jeudi 1 juin 2023

Naissance d’Athènes au XIX° siècle. Daniel Soulié.

« La Grèce sur les ruines de Missolonghi »
par Eugène Delacroix accueille les amis du musée de Grenoble pour la conférence concernant la capitale de la Grèce qui n’a obtenu son indépendance qu’en 1830.
Des traces d’habitat de l'une des plus anciennes villes au monde ont été retrouvées, remontant à l’âge du bronze (3000 ans av JC).
Elle a connu son âge d’or sous « Périclès » (500 ans av JC)
dont témoigne le « Parthénon » qui a inspiré en tous lieux des architectes néo-classiques pour les bâtiments officiels, évoquant ainsi le pays berceau de la démocratie.
Lorsque les turcs l’occupent, Athènes n’est plus qu’une petite capitale provinciale, après être passée de la domination romaine puis byzantine à la destruction ottomane dont la dernière garnison ne quittera l’Acropole qu’en 1833.
Après 10 ans de guerre d’indépendance,« Othon Ier» par Joseph Stieler, prince de Bavière est choisi par les grandes puissances comme souverain pour gouverner la Grèce depuis Athènes alors quasiment inhabitée lorsqu'elle fut proclamée capitale par le parlement siégeant à Nauplie.
« L'entrée d'Othon à Nauplie »
par Peter von Hess.
Admirateur fervent de d’Iliade et de l’Odyssée, il confie aux architectes  Kleánthis et  Schaubert le soin d’imaginer un plan de développement de la ville. Déposé en 1862, il retournera en Bavière.
Venu du Danemark, issu de la plus ancienne famille royale, Georges Ier lui succède. A
ssassiné en 1913, il fondera la dynastie royale hellène.
« Expansion territoriale entre 1832 et 1947 »
« Le Panorama de l’Acropole en 1842 »
montre l’isolement du lieu témoignant de l’ancienne puissance.
Alors que pendant des siècles les œuvres de l’art antique popularisées par les copies romaines étaient peu visibles, sauf dans le sud de l‘Italie, leur exportation est désormais interdite.
Les plans successifs
à la fin du XVIIIe siècle en 1860 puis en 1884, voir plus bas, (à agrandir en cliquant sur les images) montrent des évolutions spectaculaires : la ville ancienne que le nouvel architecte Leo von Klenze ne touche pas, contraste avec l’ordonnancement de la partie moderne.
Il avait construit à Munich parmi tant d’autres bâtiments, un temple dorique le « Ruhmeshalle »  pour honorer les bavarois les plus illustres.
Voilà son projet de « Reconstitution de l'Acropole et de l'Aéropage ».
Parmi les architectes qui se sont succédés, Von Gärtner avait conçu, le palais royal alliant monumentalité et sobriété, devenu siège du « Parlement ».
Le danois  Hans Christian Hansen  avait imaginé le « Zappéion » destiné aux cérémonies officielles 
et « La trilogie » université,  bibliothèque et l’académie.
Ziller
inspiré par la Renaissance, Byzance, a apporté de l’éclectisme au classicisme : « Musée numismatique ».
En s'appuyant sur les découvertes de Ziller, l'architecte Anastásios Metaxás élabora un plan de reconstruction du «Stade panathénaïque » datant de quatre siècles avant JC pour les premiers Jeux olympiques modernes de 1896.
Au milieu du XIX° siècle la ville était encore un champ de ruines qui ne connaissait pas ses richesses, la population de la ville explosera quand arriveront plus d'un million de réfugiés chassés d'Asie Mineure en 1921.
Au nord de l’Acropole, le triangle formé par la rue du Pirée, la rue Hermès et la rue du Stade  délimite le centre d’une métropole de plus de 4 millions d’habitants sur dix millions de grecs, alors que les habitations contemporaines ont pris la place de bien des bâtiments du XIX° siècle.
« Bibliothèque d’Athènes » 
« L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit. » Aristote

