mercredi 29 octobre 2014

Iran 2014 # J4. Après midi à Yazd.

En ces temps de ramadan, nous rentrons à l’hôtel pour une pause méridienne gourmande et rafraichissante.
Nous partons vers les tours du silence, nous longeons le mur d’enceinte qui s’interrompt brusquement et en plein cagnard nous attaquons l’ascension de la première colline sur un chemin pentu. Nous sommes récompensés de nos efforts par la vue sur la ville et sur les bâtiments qui servaient à préparer les morts.   
La tour nous impressionne par sa taille et son puits aujourd’hui comblé, destiné à recevoir les os des cadavres nettoyés par les oiseaux. Nous escaladons l’autre colline puis nous visitons les maisons du bas qui s’avèrent être en piteux état. Haleh, notre guide,  nous raconte les grandes cérémonies autour d’immenses feux pratiquées par les zoroastriens tout de blanc vêtus, interdites maintenant à Téhéran à cause du trop grand nombre de personnes présentes et sans doute bientôt interdites ici aussi.
 Nous sortons par l’entrée officielle, Haleh s’acquitte des entrées, nous éclusons l’eau fraîche qui nous reste dans la glacière de M. Ali pendant qu’il nous transporte au temple du feu.
 C’est un bâtiment du XIX° surmonté du symbole d’Ahura Mazdā, avec un jardin et un bassin ovale différent  de ceux des mosquées, rectangulaires. Il abrite le feu sacré, entretenu dans un grand vase en laiton qui brûle de façon ininterrompue depuis 1500 ans et transféré à Yazd depuis 1940.
Haleh nous propose une visite non prévue sur le programme de Taméra pour conclure cette journée au Zurkhâneh ou maison de force située dans une maison dont nous devons faire le tour pour nous purifier. La pièce où se déroule la « cérémonie » comporte une petite arène accessible aux hommes purs avec des miroirs en hauteur et une tribune pour un chanteur accompagné par un autre joueur sur de grandes darboukas. Dans le périmètre octogonal en contrebas, évoluent des gymnastes de tous âges, vêtus d’un pantacourt noir à impression de cashmere. Ils commencent par une série de pompes appuyés sur des planches de bois, puis effectuent des mouvements du cou, des danses tournoyantes de derviches tourneurs, et des exercices avec des quilles visant à travailler les épaules et enfin quelques uns poursuivent avec de lourdes chaînes manœuvrées au dessus des têtes.   
Les assouplissements s’accomplissent sur un rythme intense. Il ne s’agit pas d’une séance d’éducation physique ordinaire mais de la perpétuation d’une tradition depuis qu’Alexandre le Grand eut interdit les armes aux Perses. Quelques exclamations des athlètes ponctuent les exercices où le nom de l’Imam Ali est fréquemment évoqué. Nous remercions le doyen de l’assemblée puis marchons tranquillement vers le restaurant. Après le chant du muezzin, nous mangeons des brochettes et du riz accompagnés de bière sans alcool qui ressemble plutôt à du cidre. Deux taxis nous évitent de marcher jusqu’à la mosquée du vendredi pour quelques photos nocturnes et nous revenons à pied à l’hôtel déguster des pâtisseries dans notre chambre ou plutôt notre suite.

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