« Nous sommes des estivants dans notre pays…des espèces de vacanciers. On s’agite, on cherche des places confortables dans la vie… nous ne faisons rien et nous parlons tellement que ça dégoûte »
2h 50 ne sont pas de trop pour que s’exprime toute la richesse de la pièce de Gorki datant de 1904 dont « l’Amer » - c’est le sens de son pseudonyme - disait:
« Je voulais peindre cette partie de l’intelligentzia russe qui est issue du peuple mais qui, du fait de sa promotion sociale, a perdu tout contact avec les masses populaires (…), oublié les intérêts du peuple et la nécessité de lui frayer un chemin (…). La société bourgeoise se jette maintenant dans le mysticisme, cherchant un refuge, n’importe quel refuge, contre une réalité. »
Six femmes et huit hommes sont en vacances : ils se retrouvent, s’enferment, dans des petites cabines qui vont être déplacées à vue en un tourbillon dynamique où la montée de la tension est habilement dosée. Refuges des solitudes, boîtes pour partager rires et verres.
Ils sont avocat, ingénieur, médecins, homme d’affaires, poétesse … L’écrivain, attendu par le groupe, sera un témoin désabusé de cette comédie où les hommes sont infantiles et les femmes desperates.
Les caractères ont beau être différents : le pitre, l’affairé, le vulgaire, l’idéaliste, la dépressive, la mère de famille, la libérée, l’engagée… leur agitation est pathétique mais cette vivacité nous distrait.
Ils causent de l'amour, de la vie, de la mort, un peu de politique, de littérature… des promesses de la jeunesse, du vide présent.
Nous n’avons pas le temps de goûter le bon mot, qu’un autre fuse.
Si des critiques privilégient le jeu de certains acteurs j’ai apprécié la diversité des accents et des caractères.
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