" Merci madame de
m’avoir remis sur les rails "
Si je relève cette réflexion d’un élève qui venait de se
faire recadrer, c’est qu’elle valide l’attitude de certains professeurs qui
n’ont pas renoncé à leur dignité, ni à celle de leurs élèves, tout en soulignant
la naïveté et la tendance très 1° degré de tout dire… et puis pour une fois où il
n’y a pas à se désoler.
Cette reconnaissance de la loi nous fait sourire parce
qu’elle est exceptionnelle. Tout autour de nous, si ce n’était que l’aversion
vis-à-vis des radars, nous en resterions au folklore français coutumier, foi de
rédacteur n’ayant pas tous ses points.
Mais hanté par les décapitations au nom d’une loi qui serait
divine, je m’interroge sur le rapport à la loi des hommes. La méconnaissance,
le mépris envers le temporel, la laïcité, viennent au secours de la non
acceptation de notre finitude, de nos faiblesses.
Les notes professorales ne sont plus consenties et il faut
s’excuser de « donner une leçon ».
Au moment où je me tracassais de la faible mobilisation des
musulmans autour de la mosquée de Paris et de l’écho qui m’a semblé faible de
l’initiative britannique : « not in my name », je voyais chez un
de mes correspondants Facebook, des images horribles datant de mai 2014.
Sur un marché de Bangui, une jambe humaine brandie grillée
pour être proposée à la consommation serait celle d’un musulman massacré par des
chrétiens. Cette publication au moment de l’indignation nationale autour de la
mort d’Hervé Gourdel m’a semblé dans un premier temps une nouvelle manifestation
de la théorie du complot, une manipulation de plus. Mais devant cet acte de
cannibalisme, ultime tabou universel de la loi qui fonde l’humanité, j’ai
cherché sur le net, et j’ai été troublé par un témoignage d’un reporter de
l’AFP dans la capitale centrafricaine dont je n’avais pas pris connaissance
dans les médias habituels que je fréquente pourtant assidument.
Je serai d’ailleurs bien heureux de recevoir des témoignages
démentant cette étape ultime dans la concurrence de l’horreur.
Le lien entre une phrase d’un élève d’un collège tranquille
et la répulsion absolue ne tient pas qu’à la confusion entre de terribles échos
lointains et une anecdote rigolote, il se raccroche au mot du père d’Albert
Camus répété à tous bouts de champs par Finkielkrault :
« Un homme, ça
s'empêche »
Plus de non, plus de nom à l’horreur, les mal
nommés actionnaires se gavent, Valérie T, Morelle et Thévenoud piétinant tout
sans vergogne, nous ont sonné eux aussi,
ajoutant de la puanteur à notre air où l’oxygène se fait rare.
Que de malheurs, des infimes aux insurpassables,
a-t-on créé avec cette enfant énervée en 5° parce qu’elle ne peut pas fumer qui
n’a pas rencontré assez de refus à ses pulsions, jusqu’au massacre joyeux de
son prochain qui ne se sait même plus la signification de « transgressif »!
Tant de dérives d’abandons, de n’importe quoi, font
exploser le « vivre ensemble »
devenu une expression ironique dont il ne reste que cendres.
…………..
Les dessins sont du Canard de cette semaine et le
mot de Didier Porte rapporté par Christian sur Facebook:
" La candidature
de Sarkozy.... Un petit pas pour l'homme, un grand pas pour l'immunité !
"...
Hmmm...
RépondreSupprimerGuy, il me semble que l'interdit du cannibalisme n'a pas été, en tout cas, un interdit... universel.
Il me semble même qu'il n'y a pas si longtemps que cela, certaines tribus dans des pays qui ne sont plus lointains grâce à Facebook, mettaient à mort leurs ennemis... et quand ceux-ci étaient vaillants, et respectés, incorporaient leur coeur, si mes souvenirs sont exacts. (Je tiens au mot "incorporer". Il s'agit d'acquérir les qualités désirées d'un ennemi en le mangeant, en le mettant dedans.)
On pourrait même dire... que c'est par.. amour ? respect ? qu'on procédait à ce type de "cannibalisme", qui n'en est peut-être pas, et certainement pas au niveau... moins élevé de mon point de vue, de vente de pièces détachées sur les marchés...
Il y avait un certain idéal derrière l'incorporation...
Pour la loi, je n'aime pas les majuscules, et tu sais que je n'aime pas l'idolâtrie de la loi, qui tend à nous rendre tous... esclaves de ce qui devrait être à notre service, pour vivre ensemble.
Mais c'est très difficile tout cela, je te l'accorde.