Un principal de lycée professionnel offre des places pour les matchs de l’OM à des élèves, seulement parce qu’ils n’ont pas été absents des cours : je suis atterré.
Je me demande d’ailleurs si c’est vraiment une récompense avec les performances de l’équipe phocéenne actuellement. Je plaisante, mais voilà du combustible pour les humoristes.
Cette affaire de donner de l’argent aux élèves est consternante, surtout parce qu’elle révèle avec cruauté ce qui nous a amené à ce point de perte de tout sens commun.
C’est un élément de plus de la mise en lumière d’un désarroi qu’on ne peut même plus nommer éducatif pour des pans entiers de nos institutions formatrices : qu’il y ait des pédagogues qui en soient arrivés à ce type de remède prouve la fin des valeurs de l’école et l’état lamentable des lieux .
Que la récompense soit collective et l’expérience limitée, importe peu : l’effet symbolique est ravageur.
La marchandisation est devenu le mode de relation jusque dans les lieux les plus épargnés jusque là.
Nous sommes dans une telle situation, que je n’entame même plus le couplet du plaisir d’apprendre, du privilège d’accéder à des savoirs nouveaux … il faut savoir garder le sens du ridicule. Et surtout ne pas passer pour un ringard qui serait contre toutes les propositions nouvelles.
Les élèves qui viendront dans ces conditions en cours auront-ils un cours d’éducation civique sur le don de soi, sur le bénévolat, l’engagement ? Evitez de les noter, ils seraient traumatisés, on pourrait aussi les rémunérer pour télécharger sur internet, là c’est pour qu’ils se lèvent le matin.
Les journalistes qui font des ménages ont des reportages tout prêts : en Ecosse les élèves qui prennent des légumes à la cantine gagnent des points. Devant la défection citoyenne ce serait bien de payer pour les inciter à voter… voter pour qui ? J’ai la berlue !
Et ceux qui rament toute l’année à vendre des brioches, à animer de lotos pour leurs voyages, les bras leur en tombent-ils ? L’autre jour sur le marché quand je distribuais des tracts pour la défense de La Poste, plusieurs personnes pensaient que je ne pouvais être que postier.
mercredi 7 octobre 2009
mardi 6 octobre 2009
Le journal de mon père
Jirô Taniguchi est paraît-il une pointure parmi les auteurs de manga, mais il n’a rien à voir avec l’idée que je me faisais de ces productions japonaises tapageuses et froides, traversées d’éclairs et d’effets grossiers. C’est tout le contraire : une fluidité, une subtilité pour remonter une histoire familiale bouleversante ; la nostalgie n’est pas la seule à vous submerger, la vigueur des thèmes traités se renforce avec des anecdotes touchantes. L’oncle, gagné par l’ébriété lors de la veillée funèbre, va accompagner le fils pour lui révéler la figure du disparu. La vérité brutale s’excuse ainsi pour un récit tout en douceur. La culpabilité sera avivée mais la bienveillance de tous irradie tout au long de ces 270 pages. A me sentir concerné par cette histoire, j’ai pris d’autant plus de plaisir qu’elle avait un cadre étranger. De la campagne avec un destin tout tracé, à la liberté de la ville au risque de la solitude, des coupures et des ingratitudes
lundi 5 octobre 2009
Le petit Nicolas.
Une gentille récré. J’aime tant Sempé ici et ailleurs, que son petit Nicolas me ravit au-delà du temps qui a passé. J’ai couru voir le film qui est une re création et je n’avais pas à être déçu : c’est une autre histoire, un autre langage, même si la transition est bien amenée par un générique que j’ai adoré. Cette foi en l’avenir, cette espièglerie sont de tous temps, de tous âges : ce qu’il y a d’innocent chez l’adulte, de gravité chez l’enfant se superpose en chacun de nous, reparaît pour un instant, un instant seulement, quand le cancre peut croire en la camaraderie, quand le ministre est un bon pépère. Ce n’est pas une reconstitution des années 50, il y a des situations datées comme les rapports avec le patron et la place des femmes, mais c’est intéressant de voir ce qui a muté, et c’est bon de sourire, de rire.
dimanche 4 octobre 2009
La ligne rouge
Le contraste entre le monde de la mort, de l’absurde, de la guerre et celui des îles paradisiaques de l’Océanie en cette année 1942 lors de la guerre entre le Japon et Les USA est un peu simplet. La dénonciation de la tragédie guerrière n’avait pas besoin du sirop quelque peu new age qui envahit cette œuvre fleuve de 2h 50. Bien que l’amorce du récit suscite l’intérêt, le propos de Térence Mallick est trop dilué; une brochette d’acteurs de renom n’ajoute rien à ce film de guerre qui a pourtant reçu il y a dix ans un accueil critique dont je ne partage pas l'indulgence.
samedi 3 octobre 2009
Ecologie et urbanisation sont elles compatibles ?
G. Collomb et A. Juppé au forum de Libération.
Plus de la moitié de la population mondiale vit dans les villes et l’on s’attend à atteindre 90%.
