Sous le tableau de Vedder : « l’homme qui questionnait
le Sphinx », la conférencière, devant les amis
du musée de Grenoble, nous a livré quelques éléments qui illustrent le sous-titre de son exposé : « Quand le Sphinx devient loquace » autour
de l’exposition : « Servir les dieux d’Egypte » https://blog-de-guy.blogspot.com/2019/01/servir-les-dieux-degypte-au-musee-de.html .
Par exemple la tapisserie « Moïse
sauvé des eaux » à partir d’un carton de Poussin et
sa statue énigmatique, son obélisque, ses pyramides, ses palmiers, réunit les
marqueurs d’un « merveilleux ailleurs ».
« Madame de Pompadour » au Château
de Menars va même être représentée en sphinge (féminin de sphinx).
L’opéra a joué sur ce terrain, Papageno dans la flûte
enchantée porte parfois une cage à oiseaux pyramidale et la
maquette de décor de l’opéra de Verdi « Aïda », créé lors de l’inauguration du canal de Suez, peut annoncer un
spectacle grandiose.
Sur dix plaies, John Martin
illustre « La septième plaie d'Egypte », au moment où la grêle
se transforme en feu. Ce genre s’intitule : « le terrible
sublime ».
La lueur sur les genoux de Marie
assise entre les pattes du Sphinx scrutant le ciel, lors du « Repos
de la Sainte famille pendant la fuite en Egypte » de Merson,
annonce le passage d’une religion à l’autre.
Alors que Kupka pose la question de la
place de l’homme sous un ciel grandiose dans « La voie du silence ».
Obélisques et pyramides se sont multipliés
à Rome, depuis les premiers contacts 3 siècles avant J.C. Au premier siècle
avant J.C., « La mosaïque du Nil » à Palestrina témoigne d’un
intérêt manifesté aussi à Pompéi. Les empereurs se rendaient dans des temples
dédiés au culte isiaque avant les batailles.
« Antinoüs »
amant d’Hadrien s’est noyé dans le Nil, sa
statue a beau porter le némès, coiffe des pharaons, ses « poignées
d’amour » ne trompent pas sur l’époque.
Pendant la Renaissance, au plafond des appartements du pape
Alexandre VI, Pinturicchio
représente la « Résurrection d’Isis » en taureau blanc, tel qu’il
figurait sur le blason des Borgia.
Au début du XVIII° siècle, Frédéric-Auguste de Saxe, Ier roi de Pologne dit Auguste II le Fort commande
à des orfèvres un autel à Apis. « Obeliscus
Augustalis ».
L’« Histoire de l’art de l’Antiquité » (1764) de Winckelmann fera date alors que Piranese décore « Le café anglais de la place d’Espagne » à Rome.
Hubert Robert, amateur de ruines, met en scène des « Jeunes
filles dansant autour d'un obélisque ».
A l’emplacement de la Bastille est construit le 10 août 1793
« La
Fontaine de la Régénération »:
« O nature reçois
l’expression de l’attachement éternel des français pour tes lois ».
L’anglais Thomas Hope multiplie les meubles : fauteuils,
« lit »,
salle égyptienne destinée à recevoir des objets authentiques.
Les francs maçons écossais ont leur « Salle du chapitre ».
« La console » italienne élégante,
la « Bibliothèque » destinée
au rangement de la « Description de l'Egypte » de Denon qui avait
accompagné Bonaparte, fonctionnelle.
« Bonaparte
devant le Sphinx » Gêrome
Ainsi « l’Expédition
d’Égypte (1798 à 1801) sous les ordres de Bonaparte » (Coigniet) laissa de nombreuses traces dans Paris, place
des victoires et à la Concorde, en ses hôtels particuliers et autres fontaines.
La manufacture de Sèvres proposait des services divers du style de ce « sucrier ».
Lawrence Alma-Tadema traite du tragique le plus
sombre « La Mort du premier né du Pharaon »
et du plus lumineux « La Découverte de
Moïse » au début du XIX°.Architecture et mobilier à l’ancienne ont connu des moments inspirés dans l’Egypte moderne. « Vestibule de l'hôtel Shepheard »
Alexandre Cabanel peint « Cléopâtre essayant des poisons sur des
condamnés à mort » alanguie, « écrasée par le désir assouvi »,
son suicide sera beaucoup traité par ailleurs.
Mais le spectacle peut continuer ; en 1921 est inauguré
le cinéma « Le Louxor » à Barbès, date de la découverte du
tombeau de Toutankhamon relançant un engouement jamais calmé dont l’art déco se
fera l’écho avec délicatesse.
« Gardez-moi » pour Jovoy Flacons.
Sur chaque place de village, le monument
aux morts de la guerre de 14/18 comme celui de « Sainte-Croix-à-Lauze », dresse
son obélisque désignant un ciel au dessus des croyances, dans un matériau
imitant ceux qui avaient défié le temps déjà depuis quelques millénaires.
"La forme même des pyramides d'Egypte montre que déjà les ouvriers avaient tendance à en faire de moins en moins." Will Cuppy.
"La forme même des pyramides d'Egypte montre que déjà les ouvriers avaient tendance à en faire de moins en moins." Will Cuppy.