dimanche 24 août 2008

Soupe de pêches au pastis

Mais pas que…Peler les pêches, les débiter en tranches. Ajouter des raisins secs suffisamment à l’avance pour qu’ils gonflent dans le jus. Faire prendre le bout dans une casserole à une cuillère de vinaigre et à deux de miel ; ce mélange donnera de l’originalité à la préparation. Ajouter du pastis et quelques feuilles de menthe. J’ai renoncé au sucre et au verre de vin blanc de la recette originale, les saveurs sont suffisamment riches et variées. Parfait pour repêcher des fruits manquant de saveur, mais de toutes façons : frais, c’est délicieux.

samedi 23 août 2008

Le silence de Lorna!

Les frères Dardenne ont le chic pour aller chercher les destins les plus paroxystiques. La belle détermination d’une Albanaise, jouée remarquablement, va-t-elle s’anéantir pour s’être trop racontée une vie meilleure ? La fascination pour l’Europe ne concerne pas seulement les plaisanciers misérables du Sud qui parfois échouent sur nos blanches plages. Les crève-la faim de l’Est rêvent aussi de nos sociétés si imparfaites; ils n’ont plus de rideau de fer mais des obstacles de papier. Les drames de l’immigration sont bien décrits et il est encore question d’un enfant, imaginaire cette fois, comme une manière de prolonger la vie d’un ami sacrifié pour des magouilles au mariage blanc. Les mafias sont là et la drogue qui détruit tout. Certains films franchissent difficilement les barrières de la notoriété, mais lorsque des cinéastes ont gagné cette reconnaissance critique, il est immérité qu’ils soient systématiquement loués. Pour ce film, la belle paire de réalisateurs, si puissants d’habitude, ne réalise rien d’exceptionnel.

vendredi 22 août 2008

Barnave est mort ! Vive Barnave !

Antoine, qui a donné son nom au collège de Saint Egrève, changea de visage durant sa carrière politique; « noir derrière, blanc devant ». Pour le collégien qui tomberait sur ce blog, passer par la case Wikipédia : la vie du fondateur des "Amis de la constitution et de la liberté"est romanesque.
Le bâtiment d’enseignement datant de1965 n’est plus qu’un tas de gravats; la perspective est dégagée pour le nouveau.
Il est réjouissant que dans notre pays se construisent encore des collèges.
Rappel civique celui là : le financement est assuré par le conseil général de l’Isère dirigé par A. Vallini (P.S.), alors que la rentrée scolaire 2008 sera marquée par la destruction de 11 200 postes et que pour 2009, 13 000 suppressions sont programmées par Darcos et Sarkos.

jeudi 21 août 2008

« Extases » Ernest Pignon


A Avignon, il y a toujours des chapelles à découvrir, mais celle que je préfère c’est Saint Charles, quand Ernest Pignon Ernest choisit de présenter sept troublantes femmes mystiques.
Cette fois, les grands lés de papier qu’il a coutume d’offrir aux regards, dans les rues, sont figés dans la résine blanche au dessus d’un plan d’eau noire circulaire, qui les reflète sous la voûte du choeur.
A Grenoble, sa fresque de
la Bourse du travail garde la trace de ses affichages militants des années 80 qui portaient sur les conditions de travail. De même il avait dénoncé l’apartheid à Nice et Soweto, célébré la Commune de Paris, pointé les solitudes urbaines ou collé Le Caravage sur les murs de Naples...
Il reste fidèle à sa conviction de l’art pour tous : l’expo est gratuite et les photographies autorisées. Des croquis préparatoires amènent à l’œuvre magnifique, hors du temps. Les corps sont si beaux, représentés avec une précision toute classique et une originalité toute contemporaine. L’orgasme mystique ressemble-t-il à l’extase des corps, alors que les saintes voulaient justement échapper à leur enveloppe charnelle ? Qui a t-il à l’intérieur d’une noix ? A l’extérieur de soi ? Les visiteurs, en tous cas, sont dans un ravissement esthétique en découvrant ces grands panneaux solennels et voluptueux caressés par des éclairages changeants.

vendredi 15 août 2008

Wall e


Robots beaux. Epoustouflant. Le pays de G. W. Bush peut produire des antidotes à sa folie. A partir d’une fiction très noire sur l’état écologique et moral de l’humanité, le film de Disney - Pixar rejoue l’éternel optimisme des pionniers. Renversant. Des citations, des connivences avec le spectateur - mais point trop. Happés par l’esthétique du chaos, nous sommes invités à sourire, à nous émouvoir, à nous émerveiller, à suivre un rythme contemplatif puis très vif. Nous redevenons enfants face à un livre d’images surprenantes, et puis à la fin: allons - nous nous remettre sur nos pieds, être des adultes ? Il serait temps vu l’état de la planète et purée! Les patates que nous devenons !

jeudi 14 août 2008

« Ques Aco » Combas


Arles, où sont exposées 40 des œuvres de Robert Combas, lui convient à merveille.
Et qui plus est à la fondation Van Gogh, en face des arènes, après les boutiques exubérantes de tissus provençaux, d’affiches de corridas et de cigales en céramique.
Ce pôte de Di Rosa à la figuration libre, c’est de la bande dessinée grand format, avec des grosses fleurs, des couleurs cernées qui sautent aux yeux et une série de crucifix composés de pinceaux brisés, de tubes de peinture recyclés : ça crie et c’est rock, sex, ludique et grave, accessible.

mercredi 13 août 2008

Coquillages et crustacés


A Sète est installé depuis quelques années sur le quai De Lattre De Tassigny, le Musée International des Arts Modestes (MIAM) - le bien nommé : rigolo, paradoxal, il vous ouvre l’appétit. Cette année l’exposition temporaire est consacrée aux coquillages et crustacés, inévitables dans ces lieux dédiés aux productions artistiques populaires. Matériaux fascinants, depuis les plages d’où naquit l’humanité et que fréquenta une Vénus de Botticelli. Les boucliers des gastéropodes assemblés ou gravés, recolorés, fournissent des occasions infinies à la créativité : bijoux, éléments collés en tableaux ou en sculptures. Les structures kitsch ou raffinées, détournées, en vidéo ou échappées des étals touristiques, interrogent nos parti - pris artistiques mais aussi la notion même d’existence pour nos consciences de bigorneaux. J’éprouve toujours le même plaisir à revenir dans ces lieux rares ou l’art ne cherche pas à intimider mais à relier. Cependant si l’exposition permanente garde son charme désuet, il serait bon de veiller, avec le même soin que pour son site Internet, à ce que ces témoignages très années 60 qui prolongent la mémoire enfantine ne prennent pas trop la poussière, au-delà des flétrissures seyantes à la nostalgie.