Les embouteillages, le bruit, le bétonnage des sols, la précarité, la violence constituent l’image des zones urbaines.
Cependant l’impact écologique en matière de CO2, eau, énergie et déchets est meilleur à Paris ou New York que celui de leurs pays respectifs.
Le maire de Bordeaux reconnaît que l’étalement de son agglomération est un problème : avec une superficie égale au grand Lyon, sa population est deux fois moindre.
Le maire de Lyon insiste sur le problème numéro un : la mobilité.
« On souhaite faire une métropole qui fédérerait l’ensemble de ses polarités en organisant le territoire autour des infrastructures de transport en commun. »
La rénovation des quartiers redonne de la confiance aux citoyens. La nécessité de construire en site propre des logements performants sur le plan énergétique avec des modes de déplacements doux est partagée largement : accord sur les éco quartiers.
L’air de la ville rend libre, elle est le lieu où se construit l’avenir où seule une vision politique et citoyenne pourra rendre la ville attractive et réussir les plans d’urbanisation qui visent à construire la ville sur la ville. Mais comment articuler le principe participatif et le courage politique qui souhaite une mixité sociale ?
Plus de la moitié de la population mondiale vit dans les villes et l’on s’attend à atteindre 90%.
Les embouteillages, le bruit, le bétonnage des sols, la précarité, la violence constituent l’image des zones urbaines.
Cependant l’impact écologique en matière de CO2, eau, énergie et déchets est meilleur à Paris ou New York que celui de leurs pays respectifs.
Le maire de Bordeaux reconnaît que l’étalement de son agglomération est un problème : avec une superficie égale au grand Lyon, sa population est deux fois moindre.
Le maire de Lyon insiste sur le problème numéro un : la mobilité.
« On souhaite faire une métropole qui fédérerait l’ensemble de ses polarités en organisant le territoire autour des infrastructures de transport en commun. »
La rénovation des quartiers redonne de la confiance aux citoyens. La nécessité de construire en site propre des logements performants sur le plan énergétique avec des modes de déplacements doux est partagée largement : accord sur les éco quartiers.
L’air de la ville rend libre, elle est le lieu où se construit l’avenir où seule une vision politique et citoyenne pourra rendre la ville attractive et réussir les plans d’urbanisation qui visent à construire la ville sur la ville. Mais comment articuler le principe participatif et le courage politique qui souhaite une mixité sociale ?
vendredi 2 octobre 2009
Le bonheur inquiet
Dans la collection Shampooing, Lewis Trondheim nous livre ses états d’âme et nous intéresse même à ses épisodes de dédicaces ou à ses vacances à la Réunion. Le titre et une citation de Jules Renard disent tout : « La peur de la vie. A la façon dont les petites choses m’impressionnent, je me demande quelles douleurs me réserve l’avenir. »
B.D à offrir à tous les hypocondriaques et aux autres qui pourront sourire, à suivre ce personnage qui s’applique mais se laisse aller à ses faiblesses, où s’acheter des chaussons vaut une page, lorsqu’aller chercher deux escalopes relève de l’exploit, et quand une souris se faufile dans la bibliothèque…
Il trouve joli le halo de la lune au dessus de la Chartreuse ; quand on lui explique que c’est la pollution, il se trouve devenu bien positif. Broder sur des petits riens n’est pas forcément évident, dans un monde où les musiques sont poussées à fond, la légèreté est tellement difficile à saisir.
B.D à offrir à tous les hypocondriaques et aux autres qui pourront sourire, à suivre ce personnage qui s’applique mais se laisse aller à ses faiblesses, où s’acheter des chaussons vaut une page, lorsqu’aller chercher deux escalopes relève de l’exploit, et quand une souris se faufile dans la bibliothèque…
Il trouve joli le halo de la lune au dessus de la Chartreuse ; quand on lui explique que c’est la pollution, il se trouve devenu bien positif. Broder sur des petits riens n’est pas forcément évident, dans un monde où les musiques sont poussées à fond, la légèreté est tellement difficile à saisir.
jeudi 1 octobre 2009
Alex Katz
Plaisir de découvrir ce peintre américain qui a emprunté à Matisse et que Warhol a copié. L’octogénaire est présenté pour la première fois en France, au musée de Grenoble. Peinture pop d’un environnement lisse, aux couleurs pastel, où c’est le monde de la mode qui marquerait l’impermanence des choses, pour que les personnes qui fréquentent les vernissages se mirent dans ses toiles. Peinture reposante, loin des cris des salles voisines avec les portraits de sa belle femme Ada qui accompagnent notre déambulation. Je pense alors à Jackie Kennedy et à des personnages de fête foraine quand nous nous arrêtons devant des silhouettes découpées dans du contre plaqué, ça s’appelle « cut out », ça fait moins fête à Neuneu. Mais il s’agit bien de peinture même si la photographie fait valoir ses influences, et si l’univers de la publicité a façonné ses images empreintes d’une certaine mélancolie distanciée.
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