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samedi 14 juin 2014

Le plus beau but était une passe. J. C. Michéa.

La phrase est prononcée par Cantona dans le film de Ken Loach « Looking for Eric », soulignant que ce sport est d’essence collective, voire socialiste comme aime le rappeler  le philosophe http://blog-de-guy.blogspot.fr/2013/09/les-mysteres-de-la-gauche-jean-claude.html .
Cet essai est une reprise d’articles pertinents au sujet du foot et des intellectuels, mais certains arguments sont redondants, l’éditeur n’ayant pas été très vigilant: à quelques pages d’intervalle nous avons droit à la même anecdote concernant un écrivain envahi par une tristesse inconnue causée en réalité par la défaite de  l’équipe argentine de Peñarol.  
Si le rappel de Camus dans ce livre de moins de 150 pages est un passage obligé comme l’image de Maradona en couverture, le rappel de la notion de jeu est salutaire face à ceux qui distribuent l’épithète « fasciste » bien trop facilement jusqu’à banaliser le terme :
« On sait que l’art  de « savoir perdre » et de se « montrer beau joueur » a toujours figuré parmi les vertus les plus inconditionnellement célébrées par les premiers théoriciens du jeu et de l’activité sportive. »
 Alors que tant de jeunes perdent le sommeil dans des jeux, que la politique, les relations sont des territoires ravagés par le divertissement et la rigolade, quand la lecture régresse face aux distractions, il n’est  pourtant pas superflu de rappeler la gratuité de certaines activités parce que ce mot là devient une incongruité.
Je partage aussi complètement cette précision qui n’est pas inutile quand des professeurs ne savent plus la différence entre animation et enseignement:
«Un des ressorts fondamentaux de toute pédagogie - c'est-à-dire de l’aptitude de se mettre en permanence, non pas au niveau des élèves, mais, ce qui est bien différent, à leur portée - »
 Aujourd'hui  quand des sommes incroyables sont dévolues à quelques stars qui cassent  la « glorieuse incertitude  du sport », et  que le Barça dépositaire du beau jeu arrive en fin de cycle, il manque une actualisation à ses réflexions qui en restent trop souvent à la nostalgie des années « Miroir du Football ». Nous voilà, désarmés, accablés, sans passion pour savoir qui sera troisième derrière le QSG et le paradis fiscal monégasque aux tribunes vides. Mais on va bien jeter un coup d’œil sur le Mondial qui déroule ses tapis vers l’enfance, même si Neymar déjà éventé n’est pas Garrincha que nous avions à inventer, c’est que notre innocence a perdu aussi ses joues roses.

samedi 14 septembre 2013

Les coups du sport. Laurent Luyat.



Si elle ne m’avait été offerte, je n’aurais pas jeté un œil à cette publication, tant le label « vu à la télé » agit sur moi plutôt comme un répulsif : ces coups durs, du sort, de cœur sentant  trop le coup médiatique sans imagination. 
Bien que le ressassement de la main de Titi, du coup de boule de Zidane ou la  longue plainte depuis une nuit Sévillane de causchumacher en passant par les poteaux carrés de Glasgow commence à lasser les mémoires les plus fatiguées, j’ai repassé avec intérêt quelques coups de génie, de blues, et les tordus.
Je ne me souvenais pas du bain de sang de Melbourne quand l’équipe de water polo de Hongrie a battu l’URSS qui venait d’envahir leur pays, ni de Monica Seles poignardée, pas plus que du complot contre Nancy Kerrigan.
La tonalité est au drame avec le rappel de la mort de Manolete, de Senna ou de Simpson,  alors le service à la cuillère de Chang, le coup de Panenka, le fair play de Wilander tricotent d’agréables contre points. Comme les pieds nus d’Abede Bikila, le maillot de Rives « qui mettait la tête où les autres ne mettent pas les pieds » offert à  Roger Couderc, les gants de Smith et Carlos et ce qui en découla. Ils sont tous là : Cantona, Tyson, Maradona, Bolt, Fosbury, Lomu, Bonaly… le bobsleig jamaïcain ou Moussambani  le nageur qui illustra « l’important c’est de participer ».
Vaut le coup d’œil.

