Les conditions de lecture jouent bien sûr dans
l’appréciation que l’on peut porter sur un livre.
Les chapitres très courts ont parfaitement convenu à une
attention qui ne pouvait alors durer.
L’acuité du regard, la précision de l’écriture de l’auteur
que je connaissais un peu par son théâtre décapant, ont supporté de fréquentes
interruptions.
Mais lorsque les fils tendus depuis chacune des nouvelles se
sont tissés, mes souvenirs étaient trop lointains pour que je goûte toutes les subtilités
du roman choral.
La teneur de chaque chapitre m’avait déjà contenté par une
lucidité, et une originalité
peignant vivement des personnages
déjà aperçus en vrai.
Le titre dit bien sûr le contraire des destins croisés en 176
pages, qui sont ceux des solitudes avec ce qu’il faut d’humour et de subtilité
pour survivre et la folie à la férocité qui rôdent.
La comédie humaine s’écrit à la première personne et de la
couleur se met sur l’absurde.
Nous sommes perdus, mais les bons écrivains savent jouer de
la distance et nous rassurent : on sourit et on va marcher.
« On quitte les
gens sur des plaisanteries idiotes, on rit sur le palier, dans l’ascenseur, le
froid s’installe aussitôt. Il faudrait un jour étudier ce silence spécifique à
la voiture, quand vous rentrez après avoir affiché votre bien-être pour la
galerie, mélange d’embrigadement et de mensonge à soi-même. »
Du nerveux qui
réveille.
« Les émotions
sont assassines. Je voudrais que la vie avance et que tout soit effacé au fur
et à mesure »
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