De cette utopie mise en œuvre date mon adhésion à la CFDT.
Alors quand je vois la
BD préfacée par Mélenchon qui était alors à l’OCI furieusement réticent à l’égard des papistes menant la danse, je mesure le temps passé et les mémoires estompées.
Je remercie ceux qui m’ont offert ces 170 pages sous
couverture cartonnée; j’ai pourtant trouvé le récit de cette lutte un peu convenu
et occultant le dénouement de « l’affaire
Lip ».
Nous sommes au moment exaltant d’une lutte populaire où
l’imagination, l’audace se conjuguaient alors avec une expertise économique
solide, sous la conduite de leaders respectables et 25 000 montres comme trésor de guerre.
Le choix de suivre le destin individuel de Solange est
intéressant, bien que le passage du statut d’ouvrière à Palente à photographe à Paris, et d’un mari macho à
un amant gaucho, compacte quelque peu sommairement ce qui a pu évoluer parmi les acteurs et
actrices de ce conflit qui dura 329 jours.
Le graphisme sombre convient bien pour la manif géante du 29
septembre à Besançon où la « météo nationale » fut ramenée à sa
condition de « météo du capital », mais peine à mettre en lumière les
espoirs de ces temps où les ouvriers ne disparaissaient pas derrière des pneus
brûlés. L’été avait été beau sur le plateau du Larzac où nous relisions
« ouvriers et paysans » de 17, de 36 voire les slogans de 68 encore
tout chauds. Et puis il s’est mis à pleuvoir.