Ou bien « on est arrivés, il fait beau et les gens sont sympas ».
Sur le thème des vacances, l’auteure membre éminent de la confrérie des gros nez, repasse par les cases colo, chez pépé mémé à la campagne, la villa avec une bande de chouettes copains, la montagne, les ados, les voisins envahissants au camping, et la meilleure amie au Club…
Bien des situations pourraient figurer dans quelque navet à succès mais Franck Dubosc n’est pas là, les gags ne s’étirent pas, ils durent le temps d’une bulle et passent à un autre régressif, donc délicieux.
Anne Charlotte, Marie Sophie, Charles Henri, Jean Guillaume, Marie Hortense, Jean Bernard, Jean Etienne, Louis Gérard prennent leur mois de juillet sur l’île de Ré.
Il y a des personnages odieux - puisqu’ils - payent, des « pigeons » aux Canaries mais aussi de la tendresse dans le rappel des souvenirs d’enfance sur l’île aux oiseaux quand l’oncle Henry raconte ses souvenirs.
Les trouvailles sur la plage proviendraient alors du Titanic, du Nautilus ou de Barbe Rouge.
mardi 31 janvier 2012
lundi 30 janvier 2012
Polisse. Maïwenn.
Je ne m’étais pas précipité sur ce film au casting tapageur et à la thématique rebattue.
Et j’ai été agréablement surpris : Karin Viard en colère n’est vraiment pas nunuche et Joey Starr campe un personnage crédible et profond.
Le film est riche comme sont diverses les personnalités composant cette brigade des mineurs.
La réalisatrice à la biographie bien garnie joue une photographe qui suit la vie des flics.Cette position lui permet d’interroger son propre regard documentaire agrémenté de dialogues vifs, avec quelques scènes ciselées, poignantes, drôles.
Les policiers hommes et femmes s’impliquent dans leur métier dans des conditions difficiles pour traiter de tellement d’affaires délicates, leurs vies privées sont pour le moins bousculées.
Les enfants maltraités sont bien traités par la cinéaste, sans mièvrerie, avec tendresse et pourtant les situations qu’ils subissent révèlent bien des noirceurs.
Le problème des moyens mis en œuvre pour les protéger est posé clairement dans toute son épaisseur humaine et politique.
Et j’ai été agréablement surpris : Karin Viard en colère n’est vraiment pas nunuche et Joey Starr campe un personnage crédible et profond.
Le film est riche comme sont diverses les personnalités composant cette brigade des mineurs.
La réalisatrice à la biographie bien garnie joue une photographe qui suit la vie des flics.Cette position lui permet d’interroger son propre regard documentaire agrémenté de dialogues vifs, avec quelques scènes ciselées, poignantes, drôles.
Les policiers hommes et femmes s’impliquent dans leur métier dans des conditions difficiles pour traiter de tellement d’affaires délicates, leurs vies privées sont pour le moins bousculées.
Les enfants maltraités sont bien traités par la cinéaste, sans mièvrerie, avec tendresse et pourtant les situations qu’ils subissent révèlent bien des noirceurs.
Le problème des moyens mis en œuvre pour les protéger est posé clairement dans toute son épaisseur humaine et politique.
dimanche 29 janvier 2012
Le suicidé. Comédie russe. N. Erdman. P. Pineau.
« À l’époque où nous sommes, ce qu’un vivant peut penser, seul un mort peut le dire. »
En appréciant la charge explosive intacte de la pièce écrite dans les années 30, on peut comprendre que la censure ait duré jusqu’en 1987. La farce est ravageuse. Celui qui menace de se suicider depuis qu’un saucisson a été confondu avec un révolver, a trouvé enfin un sens à sa vie. Il apparaît aux yeux des autres au moment où il veut disparaître.
Désormais : « à n’importe quelle réunion, camarades, à n’importe laquelle, je peux tirer la langue au président ».
Une flopée de personnages, tous excessifs comme il convient, verraient bien ce suicide annoncé servir leur cause, ainsi en est-il avec toutes les récupérations qui martyrisent tant de désespérés.
Le titre de comédie n’est vraiment pas usurpé, et un rythme endiablé est tenu pendant 2h 20.
