Les nouvelles du Norvégien habitant du Groenland pendant les années 50 conviennent parfaitement au format BD, quand le fantastique se mêle à l’humour pour agrémenter les longues nuits de solitude polaire avec quelques hommes d’exception.
Quand il fait bon être dormeur, aimer les boissons fortes avant que
« le jour soit devenu assez clair pour qu’on puisse reconnaître les chiens ».
Les mâles sont rudes entre eux, et le cuisinier chinois à la recherche de trous de respiration des phoques depuis l’en dessous de la banquise est de bonne constitution, comme le lieutenant qui voulait régenter- le fou - tous ces hommes ; il devra patienter dans sa crevasse.
Les paroles rares peuvent devenir envahissantes au moment des retrouvailles.
Un coq va tenir jusqu’au premier lever de soleil après avoir été un compagnon réconfortant durant la longue nuit.
Si nous ne pouvons nous mettre tout à fait dans la peau de ces hommes au regard singulier, la fortune d’un tatoueur qui fit un tour là bas est bien cocasse.
La seule femme présente dans ces récits est un fantasme qu’on se refile de l’un à l’autre pour quelques peaux. C’est bien raconté.
mardi 28 juin 2011
lundi 27 juin 2011
Pater. Alain Cavalier.
Film léger où les complices Cavalier filmant et Vincent Lindon avec sa caméra inventent sans avoir l’air de rien, une autre façon de raconter, surprenante, donc rare.
Vraie fiction et documentaire joué.
« On se dirait que je serai le président de la République et toi le premier Ministre : chiches ! »
Des questions essentielles concernant les écarts de revenus se mêlent à des séquences appétissantes, chaleureuses où est honoré le vin dans des verres fraternels.
Ce pas de côté vis-à-vis d’une chronique désespérante des escroqueries politiques présentes nous permet de partager un moment de fraîcheur. Mais la politique n'est pas que bavardages entre copains.
Vraie fiction et documentaire joué.
« On se dirait que je serai le président de la République et toi le premier Ministre : chiches ! »
Des questions essentielles concernant les écarts de revenus se mêlent à des séquences appétissantes, chaleureuses où est honoré le vin dans des verres fraternels.
Ce pas de côté vis-à-vis d’une chronique désespérante des escroqueries politiques présentes nous permet de partager un moment de fraîcheur. Mais la politique n'est pas que bavardages entre copains.
dimanche 26 juin 2011
Les estivants de Maxime Gorki. Eric Lacascade.
« Nous sommes des estivants dans notre pays…des espèces de vacanciers. On s’agite, on cherche des places confortables dans la vie… nous ne faisons rien et nous parlons tellement que ça dégoûte »
2h 50 ne sont pas de trop pour que s’exprime toute la richesse de la pièce de Gorki datant de 1904 dont « l’Amer » - c’est le sens de son pseudonyme - disait:
« Je voulais peindre cette partie de l’intelligentzia russe qui est issue du peuple mais qui, du fait de sa promotion sociale, a perdu tout contact avec les masses populaires (…), oublié les intérêts du peuple et la nécessité de lui frayer un chemin (…). La société bourgeoise se jette maintenant dans le mysticisme, cherchant un refuge, n’importe quel refuge, contre une réalité. »
Six femmes et huit hommes sont en vacances : ils se retrouvent, s’enferment, dans des petites cabines qui vont être déplacées à vue en un tourbillon dynamique où la montée de la tension est habilement dosée. Refuges des solitudes, boîtes pour partager rires et verres.
Ils sont avocat, ingénieur, médecins, homme d’affaires, poétesse … L’écrivain, attendu par le groupe, sera un témoin désabusé de cette comédie où les hommes sont infantiles et les femmes desperates.
Les caractères ont beau être différents : le pitre, l’affairé, le vulgaire, l’idéaliste, la dépressive, la mère de famille, la libérée, l’engagée… leur agitation est pathétique mais cette vivacité nous distrait.
Ils causent de l'amour, de la vie, de la mort, un peu de politique, de littérature… des promesses de la jeunesse, du vide présent.
Nous n’avons pas le temps de goûter le bon mot, qu’un autre fuse.
Si des critiques privilégient le jeu de certains acteurs j’ai apprécié la diversité des accents et des caractères.
