Depuis « l’insouverain » (François Hollande) selon
le mot du linguiste C. Salmon jusqu’à quelques pêcheurs en eau trouble de
proximité, je suis accablé de voir des caractères d’ici se retrouver dans des
sphères là haut, et vice Versailles.
Ainsi à Saint Egrève, rabâchage autour de la séquence du « canard
sans tête qui continue à courir » : la défaite aux élections
municipales cataclysmiques pour la gauche n’a toujours pas été examinée, à tête
reposée. Et sans attendre les avis d’autres, censés réfléchir, qui éviteront
comme d’habitude de ne pas tirer d’enseignement de ces échecs électoraux,
je retourne le couteau à bout rond dans
la plaie aux capteurs désactivés.
Il faut croire que les mots ne signifient plus grand-chose :
au moment où le label « Gauche » connaissait quelques problèmes
d’identité, chez nous, toutes les listes aux municipales s’en réclamaient.
Jusqu’à la mairesse étiquetée centre gauche qui a gagné dès
le premier tour, elle n’avait pas de concurrent à droite.
Les écolos alliés à « la » Front de Gauche et un
PS derrière une tête de liste opposant depuis toujours à toute évolution de la
commune, surtout quand elle était gouvernée par le Mouvement des citoyens,
continuaient à s’opposer : ça ne leur a rien rapporté.
Pas plus qu’à une autre liste Fond de Gauche sur le même
créneau démago :
« c’est bien la
piscine, mais pas ici, la maison de l’enfance, oui, mais
ailleurs… »
Quant à la densification nécessaire pour atténuer les
agglomérats de véhicules au nord de l’agglo, pour permettre aux jeunes de se
loger, il ne faut pas contrarier le pote âgé qui ne veut pas de ça au bout de
son jardin.
Quand le manque de courage
se maquille derrière l’appel au peuple, la guillotine en rougirait encore.
Les opposants à l’abandon de l’écotaxe ont table ouverte
chez les médias, que n’étaient-ils montés au créneau pour la défendre, la taxe,
quand les têtes près des rouges bonnets s’échauffaient !
Le gouvernement perd sur tous les tableaux : quand il
installe les portiques et quand il les abandonne. Vals fait le fort, il fait
des efforts pour séduire une société qui se droitise, il se contredit comme sur
la G.P.A, il ne
fait qu’exaspérer une gauche qui ne veut surtout pas gouverner.
Le mot « pathétique » commence à s’user mais
comment qualifier tant de paroles péremptoires en regard de tant d’actes
dérisoires.
Et dire qu’un boulevard s’ouvrait devant eux après la chute
de Sarkozy, « ah non plutôt une autoroute » aurait dit
l’autre dinde, à tremper dans le gasoil avec quelques plumes.
Les mots de la droite sont les seuls à avoir droit de cité,
la défaite est consommée : les lettres ne nous appartiennent plus, quant
aux chiffres ! Les médias qui
vivent du spectacle du désastre sont entrainés dans un trou noir. Les
voleurs règnent ou aspirent à revenir.
« Mais comme moi, dis-toi qu’il est tellement plus
mieux d’éradiquer les tentacules de la déréliction,
et tout deviendra clair ! » Les Inconnus
…………..
Un ami de la montagne m’a envoyé ces
deux citations :
Orwell : « ...le remplacement d'une orthodoxie par
une autre n'est pas nécessairement un progrès. Le véritable ennemi, c'est
l'esprit réduit à l'état de gramophone, et cela reste vrai que l'on soit
d'accord ou non avec le disque qui passe à un certain moment. » (1945)
Saint Exupéry dans sa lettre à Dalloz du 30 Juillet 1944:
« Si je suis descendu, je ne regretterai absolument
rien. La termitière du futur m'épouvante. Et je hais leur vertu de robots.
Moi, j'étais fait pour être jardinier. »
…………
Dans le Canard de cette semaine :