Traiter légèrement un sujet difficile annoncé par un titre explicite
aurait pu présenter quelques attraits ; le résultat s'avère insipide.
Le jeune
homme lunaire ment systématiquement comme la voix off le précise, au cas où
on ne l’aurait pas compris, mais sa construction d’un monde imaginaire n’est
pas intentionnelle ni aussi originale et bienveillante que dans « Good by
Lénine » souvent cité dans les commentaires.
La crédulité de la mère
malade semble avoir ses limites et constitue dans ces ambigüités pour moi
l’intérêt essentiel de cette heure et demie. Finalement on se demanderait
pourquoi il doit partir, l’anti sémitisme étant seulement évoqué par un réparateur qui ne
veut pas intervenir à la vue d’une mezouzah installée dans l’encadrement de la porte d’entrée et des
inscriptions que le fils cache à sa mère.
Il entretient de bons
rapports avec ses voisins et quand il ne trouve pas de poulet casher, la
boucherie hallal fera l’affaire.
Film dépourvu de rythme, plus mélancolique que
drôle, les amateurs d’humour juif souvent plein d’auto dérision et d’impitoyable
finesse, risquent d’être déçus. Le droit à la différence, la tolérance
deviennent des mots usés et nos sourires se figent quand des citoyens français
ne peuvent plus vivre tranquillement là où ils sont nés.