vendredi 13 septembre 2013

NPA



Besancenot était un bon client pour les télés avec quelques manières légèrement plus authentiques que celles des invités institutionnels, tellement prévisibles ; il les a vite rejoints dans l’insignifiance, cramé par les projos.
L’autre jour je l’ai aperçu au « Grand journal », une émission à la recherche du redressement de son audience.
Dans la vacuité du dispositif télévisuel, la faiblesse de l’ancien porte parole du NPA,  « Nouveau Parti Anticapitaliste », était éclatante à l’heure où NPA, « Nulle Part Ailleurs », égayait naguère nos débuts de soirée.
Invité à donner son avis concernant les dérives du football, le supporter du PSG n’a rien dit, se contentant de minauder : « j’aime le football ».
S’interdire à ce point de penser est atterrant pour le représentant d’un parti qui recrutait parmi les intellectuels et ne se privait pas de donner des leçons à toute la gauche : quelle décrépitude !
J’aime aussi ce sport universel et une défaite de l’OM contre un oligarque monégasque peut me gâcher la soirée, mais refuser d’envisager ce qui  se passe sur ce terrain populaire et éminemment politique est navrant.
Tant sur le plan économique que sur l’évolution des mentalités, les enjeux autour du ballon rond  vont bien au-delà d’un sentiment de déréliction qui se fait jour au sein de ce sport collectif.
L’outil de brassage social a perdu de ses vertus : qui va au ski, qui va au foot ?
L’émergence du Quatar est un évènement majeur sur le plan géopolitique, les sommes extravagantes mises en jeu, un effet de la finance folle.
Le gouvernement pusilanime envisage d'exempter les clubs des 75% , ce sera une fois de plus contre productif  sur le plan pédagogique car bien peu acquiescent à l' indécence des salaires.
Quand les identitaires s'infiltrent dans le Kop niçois par exemple, la reprise de « On est chez nous » par le FN d’un chant tellement entendu dans les tribunes doit donner à réfléchir.
Les joueurs apprennent à parler pour ne rien dire, entourés de parasites qui multiplient les fausses pistes pour s’étourdir de pognon, pauvres marionnettes d’un spectacle où se joue la Marseillaise en playback,  alors qu’ils ne pensent qu’à planquer leur pognon loin des petits qui financent leurs intermittentes prouesses.
Moscovici  quand il parle du « ras-le-bol fiscal » emprunte le vocabulaire de l’adversaire et érode encore plus le sens civique,  et voilà que Besancenot se met au niveau de Ribéry : zéro à zéro à zéro.

vendredi 17 mai 2013

Le PSG et le GPS.



Blague sur le site du Phocéen :
« - Comment appelle-t-on à Marseille un GPS en panne ?
- Un PSG »
La vitrine du capitalisme le plus éhonté a laissé voir ses aspects les plus déplaisants.
Bien sûr que les casseurs n’avaient rien à voir avec le sport, et Léonardo a-t-il à voir avec le foot quand il  croit tout se permettre ? Le Quatar a acheté l’organisation d’une coupe du monde prochainement et s’il n’achète pas seulement des hommes en short, son émergence a exacerbé les traits d’un libéralisme débridé, sa morgue, sa perte du sens commun.
Le laid trophée de champion de France de foot devait se brandir devant la Tour Eiffel : la photo est ratée !
Le foot déborde une fois encore des rectangles gazonnés, les images les plus kitsch s’autodétruisent à peine sont-elles éclairées.
En première page du Dauphiné Libéré,  le produit Beckham surjoue la joie, lui qui venait de rentrer sur le terrain pour 2 minutes, le temps d’une remise en jeu désinvolte et d’une photographie bidon. Les médias font semblant.
Canal + oublie le jeu pour filmer l’échauffement du pigiste mercenaire, quand ce n’était pas longuement sa femme dans les tribunes.
Quel amateur de foot n’a pas entendu qu’il était complice de l’entreprise d’abrutissement : « du pain et des jeux  » ?
Mais ce n’est même plus du jeu.
La réalité est  dans le classement du championnat  qui reproduit, à quelques exceptions près, la hiérarchie des budgets.
Bien que je fasse des efforts d’indifférence à cette mascarade, le foot offre une telle caricature de la société que je reste fasciné.
Je n’y perçois plus guère l’innocence de l’enfance, l’enthousiasme de l’adolescence, l’oubli des barrières sociales, mais en ce qui concerne la violence, l’individualisme, la suprématie du pognon, pas besoin de sortir du Chaudron pour qu’ils vous sautent au visage !  
Ibrahimovic ne comprenait pas les sifflets du public du parc des Princes :
« Pourquoi ils m’en veulent ? Avant moi il n’y avait rien ici. »
Certes en ces temps où la vertu cardinale est le charisme, Zlatan en a à revendre, mais les investisseurs sans culture qui viennent de découvrir le pouvoir du ballon rond devraient avoir parmi leurs conseillers en com’ quelqu’un qui leur dise que l’amour lui ne s’achète pas : même Zahia le sait.
La compétition est dénaturée, en déséquilibrant le championnat à ce point, celui-ci perd tout intérêt, les amateurs s’intéressent à qui sera le second.
J’en arriverais à apprécier Aulas qui parlait de fair play financier. 
……
Dans Le Canard de cette semaine

