Les deux couvertures plus le dessus de lit
matelassé n’ont pas été de trop pour la nuit qui fut bonne, malgré les aboiements des
chiens, le chant des coqs, les pétards ou tirs au fusil, et dès 6h du matin
l’appel au mégaphone du marchand de poissons et
de pommes de terre :
« papa papas ».
Nous nous sommes endormis bercés par les éclats
joyeux de notre famille d’accueil.
Au matin Ernesto est déjà parti au village voisin à
5h 30, Digna Maria a mené à 6h 30 les bêtes au champ et préparé le petit
déjeuner. Nous avons droit à des croissants, une soupe d’avoine agrémentée de
fruits, de la confiture maison et des fruits variés (ananas, papayes, anones et
bananes) jus de fruits et tisane. Karen habillée avec des vêtements
traditionnels brodés, arbore des bijoux plus ordinaires que ceux de sa mère.
Nous apprenons qu’aujourd’hui c’est son anniversaire et que ce soir il y aura
fiesta avec 29 invités…
Nous nous rendons au petit pont, à côté d’une
construction sur pilotis qui reçoit les sacs d’ordures mis ainsi hors de portée
des animaux.
Notre mini- bus ramasse toute l’équipe et nous
partons au marché d’Otavalo (2561m).
Nous atteignons vite la ville et un grand parking
clôturé.
Nous n’irons pas au célèbre marché aux bestiaux
situé à un autre endroit de la ville et il est trop tard pour s’y rendre.
Mais
il y a vraiment de quoi s’occuper les mirettes ici.
De beaux étalages de fruits et de légumes côtoient
les épices et les différentes variétés de pommes de terre, de maïs ou de
farines.
Les permissions pour photographier sont plus ou moins sollicitées et
accordées, beaucoup de photos sont volées, sans agressivité en retour.
Des restaurants au milieu des étals font recette et
les otavalianos y prennent le petit déjeuner dégustant des cochons grillés exposés entiers et
découpés peu à peu, garnis de différents légumes ou féculents.
Quelques vieux
ont conservé l’habit que j’avais connu 30 ans en arrière : pantalon blanc,
poncho bleu et chapeau, mais tous portent toujours les cheveux longs.
Les femmes restent plus traditionnelles. Elles
vendent leurs produits et leur artisanat : broderies, tricots, crochet.
Le marché se prolonge avec des articles destinés aux touristes.
C’est sans doute dans ces parages qu’une main
discrète dérobe les lunettes de soleil dans la poche de l’un de nous.
Ce qui me frappe c’est la grosseur des petits pois,
la variété des produits maraîchers et leur bel aspect et aussi la propreté du
marché : pas de plastiques, ni de détritus.
Tout est net et bien ordonné, pas de cris ni de
poivrots, ni de mendiants ou si peu.
Nous reprenons le mini bus pour aller à Cotacachi peu éloigné d’Otavalo.
Edgar
y connaît un restaurant où goûter du cuy (prononcer coui) : le cochon
d’Inde. C’est un met de fête, notamment consommé à Noël. Dans un restaurant
avec nappe blanche, serveurs en habits nous investissons une table pour 9 et
commandons par couple un cuy et un plat traditionnel de porc. C’est très (trop)
copieux, surtout qu’on s’est enfarnassé de pop-corn, graines de lupin et maïs
grillés comme apéritif avec de la bière. En à côté, le serveur dispose sur la
table des tranches de bananes grillées et des beignets au fromage.
Comme promenade digestive nous arpentons la rue
principale bordée de magasins de cuir spécialité de la ville. Nous pénétrons
dans l’un d’entre eux attirés par des articles consacrés au cheval :
selles, lassos, sacoches, mais aussi ceintures qui trouveront preneurs parmi nous (20 $)
Merci pour ce petit moment qui m'a permis de m'évader de mon quotidien. Ce que tu décris à l'air d'un paradis.
RépondreSupprimerJe ne suis pas née de la dernière pluie ; je sais que le paradis n'existe pas sur terre, mais cette mode de vie est rudement attrayante...