Le dispositif scénique sans être envahissant rappelle le constructivisme russe, il est au service d’un déroulement limpide de l’intrigue où les acteurs excellents communiquent leur plaisir de jouer.
Le burlesque est attaché au tragique : il est question de dignité et rien moins que de la mort et du sens de la vie. Pièce éminemment politique sans lourdeur où le commissaire politique annonce la fin des hommes et la disparition des dames.
Ne subsisterait qu’« une masse immense de masses. »
En appréciant la charge explosive intacte de la pièce écrite dans les années 30, on peut comprendre que la censure ait duré jusqu’en 1987. La farce est ravageuse. Celui qui menace de se suicider depuis qu’un saucisson a été confondu avec un révolver, a trouvé enfin un sens à sa vie. Il apparaît aux yeux des autres au moment où il veut disparaître.
Désormais : « à n’importe quelle réunion, camarades, à n’importe laquelle, je peux tirer la langue au président ».
Une flopée de personnages, tous excessifs comme il convient, verraient bien ce suicide annoncé servir leur cause, ainsi en est-il avec toutes les récupérations qui martyrisent tant de désespérés.
Le titre de comédie n’est vraiment pas usurpé, et un rythme endiablé est tenu pendant 2h 20.
Le dispositif scénique sans être envahissant rappelle le constructivisme russe, il est au service d’un déroulement limpide de l’intrigue où les acteurs excellents communiquent leur plaisir de jouer.
Le burlesque est attaché au tragique : il est question de dignité et rien moins que de la mort et du sens de la vie. Pièce éminemment politique sans lourdeur où le commissaire politique annonce la fin des hommes et la disparition des dames.
Ne subsisterait qu’« une masse immense de masses. »
samedi 28 janvier 2012
Le passage obligé. Michel Tremblay.
L’auteur prolifique, que l’on aime retrouver, parle avec tendresse d’une période rude au début du XX°siècle.
La langue du Québec va bien avec la chaleur humaine et la vérité d’une vie qui s’achève pour la grand-mère. A Saskatchewan, l’enfance finit pour Nana.
Maria, sa mère, vit à Montréal pour assurer un meilleur avenir à ses enfants mais elle se tient loin d’eux. Chacune, se sont surtout les femmes qui sont mises en valeur, se démène pour mieux respirer dans une société corsetée par la religion où il est bien difficile d’infléchir les destins.
« …les hommes, eux ne détestaient pas promener leurs effluves de travailleurs à la dure et répétaient à qui voulait l’entendre qu’un mâle qui sent la femme n’est pas un vrai mâle, ce à quoi Joséphine leur répondait qu’un mâle qui sent le bouc est juste un animal comme les autres. »
Aucun mélo, même quand Nana, l’ainée, grandie trop vite, doit renoncer à l’école pour s’occuper du plus petit.
Elle trouvera du réconfort dans le cahier de contes laissé par Josaphat- le- violon.
Plaisir partagé par le lecteur dans trois récits insérés dans les 250 pages avec des lutins, les spunkies, et une pie grièche qui vont éclairer le réel.
La langue du Québec va bien avec la chaleur humaine et la vérité d’une vie qui s’achève pour la grand-mère. A Saskatchewan, l’enfance finit pour Nana.
Maria, sa mère, vit à Montréal pour assurer un meilleur avenir à ses enfants mais elle se tient loin d’eux. Chacune, se sont surtout les femmes qui sont mises en valeur, se démène pour mieux respirer dans une société corsetée par la religion où il est bien difficile d’infléchir les destins.
« …les hommes, eux ne détestaient pas promener leurs effluves de travailleurs à la dure et répétaient à qui voulait l’entendre qu’un mâle qui sent la femme n’est pas un vrai mâle, ce à quoi Joséphine leur répondait qu’un mâle qui sent le bouc est juste un animal comme les autres. »
Aucun mélo, même quand Nana, l’ainée, grandie trop vite, doit renoncer à l’école pour s’occuper du plus petit.
Elle trouvera du réconfort dans le cahier de contes laissé par Josaphat- le- violon.
Plaisir partagé par le lecteur dans trois récits insérés dans les 250 pages avec des lutins, les spunkies, et une pie grièche qui vont éclairer le réel.
vendredi 27 janvier 2012
Quelle place pour la culture dans la vie sociale ?