lundi 4 février 2013

Comme un lion. Samuel Collardey.



Le film montre le miroir aux alouettes que constitue pour un jeune africain la carrière de footballeur professionnel mais alimente ce rêve vain avec une conclusion sirupeuse.
Pourtant des plans de stades noyés sous la brume en Franche Comté ou les terrains cabossés  du Sénégal portent  avec élégance la poésie du réel ; des personnages sont sympathiques, vivants, bien brossés.
Alors que la télévision filme de mieux en mieux le jeu,  le cinéma ne réussit pas à varier les plans, et  l’acteur principal est peu convaincant en prodige du foot. Ses passages en force à deux reprises pour montrer ses talents sont peu crédibles.
Le jeune tape un baratin bien troussé à une secrétaire mais se montre bien mutique vis-à-vis de ceux qui l’aident, hormis une effusion de dernière minute qui  surcharge encore la séquence émotion dans le temps additionnel.
Ce rêve persistant porté par les africains et leurs parents, ces agents véreux, existent comme la violence et  la solidarité entremêlés.  
Sur le même sujet, je viens de prêter à un jeune enfant talentueux balle au pied, la cassette du « Ballon d’or », film de 97 qui retrace le destin de Salif Keita, « la panthère noire », qui avait pris le taxi de Paris à Saint Etienne comme on prend le taxi de brousse. Il est joué sur un rythme reggae alors que  dans le film d’aujourd’hui  le rap est scandé dans le car qui emmène les jeunes vers la finale où l’un d’eux montre son cul par la fenêtre.

dimanche 6 janvier 2013

FCG/UBB



Une paire de sigles permettra de donner l’illusion de faire partie de la famille.
Le Football Club de Grenoble(FCG) c’est l’équipe de rugby qui rencontrait  l’Union Bègles Bordeaux(UBB) en ce joli dimanche à Lesdiguières sur fond de montagnes enneigées.
Pour les matchs c’est encore meilleur quand un pote vous achète le billet et vous emmène dans la foule, celle là comptait ses 10 000 personnes,  nous n’avions pu obtenir une des 20 000 places au stade des Alpes la semaine précédente où Grenoble recevait Toulouse qui a reçu une leçon.
Nous les footeux, depuis le temps qu’on se disait qu’il fallait voir l’équipe qui avait mis à bas Goliath, nous sommes venus jeter un coup d’œil.
L’animateur de stade s’échine en vain à faire hurler les tribunes :
« ici, ici, c’est Grenoble !» calqué sur le Parc des Princes (du pétrole).
Les tifos ne sont pas au point et même si j’ai aperçu quelques jeunes, j’étais dans la moyenne d’âge élevée des spectateurs du rugby.
Plutôt que des chauffeurs de salle, c’est le jeu qui peut emballer la foule. Et cet après midi là, en dehors de quelques phases de jeu à la main, nous sommes restés les mains dans les poches. La maladresse des buteurs Girondins n’a pas permis à leur équipe d’espérer bousculer l’équipe Grenobloise malgré les défauts, en particulier à la touche, des dauphinois d’adoption.
Nous sommes dans le simulacre de rivalités entre cités, alors que la mondialisation est la règle d’une compétition où ici  c’est « le Bosnien, le boss » : Mutaptcic pilier présentement rouge et bleu.
La francophonie y gagne pour les interviews qui font partie désormais de l’après vente et les spectateurs se familiarisent avec les Butonidualevu, Waqaseduadua, et autres Edwards.
19 à 9 pour Grenoble, 23° victoire à domicile. 
J’ai dû me faire expliquer ce qu’est le bonus offensif et défensif.