2h 50 ne sont pas de trop pour que s’exprime toute la richesse de la pièce de Gorki datant de 1904 dont « l’Amer » - c’est le sens de son pseudonyme - disait:
« Je voulais peindre cette partie de l’intelligentzia russe qui est issue du peuple mais qui, du fait de sa promotion sociale, a perdu tout contact avec les masses populaires (…), oublié les intérêts du peuple et la nécessité de lui frayer un chemin (…). La société bourgeoise se jette maintenant dans le mysticisme, cherchant un refuge, n’importe quel refuge, contre une réalité. »
Six femmes et huit hommes sont en vacances : ils se retrouvent, s’enferment, dans des petites cabines qui vont être déplacées à vue en un tourbillon dynamique où la montée de la tension est habilement dosée. Refuges des solitudes, boîtes pour partager rires et verres.
Ils sont avocat, ingénieur, médecins, homme d’affaires, poétesse … L’écrivain, attendu par le groupe, sera un témoin désabusé de cette comédie où les hommes sont infantiles et les femmes desperates.
Les caractères ont beau être différents : le pitre, l’affairé, le vulgaire, l’idéaliste, la dépressive, la mère de famille, la libérée, l’engagée… leur agitation est pathétique mais cette vivacité nous distrait.
Ils causent de l'amour, de la vie, de la mort, un peu de politique, de littérature… des promesses de la jeunesse, du vide présent.
Nous n’avons pas le temps de goûter le bon mot, qu’un autre fuse.
Si des critiques privilégient le jeu de certains acteurs j’ai apprécié la diversité des accents et des caractères.
samedi 25 juin 2011
Ces mots qui nourrissent et qui apaisent. Charles Juliet.
Les recueils de citations peuvent nous permettre de rencontrer des fulgurances en nous dispensant de pages inutiles et à travers les auteurs choisis mieux connaître celui qui a relevé les phrases des autres. J’aime me laisser prendre à des tournures jusqu’au prochain oubli. J’ai usé de ce livre à petites doses, mais je reste sur un sentiment de vacuité, en ayant parcouru des banalités s’habillant de mots ronflants compilés par Juliet. En ouvrant une dernière fois ce volume, la citation au hasard d’Anaïs Nin traduit mon impression :
« C’est étrange comme certaines rencontres ne provoquent aucune étincelle de vie, ne créent aucun écho, restent sans répercussion. Ce mystère m’a toujours intriguée ». Ah bon.
« C’est étrange comme certaines rencontres ne provoquent aucune étincelle de vie, ne créent aucun écho, restent sans répercussion. Ce mystère m’a toujours intriguée ». Ah bon.
vendredi 24 juin 2011
Eau et énergie : les vrais enjeux de 2012 ?
Le monde a-t-il changé de base ?
Dans une réunion à Copenhague, lors une réunion des pays émergents, Barak Obama passant une tête à la porte demande :
« Monsieur le président est-ce que je peux entrer ? »
C’était off, la capitale du Danemark figure désormais comme le lieu de toutes les défaites.
Paul Valéry parlait déjà du temps d’un monde fini en 1945 et à la fin des années 60 le club de Rome envisageait la « pénurie prévisible des sources énergétiques avec des conséquences du développement industriel sur l'environnement » : il y avait de quoi prévenir. Nous n’en étions pas encore à neuf milliards d’habitants de la terre comme l’évaluait grossièrement Isabelle Giordano dans le poste anticipant sur 2050... À quelques milliards près, mais c’est effectivement un milliard d’hommes qui n’ont pas accès à l’énergie actuellement et rien qu’en France 3 400 000 sont dans la précarité énergétique.
Dans l’intitulé de cette réunion de dimanche matin du forum Libé à la MC2, où il y avait assez peu de monde, le point d’interrogation était le plus important. Et la réponse est bien sûr: non !
Le pétrole se raréfie, le dégueux gaz de schiste ne fournira pas de sursis, le charbon est surabondant en Chine et en Inde, ce qui n’arrange rien, et surtout pas le changement climatique qui s’accélère : la situation est connue de tous. A tel point que c’est Annie Cordy avec son « je voudrai bien mais je peux point » la plus habilitée pour décrire la situation.