Un de mes lecteurs, que je connus - lui aussi- plus politique, trouve que mon blog est trop branché culture.
Sous les murs écroulés de la politique, nulle plage. Je vais vers les délices cultureux paresseux qui font rosir nos petits cœurs à coup de pigments, de zooms, de flow, de rimes à l’arôme sucré.
Sur la toile, c’est bien vrai que la consommation de spectacles, expositions, livres… n’échappe pas au copié /collé, mais le débat politique me semble lui aussi bien conformiste.
Je suis frappé que les premières pages qui s’ouvrent dans les moteurs de recherche reprennent bien souvent, d’un site à l’autre, les mêmes textes sans regard critique. De nombreuses personnes prenaient des notes aux journées de la République des idées, mais je n’en ai pas trouvé trace sur le web.
J'ai saisi quelques mots:
La culture doit énoncer le monde, le questionner et nous permettre aussi de nous en échapper.
La culture peut mettre au présent, commenter le social, mais ne peut servir de pompier puisqu’il ne s’agit plus non plus pour l’agit prop de mettre le feu à la plaine.
« Sa promesse excède ce que l‘on peut vivre », elle nous rend meilleur parfois - une heure, rien qu’une heure seulement - elle peut émanciper dans la filiation sépia du conseil de la résistance quand le théâtre était service public, la culture associée au travail.
Pris dans le caléidoscope publicitaire des représentations, la multiplication des spectacles devient une fin en soi devant le spectacle lui-même, des mots peuvent nous apaiser :
« Le cinéma conserve à contretemps, parce que le temps cinématographique n'est pas ce qui coule, mais ce qui dure et coexiste. » Deleuze.
Nasser Djemaï l’auteur de « Invisibles » dans le débat animé par Arnaud Laporte à la MC2 faisait part des difficultés d’avoir un espace critique situé et non plus global, la politique se tenant dans le sujet et non la forme. Me revint alors une réflexion entendue dans un autre débat :
« au moment de la commune, bien des impressionnistes étaient à la campagne ».
....
Dans le Canard de la semaine:
Sous les murs écroulés de la politique, nulle plage. Je vais vers les délices cultureux paresseux qui font rosir nos petits cœurs à coup de pigments, de zooms, de flow, de rimes à l’arôme sucré.
Sur la toile, c’est bien vrai que la consommation de spectacles, expositions, livres… n’échappe pas au copié /collé, mais le débat politique me semble lui aussi bien conformiste.
Je suis frappé que les premières pages qui s’ouvrent dans les moteurs de recherche reprennent bien souvent, d’un site à l’autre, les mêmes textes sans regard critique. De nombreuses personnes prenaient des notes aux journées de la République des idées, mais je n’en ai pas trouvé trace sur le web.
J'ai saisi quelques mots:
La culture doit énoncer le monde, le questionner et nous permettre aussi de nous en échapper.
La culture peut mettre au présent, commenter le social, mais ne peut servir de pompier puisqu’il ne s’agit plus non plus pour l’agit prop de mettre le feu à la plaine.
« Sa promesse excède ce que l‘on peut vivre », elle nous rend meilleur parfois - une heure, rien qu’une heure seulement - elle peut émanciper dans la filiation sépia du conseil de la résistance quand le théâtre était service public, la culture associée au travail.
Pris dans le caléidoscope publicitaire des représentations, la multiplication des spectacles devient une fin en soi devant le spectacle lui-même, des mots peuvent nous apaiser :
« Le cinéma conserve à contretemps, parce que le temps cinématographique n'est pas ce qui coule, mais ce qui dure et coexiste. » Deleuze.
Nasser Djemaï l’auteur de « Invisibles » dans le débat animé par Arnaud Laporte à la MC2 faisait part des difficultés d’avoir un espace critique situé et non plus global, la politique se tenant dans le sujet et non la forme. Me revint alors une réflexion entendue dans un autre débat :
« au moment de la commune, bien des impressionnistes étaient à la campagne ».
....
Dans le Canard de la semaine:
jeudi 26 janvier 2012
Les sources de l’art nouveau en Europe : le temps des précurseurs. 1865-1890.