mercredi 31 mai 2023

Limoges #3

Ainsi rassasiés,
nous pouvons envisager de nous lancer à arpenter le musée des Beaux-Arts
1 place de l’évêché à côté de la cathédrale Saint Etienne dans le quartier historique de la Cité proche de la Vienne.
Le niveau -1 conserve les antiquités égyptiennes, retrace l’histoire de Limoges de l’antiquité en passant par le moyen âge  jusqu’à l’époque moderne  (XVI° XVIII°)
Le niveau 0 abrite les collections des Beaux-Arts par ordre chronologique  et célèbre les peintres :
Renoir né à Limoges,
Armand Guillaumet admiré par Van Gogh et ami de Cézanne Gauguin, Pissaro,
Suzanne Lalique, fille du verrier et joaillier.
Par son mariage, elle entre dans la famille de célèbres porcelainiers d’origine américaine installés à Limoges, la maison Haviland.
Beaucoup d’artistes peintres débutent et s’essayent dans les fabriques limougeaudes où ils apprennent le dessin. C’est le cas d’Elie Lascaux montrant beaucoup de finesse et de … Renoir !
Le niveau 1 se consacre essentiellement aux émaux, couvrant une vaste période du moyen âge à nous jours.
Bien sûr, les sujets religieux dominent. « L’art de l’émailleur consiste à fixer la poudre d’émail sur un support  de métal, or, argent, bronze, cuivre, laiton ou acier ».
L’émail s’applique sur des objets divers, sur le dos de miroir, sur des coffrets, des crucifix et des bijoux, il épouse la forme de plaques carrés ou rectangulaires, recouvre des plats, parfois sur les 2 faces de l’objet recto et verso.
Il se pare de couleurs dont de magnifiques bleus ou se contente de grisaille mettant en valeur le dessin.
Les créations contemporaines nous séduisent moins à une ou deux exceptions.
Logé dans l’ancien palais épiscopal, le musée se déploie dans de belles enfilades de pièces incluant chapelle et sacristie.
Dans cet écrin, les murs blancs, la lumière, conviennent à la mise en valeur des expositions et des beaux planchers chevillés aux larges lattes inégales.
Mine de rien, nous avons passé plus de 3 heures en ces lieux, sans percevoir la notion de temps.
Lorsque nous sortons un souffle chaud et 34° contrastent avec la clim du musée.
Avec bonheur, nous trouvons enfin !! des terrasses accueillantes de café  place Haute cité.
Nous y savourons bière et Perrier chez  « l’Irlandais »  et reposons un peu nos pattes en détaillant les pans de bois des vieilles maisons disposés sur le haut des demeures et parfois au- dessus des pierres.
Nous exploitons ensuite le quartier de la cathédrale Saint Etienne à la Vienne. Nous nous dirigeons vers la maison des compagnons du devoir, à pans de bois, cédée par la municipalité.
Dans le jardin attenant, public,  des gloriettes et un pinacle  témoignent du travail des apprentis en bac pro.
Il jouxte  un  jardin botanique dont le bassin et les jets d’eau rafraichissent  sensiblement l’air. Par contre, les plantes souffrent de soif. Elles bordent le jardin, étiquetées, pour céder la place aux charmilles près de  murailles d’un lieu clos par une grosse porte. Nous remarquons la taille harmonieuse de certains arbustes.
Nous descendons vers la Vienne en empruntant la rue Rajat particulièrement pentue, jusqu’au pont Saint Etienne.
Construit en pierre avec des avancées en becs, ce pont aidait les pèlerins sur le chemin de Compostelle à traverser la rivière, la présence des coquilles en bronze au sol  nous le rappelle. Nous le franchissons, longeons l’autre rive et revenons par le pont neuf, marchons sur le quai près des murailles jusqu’à la rue des laveuses.
Nous remontons vers la cathédrale Saint Etienne, dans laquelle nous ne pourrons pas pénétrer à cause de l’heure car elle ferme ses portes à 18h, nous aurions dû y penser...
Nous cherchons alors un restaurant nous permettant en même temps de découvrir un quartier différent.
Et nous avons le choix rue Charles Michels, où le syndicat du peuple (SGT) voisine avec le roi du couscous.
Nous sélectionnons l’Acolyte qui répond à notre envie de salade avant de rentrer.