Par contre en ce qui concerne l’eau, dont la gestion a été remunicipalisée à Paris, des avancées se sont produites et Anne Le Strat conseillère à Paris réhabilite la classe politique en ayant mis en œuvre ce qu’elle annonçait « l’eau, bien commun essentiel, doit être gérée en étant délivrée de tout intérêt privé. »
Je ne me souvenais pas que la Ville de Paris avait décidé de revenir à une gestion publique, pourtant ce n’est pas une mince affaire que cette inversion dans la tendance qui avait imprégné tous les cerveaux : « le privé était la garantie de la baisse des prix » bien que le contraire fut avéré. Et l’Italie vient de redresser la tête avec son refus de voir l’eau raptée.
Il a fallu quinze ans de discussions pour que 122 pays à l’ONU déclarent " que le droit à une eau potable propre et de qualité et à des installations sanitaires est un droit de l'homme, indispensable à la pleine jouissance du droit à la vie". 22 pays se sont abstenus.
884 millions de personnes dans le monde n'ont pas accès à l’eau potable.
Deux millions de personnes meurent chaque année des suites de maladies causées par une eau impropre à la consommation et l'absence de sanitaires.
Dans une réunion à Copenhague, lors une réunion des pays émergents, Barak Obama passant une tête à la porte demande :
« Monsieur le président est-ce que je peux entrer ? »
C’était off, la capitale du Danemark figure désormais comme le lieu de toutes les défaites.
Paul Valéry parlait déjà du temps d’un monde fini en 1945 et à la fin des années 60 le club de Rome envisageait la « pénurie prévisible des sources énergétiques avec des conséquences du développement industriel sur l'environnement » : il y avait de quoi prévenir. Nous n’en étions pas encore à neuf milliards d’habitants de la terre comme l’évaluait grossièrement Isabelle Giordano dans le poste anticipant sur 2050... À quelques milliards près, mais c’est effectivement un milliard d’hommes qui n’ont pas accès à l’énergie actuellement et rien qu’en France 3 400 000 sont dans la précarité énergétique.
Dans l’intitulé de cette réunion de dimanche matin du forum Libé à la MC2, où il y avait assez peu de monde, le point d’interrogation était le plus important. Et la réponse est bien sûr: non !
Le pétrole se raréfie, le dégueux gaz de schiste ne fournira pas de sursis, le charbon est surabondant en Chine et en Inde, ce qui n’arrange rien, et surtout pas le changement climatique qui s’accélère : la situation est connue de tous. A tel point que c’est Annie Cordy avec son « je voudrai bien mais je peux point » la plus habilitée pour décrire la situation.
Par contre en ce qui concerne l’eau, dont la gestion a été remunicipalisée à Paris, des avancées se sont produites et Anne Le Strat conseillère à Paris réhabilite la classe politique en ayant mis en œuvre ce qu’elle annonçait « l’eau, bien commun essentiel, doit être gérée en étant délivrée de tout intérêt privé. »
Je ne me souvenais pas que la Ville de Paris avait décidé de revenir à une gestion publique, pourtant ce n’est pas une mince affaire que cette inversion dans la tendance qui avait imprégné tous les cerveaux : « le privé était la garantie de la baisse des prix » bien que le contraire fut avéré. Et l’Italie vient de redresser la tête avec son refus de voir l’eau raptée.
Il a fallu quinze ans de discussions pour que 122 pays à l’ONU déclarent " que le droit à une eau potable propre et de qualité et à des installations sanitaires est un droit de l'homme, indispensable à la pleine jouissance du droit à la vie". 22 pays se sont abstenus.
884 millions de personnes dans le monde n'ont pas accès à l’eau potable.
Deux millions de personnes meurent chaque année des suites de maladies causées par une eau impropre à la consommation et l'absence de sanitaires.
jeudi 23 juin 2011
Martin Parr. The goutte d’or.
Le si fameux et so british photographe Martin Parr a perdu de son ironie pour cette exposition d’une trentaine de photos dans l’agréable Institut des Cultures d'islam. Des visiteurs sont contents de retrouver en grand format des personnalités du quartier de La goutte d’or, comme le célèbre charcutier à la tirelire en cochon rose. Il a saisi des femmes à l’intérieur de la Mosquée où parait-il les clichés sont rares. On voit aussi des fidèles musulmans courbés dans la rue Myrha, et un cinéma transformé en magasin de chaussures. J’ai bien aimé la dénomination d’un groupe féminin en répétition : Les POUF (Petite Organisation Ultra Féminine).