Emile Gallé, après des études littéraires remplace son père, maître de l’émail et des faïences. Au début du XX° siècle, il est encore reconnaissant envers le duc de Lorraine Stanislas sous le règne duquel, en plein XVIII°, le développement économique, fut aussi artistique et urbain. Sur ces terres, les ouvriers qualifiés ne manquaient pas. La défaite de 1870 va amener le Dreyfusard de la première heure à insister sur les racines locales de son art floral influencé par les rocailles, dans un répertoire assez rococo et historiciste.
L’art nouveau est associé aux revendications nationalistes du côté de la Catalogne, de la Finlande ou chez les magyars. Il utilise des matériaux rares et ses 14 meubles pour l’exposition de Paris sont des productions de luxe avec lesquelles il espère édifier les acheteurs. Ce style s’enracine dans l’histoire, et les expositions universelles raccourcissent les espaces : le Japon est à la mode jusqu’au « japonisme » dont on trouve des marques sur des pendules, des chandeliers.
Auguste Majorelle, inspiré par l’Orient, sera avant tout un créateur de meubles et améliorera les performances du Vernis Martin qui remplaçait les laques chinoises. Son fils Louis travailla plutôt la faïence qu’il mêle aux bois. Un piano spectaculaire témoigne d’un travail original. C’est le temps de Loti et des arabesques mauresques qui vont si bien aux arrondis de l’art nouveau.
Les anglais regardent, eux, surtout du côté du moyen âge.
Augustus Pugin réactualise le style néo gothique lors de la reconstruction du parlement de Londres achevé en 1860. Et le critique John Ruskin défend les préraphaélites (re)renaissants et le travail artisanal : la main contre la machine. En architecture il est pour exhiber les structures en fonte ou en fer, ne pas cacher les matériaux.
Eugène Viollet Le Duc qui a réhabilité notre patrimoine médiéval n’était pas une sorte de promoteur d’un Disneyland XIX°, suivant le mot de Gilles Genty aux amis du musée : par ses écrits théoriques, il a inspiré par exemple Hector Guimard. Il est question de libellules, très présentes sur les vases de Gallé, leurs ailes se retrouvent dans le dessin des verrières qui surplombent les volutes en fonte de stations de métro parisiennes. Certains ont trouvé quelque peu « nouille » ce style moderne
L’art nouveau est associé aux revendications nationalistes du côté de la Catalogne, de la Finlande ou chez les magyars. Il utilise des matériaux rares et ses 14 meubles pour l’exposition de Paris sont des productions de luxe avec lesquelles il espère édifier les acheteurs. Ce style s’enracine dans l’histoire, et les expositions universelles raccourcissent les espaces : le Japon est à la mode jusqu’au « japonisme » dont on trouve des marques sur des pendules, des chandeliers.
Auguste Majorelle, inspiré par l’Orient, sera avant tout un créateur de meubles et améliorera les performances du Vernis Martin qui remplaçait les laques chinoises. Son fils Louis travailla plutôt la faïence qu’il mêle aux bois. Un piano spectaculaire témoigne d’un travail original. C’est le temps de Loti et des arabesques mauresques qui vont si bien aux arrondis de l’art nouveau.
Les anglais regardent, eux, surtout du côté du moyen âge.
Augustus Pugin réactualise le style néo gothique lors de la reconstruction du parlement de Londres achevé en 1860. Et le critique John Ruskin défend les préraphaélites (re)renaissants et le travail artisanal : la main contre la machine. En architecture il est pour exhiber les structures en fonte ou en fer, ne pas cacher les matériaux.
Eugène Viollet Le Duc qui a réhabilité notre patrimoine médiéval n’était pas une sorte de promoteur d’un Disneyland XIX°, suivant le mot de Gilles Genty aux amis du musée : par ses écrits théoriques, il a inspiré par exemple Hector Guimard. Il est question de libellules, très présentes sur les vases de Gallé, leurs ailes se retrouvent dans le dessin des verrières qui surplombent les volutes en fonte de stations de métro parisiennes. Certains ont trouvé quelque peu « nouille » ce style moderne
mercredi 25 janvier 2012
Hospices de Beaune.
Avant la visite nous patientons dans la cour, le nombre de visiteurs étant important.
