Le conférencier présente devant les amis du musée de
Grenoble, le turbulent dessinateur qui voulait devenir « artiste en France »,
dès son enfance en Pennsylvanie où il est né en 1958.« Keith Haring, Autoportrait »Ses formes stylisées, cernées de noir viennent des BD
paternelles et de Dubuffet chercheur d’art chez les fous, du
temps des surréalistes, « Ontogénèse ».L’expressionisme naïf d’Alechinski, « Voilée comme une
mariée », sa liberté de geste lui donnent confiance avec des
vignettes commentant le motif central comme autant de « remarques
marginales » ainsi que disent les typographes.Il découvre avec Cristo, l’importance de l’art dans l’espace
public.
« Art is the message »,
la beauté n’est pas que pour l’élite. Par ailleurs, « Running
Fence », peut rappeler par son gigantisme (37km) que le sentiment
de Dieu, ayant pourtant perdu de sa superbe dans les pays riches, vient combler
les grands espaces de la patrie de Gerarld Ford.Haring réalise des collages à partir de journaux au moment où
l’épisode du Watergate a montré la puissance de la presse, il détourne des
publicités. Il avait rencontré un des membres éminent de la « beat génération »,
William Burroughs adepte du « cut-up » avec des textes nés de découpages
d’autres écrits, puisque la poésie est un bien public.L’art conceptuel de « Marcel
Duchamp en Rrose Sélavy », à la consonance juive,
« Éros, c'est la vie », comme
l’art abstrait apparaissent finalement trop
complexes.Bien que les dématérialisations de Kosuth « Neon » ou les panneaux de Jenny Holzer éclairent. « Protect
me from what I want».Mais c’est Warhol en refusant toute hiérarchie dans l’art
qui va motiver toute cette nouvelle génération, en anoblissant les objets du
quotidien comme le fit Le Caravage avec les
« putains ». « Campbell's Soup Cans ».
« L’amoureux de
la culture la plus savante comme de la plus populaire »
va renouveler
le graffiti urbain, performatif et spontané.
« Lichtenstein, Mapplethorpe, Schnabel,
Rauschenberg, Basquiat, Haring » connectent street art, rap,
hip-hop.Avant sa première exposition chez Tony Shafrazi, il dessine
à la craie dans le métro sur des espaces publicitaires vides. Pendant cinq ans,
il réalise 5000 dessins dans une urgence qui va conditionner son style.Il a trouvé son public qui dans « The Radiant Baby »,
reconnait une énergie, une innocence, un optimisme dont la société a tellement
besoin. « Retrospect » Son vocabulaire « simple
pour les enfants et trop compliqué pour les adultes » est
reconnaissable à ses dauphins, postes de télévision, masques, chiens aboyeurs
protecteurs ou menaçants, serpents, anges, danseurs, soucoupes volantes... où
peut se retrouver l’allure des « Géoglyphes de Nazca » au Pérou.Il organise des expositions et des performances au Club 57,
au Mudd club fréquenté par Madonna, compagne de Basquiat, dans une
effervescence digne des cabarets berlinois des années 20. Il peint le corps« primitif
et pop » de Grace Jones chanteuse disco au Paradise garage.«Ignorance = Peur», «Silence = mort» Depuis toujours engagé
contre le racisme, l’homophobie, le nucléaire, son dernier combat concerne le
Sida dont il meurt en 1990 à l’âge de 31 ans.Sa fondation lègue à l’Eglise Saint Eustache « La vie du Christ », triptyque
réalisé sur argile puis fondu en bronze recouvert d’une patine à l’or blanc.Il avait peint dans les toilettes d’Act Up : « Once Upon a
Time »,« An assortment of accessories from the Keith Haring x
CASETiFY » Dès 86 son Pop Shop permet d’acquérir ses œuvres « au
détail », autrement dits des produits dérivés : vêtements, posters,
mugs ...
« L’art n’est pas
une activité élitiste réservée à l’appréciation d’un nombre réduit d’amateurs,
il s'adresse à tout le monde. »
Déjà sur
ce blog : https://blog-de-guy.blogspot.com/2008/06/keith-haring.html