lundi 20 octobre 2014

Bande de filles. Céline Sciamma.

Film intéressant mais désespérant : les filles adoptent les codes les plus détestables des machos : bagarres, intimidations, conformisme. Les parents ont disparu, les bandes sont monocolores, la violence  explose à chaque instant, y compris entre « amies ».  Même lors d’une récréation, le temps d’une danse, ou dans les éclats de rires casseurs. L’école ne peut plus rien. Elles cherchent à s’éloigner d’un asservissement familial réel avec un grand frère odieux, à ne pas confondre avec la mère qui travaille et fait de son mieux. Les jeunes qui dans l’hystérie, veulent échapper à leur condition,  à cet univers, vont vers une  autre aliénation aux allures d’une émancipation dérisoire et sans avenir.
Les critiques ont bien aimé la musique et ces actrices jeunettes sur la Croisette le temps d’un festival les changent de l’éternelle nostalgie qui affiche encore Sophia Loren.
Combien de ces béats papas parisiens (intra-muros), qui s’extasient sur l’énergie du film, souhaiteraient un tel destin pour leurs filles ?

1 commentaire:

  1. Et bé... je vais t'ennuyer, Guy, à force de répétition, mais déjà en 1974 ou quelques, Régine Pernoud avait du mal à comprendre pourquoi les femmes elles-mêmes ne pouvaient pas comprendre le "pouvoir" autrement que sous forme d'un pouvoir... "masculin".
    C'est autant un constat désespérant pour le sexe féminin que pour les hommes prétendus dominants et machos en face.
    Quand "pouvoir" est un mot monosémique, qu'est-ce que tu veux y faire ?
    A France Musiques ce matin, mardi, on avait droit à la promotion de ce film comme avenir souhaitable et inéluctable, avec des protagonistes "libérés" (se méfier du mot "libéré", souvent il veut dire... le contraire de "libre").
    Si c'est ça, l'avenir, ma nostalgie ne va que s'accentuer...

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