Nous prenons le temps de contempler les fameux toits aux tuiles en terre cuite émaillées.
Cette polychromie qui identifie le style bourguignon viendrait d’Europe centrale.
La Grande salle des « Pôvres », au plafond magnifique, mesure 50 m de long.
Les malades couchaient à deux dans les lits disposés de part et d’autre de la partie centrale qui accueillait des tables pour les repas. Le choix de ne percer que de rares fenêtres inaccessibles pour protéger des miasmes extérieurs a joué à l’encontre des intentions hygiéniques.
Dans une salle attenante au cœur de l’Hôtel Dieu, nous pouvons voir la rivière la Bouzaise qui passait sous l’hôpital, elle emportait les déchets.
Au sortir de la guerre de cent ans alors que les « écorcheurs » mercenaires désœuvrés écumaient la région, en 1443, Nicolas Rolin a décidé de construire les hospices: « Je mets de côté toutes sollicitudes humaines et ne pense qu’à mon salut. Désirant par une heureuse transaction échanger contre les biens célestes ceux de la terre qui m’ont été accordés par la bienveillance de Dieu, et de transitoires les rendre éternels, dès maintenant, à perpétuité et irrévocablement je fonde, érige, construis et dote dans la ville de Beaune au diocèse d’Autun un hôpital pour la réception, l’usage et la demeure des pauvres malades » Les locaux garderont cette destination jusqu’en 1971. Sa compagne Guigone de Salins est associée à l’entreprise. Des carreaux portent la trace des liens forts qui les unissaient, le mot « seule » suivi d’une étoile y est inscrit. Ceci peut-il se lire «vous êtes ma seule étoile » ?
Une chapelle, des cuisines, une pharmacie ou plutôt une apothicairerie sont intéressantes : les plantes qui poussaient sur place dans le jardin des « simples » étaient réduites dans les mortiers, distillés dans les alambics. Des pots de verre portent sur leurs étiquettes: « poudre de cloportes, yeux d’écrevisses ». Le jugement dernier de Van der Weyden se déploie sur un polyptyque haut de 2,50 m, long de plus de 5 m dont on peut voir également l’envers. Ces dimensions importantes s’expliquent par la volonté de rappeler aux malades, leur destinée. Les damnés sont toujours les plus expressifs et l’ensemble est impressionnant, un système de loupe permet d’apprécier encore plus finement le travail du maître flamand.
Dans une salle attenante au cœur de l’Hôtel Dieu, nous pouvons voir la rivière la Bouzaise qui passait sous l’hôpital, elle emportait les déchets.
Au sortir de la guerre de cent ans alors que les « écorcheurs » mercenaires désœuvrés écumaient la région, en 1443, Nicolas Rolin a décidé de construire les hospices: « Je mets de côté toutes sollicitudes humaines et ne pense qu’à mon salut. Désirant par une heureuse transaction échanger contre les biens célestes ceux de la terre qui m’ont été accordés par la bienveillance de Dieu, et de transitoires les rendre éternels, dès maintenant, à perpétuité et irrévocablement je fonde, érige, construis et dote dans la ville de Beaune au diocèse d’Autun un hôpital pour la réception, l’usage et la demeure des pauvres malades » Les locaux garderont cette destination jusqu’en 1971. Sa compagne Guigone de Salins est associée à l’entreprise. Des carreaux portent la trace des liens forts qui les unissaient, le mot « seule » suivi d’une étoile y est inscrit. Ceci peut-il se lire «vous êtes ma seule étoile » ?
Une chapelle, des cuisines, une pharmacie ou plutôt une apothicairerie sont intéressantes : les plantes qui poussaient sur place dans le jardin des « simples » étaient réduites dans les mortiers, distillés dans les alambics. Des pots de verre portent sur leurs étiquettes: « poudre de cloportes, yeux d’écrevisses ». Le jugement dernier de Van der Weyden se déploie sur un polyptyque haut de 2,50 m, long de plus de 5 m dont on peut voir également l’envers. Ces dimensions importantes s’expliquent par la volonté de rappeler aux malades, leur destinée. Les damnés sont toujours les plus expressifs et l’ensemble est impressionnant, un système de loupe permet d’apprécier encore plus finement le travail du maître flamand.
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