Quoi que disent les politiques, quoi qu’ils fassent : ces
« inaudibles » n’« impriment pas ».
Des cohortes de communicants ne masquent plus rien, ils
pédalent dans la vase, les rois sont nus. Et j’attendrai un peu pour prendre
connaissance dans le texte des paroles de notre si peu chef de l’état qui
plonge semble-t-il les commentateurs dans la consternation.
Et pendant ce temps la kermesse aux promesses continue à battre
son plein, comme si de rien n’était,
comme si les programmes avaient été respectés par Hollande et sa finance ou
Piolle et sa co-construction quand l’une n’est plus son ennemie et que l’autre gît
dans la confusion.
Bien sûr tout le monde pleure sur le discrédit des
politiques et loue la maturité des citoyens : voilà qui plaiderait pour
que les engagements soient plus raisonnables afin d’être tenus. Mais que
déni !
Si bien que l’électeur gavé de sucreries préélectorales va
aller vers ceux qui lui promettent augmentation du temps de travail et baisse
de la qualité des services publics. Cela devrait convenir à de noires humeurs qui
identifient parait-il, le français.
Les médias fustigent les lobbies et appellent tous les
quatre matins à des déclarations fracassantes et sommaires, à des serments d’un
jour, à des annonces impensées.
Nous avons les médias et les politiques que nous méritons,
guère plus vertueux, toujours collés à nos écrans voués par ailleurs à des
gémonies bipolaires ; nous varions au gré des vents ou restons calfeutrés
dans quelque cabane rétro, loin du monde.
Le moindre des problèmes n’est pas que le débat se polarise
à droite, il s’agirait de discerner ce qui l’a permis. Des stratèges d’extrême
droite ont lu dit-on Gramsci. Jouissent-ils de cette prophétie ?
« Le vieux Monde
se meurt, le nouveau tarde à apparaître et dans le clair-obscur surgissent les
monstres. »
Ils ont repéré dans les écrits du prisonnier communiste le
rôle de la culture pour la conquête du pouvoir. Tous leurs espoirs sont permis,
et ce ne sont pas seulement les succès de librairie de Sarko qui peuvent nous
mettre Martel en tête. Les renoncements à transmettre à l’œuvre dans l’école,
les anathèmes des artistes rigolos, et le mépris des belles âmes ont préparé
« la défaite de la pensée ».
Nous en sommes à nous apercevoir que le « droit dans
ses bottes » serait de droite: magnanime avec les riches et impitoyable
avec les pauvres.
Quelle clairvoyance au bout de décennies d’Obsorama dans un
Monde Inter en pleine Libération !
Je réserve mes indignations envers ce qu’il était coutume de
considérer comme la gauche.
La droite, qui sait, elle, qui elle est, dans la surenchère
des trahisons de valeurs chrétiennes qu’elle ne cesse d’autant plus d’invoquer,
me ravit quand elle persiste dans la malhonnêteté la plus éclatante (Balkany)
et dans l’égoïsme le plus sec (réfugiés).
Nous étions, depuis l’autre bord, si forts dans les
enterrements ou les défaites, Overney, Rocard, mais cette fois la gaudiche se défait avant la
défaite annoncée, dans un étalage des ego sans émois.
Plus elle s’efface, plus elle crie, plus elle se montre
impuissante, plus la violence devient un mode d’expression trop vite pardonné. La
métaphore des « couteaux tirés » n’est plus de mise : les
impacts contre une permanence du PS à Grenoble provenaient d’un fusil !
Les fondamentaux sont passés à l’as : le consentement à
l’impôt qui était l’acte de base de la fraternité tout en constituant un outil
imparfait visant à l’égalité est devenu ringard, n’est ce pas Duflot !
Alors comme c’est nouveau, « le revenu
universel » fait le buzz : un petit tour et puis comme pour le
« care » on n’aura plus qu’à se le carrer…
..................
le dessin de la semaine de Pessin sur le site de Slate: