les publicistes de  l’association technophobe « Pièces et main d’œuvre » sont plus convaincants en nous alimentant en témoignages vécus par des ingénieurs reconvertis dans les vignes, les chèvres ou correcteurs au Postillon. 
Il faudrait d’ailleurs que ceux-ci étendent leur vigilance aux dessinatrices : si « l’usine l’a payée pour cela » il faut un « e » au participe passé « payé », d’après l’orthographe de l’ancien monde blédard. La bande dessinée à propos de son travail de vacances dans une fabrique de ravioles était d’ailleurs intéressante.
Je goûte à tous coups les conversations au comptoir, cette fois avec la patronne du « Bien être », bar de la place Championnet :
«  C’est bien beau Internet, mais ça n’écoute pas beaucoup. »
J’accompagne volontiers un marcheur le long du Drac, et déguste  l’article bien écrit, historique, juridique, politique, qui interroge : « les arbres peuvent-ils plaider ? »
Les rédacteurs (trices) anonymes sont heureusement prudents quand ils décrivent un conflit au travail chez Emaüs, tout en révélant des comportements problématiques. 
Avec le récit d’une fin de vie du côté de Coublevie, peut-on parler de « mort suspecte » ? La discrétion serait me semble-t-il de mise quand la douleur dans ces moments là affecte tout discernement.
Leurs expatriations au delà des fortifications d’Haxo sont toujours pittoresques et bien sûr le pavillon Keller à Livet-Gavet où a été tourné le film «  Les rivières pourpres » était tout indiqué pour une visite en dehors des journée du patrimoine, d’autant plus que des projets ambitieux ont été envisagés pour le réhabiliter, mais auront bien du mal à se concrétiser.
Par contre je suis en total désaccord avec leur complaisance récurrente envers ceux qui ont mis le feu à une boutique du CCI, qui présentait des innovations dédiées au commerce ou à l’égard des tagueurs, contre Levy le directeur de l’Université, qui ont salopé une fois encore la fac :
«  La rentrée ça gaze(ra) » ne peut que déclencher l'indignation.

1 commentaire:

  1. Je vais l'acheter. Ne serait-ce que pour la couverture, là, avec l'appli géolocalisation pour trouver les (bons...) champignons !
    C'est insoluble ta dernière indignation... il y a un fort penchant bobo complaisant "il est interdit d'interdire", autrement, la révolution sous forme de légos/ petites voitures pour des grands qui rêvent de la faire tout en étant confortablement installés dans une vie... pas du tout de bohème.
    C'est comme ça, en France.
    Incontournable.

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