Ce fut un bon prétexte pour nous promener dans ce quartier en rénovation qui doit son nom au vin du village d’alors, dont nous n’avons vu ni les problèmes de drogue, ni de prostitution, ni perçu le poids des chefs religieux, pas plus que Parr d’ailleurs. J’ai vu moins de femmes sous leurs châles entre Barbès et Château Rouge qu’à Saint Martin le Vinoux autre lieu qui doit son appellation à la piquette de jadis.
Ce fut un bon prétexte pour nous promener dans ce quartier en rénovation qui doit son nom au vin du village d’alors, dont nous n’avons vu ni les problèmes de drogue, ni de prostitution, ni perçu le poids des chefs religieux, pas plus que Parr d’ailleurs. J’ai vu moins de femmes sous leurs châles entre Barbès et Château Rouge qu’à Saint Martin le Vinoux autre lieu qui doit son appellation à la piquette de jadis.
mercredi 22 juin 2011
Touristes en chine 2007. # J 21. Plantations de thé et rizières.
Temps pluvieux et brumeux, au petit déjeuner : œufs, toasts et soupe de spaghetti.
Visite du marché à Yuanyang plus ou moins couvert : pousses de bambous, aubergines rouges et blanches, soja, tofu, ciboule, gingembre en bouquet, bananes et dans une bassine on peut reconnaître l’arrière train d’un chien. A l’étage inférieur, étals de boucherie, porcs bien gras, cages à poules, pâtes de couleurs.
Nous partons en voiture sous la pluie pour découvrir les paysages. Les plantations de thé produisent du thé vert. Malgré le temps, les femmes cueillent les jeunes pousses en s’abritant sous des parapluies, piétinant dans la boue.
Arrêt dans un village Hani, on y accède par un chemin bétonné et glissant, sillonnant entre les rizières et les tarots. Nous arrivons devant les maisons coiffées de toit de chaume et bâties en pavés de pisé. Yuizhou s’arrange pour nous faire entrer dans l’une d’elle. Tout d’abord une petite pièce dans laquelle nous quittons nos ponchos ruisselants. Nous pénétrons dans une deuxième pièce obscure et enfumée par un feu de bois, seul point lumineux, hormis une minuscule ouverture vers l’extérieur dans un petit coin.Peu à peu on s’habitue à la pénombre, un homme assez âgé à la belle tête que l’on apercevra après attise le feu et fume sa pipe à eau. Un chat noir effraie Danny en la frôlant. Une échelle mène sous le toit noirci de suie. L’homme explique qu’il ne peut utiliser son lit à cause des gouttières. Pauvreté extrême et pourtant hospitalité. Demandons son avis à Yuizhou pour remercier cet homme de son accueil, nous laissons 20 Y et du coup il nous propose de manger.
Le Marché paysan a lieu tous les 5 jours. Les bêtes et les gens s’y rendent à pied ou en toc tocs surchargés. Il pleut fort et nos ponchos nous protègent efficacement, mais les chaussures ne résistent pas au déluge. Des légumes, des patrons de broderies, des vêtements traditionnels se vendent sous des bâches et sous leurs parapluies les marchands sont pieds nus ou en bottes. Ma femme essaie une veste noire avec l’aide de mes compagnons de voyage et de deux vieilles dames Hani. Adjugé ! Nous sommes les seuls étrangers.
Repas dans un restau au bord de la route : lard grillé, bœuf, aubergines, pleurotes et riz.
La route passe au milieu des rizières. C’est le lieu surnommé les miroirs du ciel en automne quand les rizières sont en eau. Là nous sommes sous l’eau. Yuizhou nous conduit à un belvédère face à un paysage grandiose de champs qui suivent les courbes du paysage. Quel travail colossal !
Retour à l’hôtel, pour sécher les chaussures au séchoir à cheveux. Je reste au lit. Le brouillard se dépose mais la pluie cesse, mes camarades en profitent. Derrière l’hôtel des femmes chargent leurs paniers débordant de verdure sur leurs dos recouverts d’une cape d’écorce de palmier. L’agitation est grande. Ils se laissent guider par leurs oreilles dans les ruelles et finissent par arriver devant une maison : gongs, cymbales, les hautbois s’éclipsent ; un vieux danseur bandeau blanc au front manipule une tête de dragon: ce sont des funérailles.Un vieux essaye de leur expliquer : demande de sous ? Invitation à partager un repas ? Le Chinois est cracheur. Près de l’hôtel le déchargement des herbes continue, des femmes rient. Pour charger son énorme panier maintenu par une lanière sur le front, il faut trois personnes pour aider la Yi baraquée. Mangues à l’hôtel où le tapis d’ascenseur avec le nom du jour est changé quotidiennement. La pluie redémarre de plus belle. Les rhumes se multiplient.
Repas à 19h30, choisi par Yuizhou. : raviolis, bœuf et oignons sur plat en fonte, pâtes, oignons doux. Rao tseu = très bon !
Visite du marché à Yuanyang plus ou moins couvert : pousses de bambous, aubergines rouges et blanches, soja, tofu, ciboule, gingembre en bouquet, bananes et dans une bassine on peut reconnaître l’arrière train d’un chien. A l’étage inférieur, étals de boucherie, porcs bien gras, cages à poules, pâtes de couleurs.
Nous partons en voiture sous la pluie pour découvrir les paysages. Les plantations de thé produisent du thé vert. Malgré le temps, les femmes cueillent les jeunes pousses en s’abritant sous des parapluies, piétinant dans la boue.
Arrêt dans un village Hani, on y accède par un chemin bétonné et glissant, sillonnant entre les rizières et les tarots. Nous arrivons devant les maisons coiffées de toit de chaume et bâties en pavés de pisé. Yuizhou s’arrange pour nous faire entrer dans l’une d’elle. Tout d’abord une petite pièce dans laquelle nous quittons nos ponchos ruisselants. Nous pénétrons dans une deuxième pièce obscure et enfumée par un feu de bois, seul point lumineux, hormis une minuscule ouverture vers l’extérieur dans un petit coin.Peu à peu on s’habitue à la pénombre, un homme assez âgé à la belle tête que l’on apercevra après attise le feu et fume sa pipe à eau. Un chat noir effraie Danny en la frôlant. Une échelle mène sous le toit noirci de suie. L’homme explique qu’il ne peut utiliser son lit à cause des gouttières. Pauvreté extrême et pourtant hospitalité. Demandons son avis à Yuizhou pour remercier cet homme de son accueil, nous laissons 20 Y et du coup il nous propose de manger.
Le Marché paysan a lieu tous les 5 jours. Les bêtes et les gens s’y rendent à pied ou en toc tocs surchargés. Il pleut fort et nos ponchos nous protègent efficacement, mais les chaussures ne résistent pas au déluge. Des légumes, des patrons de broderies, des vêtements traditionnels se vendent sous des bâches et sous leurs parapluies les marchands sont pieds nus ou en bottes. Ma femme essaie une veste noire avec l’aide de mes compagnons de voyage et de deux vieilles dames Hani. Adjugé ! Nous sommes les seuls étrangers.
Repas dans un restau au bord de la route : lard grillé, bœuf, aubergines, pleurotes et riz.
La route passe au milieu des rizières. C’est le lieu surnommé les miroirs du ciel en automne quand les rizières sont en eau. Là nous sommes sous l’eau. Yuizhou nous conduit à un belvédère face à un paysage grandiose de champs qui suivent les courbes du paysage. Quel travail colossal !
Retour à l’hôtel, pour sécher les chaussures au séchoir à cheveux. Je reste au lit. Le brouillard se dépose mais la pluie cesse, mes camarades en profitent. Derrière l’hôtel des femmes chargent leurs paniers débordant de verdure sur leurs dos recouverts d’une cape d’écorce de palmier. L’agitation est grande. Ils se laissent guider par leurs oreilles dans les ruelles et finissent par arriver devant une maison : gongs, cymbales, les hautbois s’éclipsent ; un vieux danseur bandeau blanc au front manipule une tête de dragon: ce sont des funérailles.Un vieux essaye de leur expliquer : demande de sous ? Invitation à partager un repas ? Le Chinois est cracheur. Près de l’hôtel le déchargement des herbes continue, des femmes rient. Pour charger son énorme panier maintenu par une lanière sur le front, il faut trois personnes pour aider la Yi baraquée. Mangues à l’hôtel où le tapis d’ascenseur avec le nom du jour est changé quotidiennement. La pluie redémarre de plus belle. Les rhumes se multiplient.
Repas à 19h30, choisi par Yuizhou. : raviolis, bœuf et oignons sur plat en fonte, pâtes, oignons doux. Rao tseu = très bon !
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