vendredi 21 décembre 2012

Trop de foot tue le foot.



Il fut un temps où entre deux dimanches après midi, il y avait exceptionnellement un match de coupe d’Europe le mercredi et je l’espérais. Aujourd’hui les feuilletons - on dit série - se débitent par paire, pas d’attente, le téléspectateur va se coucher, gavé.
Désormais les matchs de championnat s’étalent sur trois jours et les coupes nationales et européennes se multiplient.
Six équipes françaises sont qualifiées et non plus une seule,  et comme à « l’école des fans », on se rapproche de la note 10 sur 10 pour tous qui dévalorise tout.
Ils jouent en semaine, les dimanches ont disparu.
Cette évolution commandée par les médias qui nous a fait lever le nez au-delà de nos frontières, a plus fait  pour se sentir européen que bien des discours. Mais la multiplication des images affadit les rencontres ordinaires : un Evian/Sochaux est un objet de dérision auprès d’un Barça/ Réal, et un match de village parait si médiocre que la pratique de ce sport de copains diminue. Les gradins se vident.
Comme l’ajoute un commentaire sur cet article que j’avais déjà posté sur Médiapart :
« mais il y a un plus : on peut parier. Et non seulement sur les résultats des matches, mais sur le moment où sera marqué le premier but...Progrès, non ?
Un ajout indispensable aux tirages et grattages de toute couleur ... et aux serials, et aux téléréalités, et aux "débats" où l'on parle d'autres choses, mais si bien...
Vraiment, vous en demandez beaucoup... »
La manne qatarie, qui bénéficie au PSG, déséquilibre la compétition et contrarie les amateurs. L’incertitude faisait l’intérêt de ce sport d’équipe où ce n’est pas toujours Toulouse qui gagne à la fin.
L’autobus de Domenech était un symptôme, comme le foot est un marqueur de l’état de notre société : fric et frime révoltent, dégoûtent, refroidissent. Les supporters les plus fervents ne croient plus guère aux joueurs qui ont l’occasion de passer deux fois l’an d’une équipe à l’autre : « mercato » veut dire marché. Sur ce terrain là aussi cherchez le modèle. 
Entre deux mimiques sur un écusson de circonstance, les  joueurs les plus talentueux se réservent  opportunément pour faire pression au moment des enchères.
Certes comme disait Lavilliers à propos de la rencontre OL/ASSE, la rivalité Lyon/Saint Etienne  est « une rivalité d'images d'Epinal » mais cela fait partie d’une célébration, d’une culture.
Ce qui devient lassant, c’est que les verts perdent toujours. Et le destin du GF 38 tourne au ridicule.
Le sport pour lequel les spectateurs les plus modestes font le plus de sacrifices est celui qui brasse les sommes les plus folles : les aficionados ont de quoi être accablé, quand de surcroit leur humeur est indexée sur les résultats de l’OM. Le blues à propos du maillot blanc peut conduire à quelques abstentions devant le match du dimanche sur canal, voire à l’indifférence.
…………..

Dans les manifs pour le mariage pour tous, quelques slogans :
« Mieux vaut une paire de mères qu’un père de merde »,
« Machos, fachos, lâchez-nous le clito »,
« Jésus avait deux papas »,
« Liberquoi, égaliqui, fraterniquand »
………….
Dans le Canard cette semaine :

vendredi 9 mars 2012

Foot et chansons.

Posé devant « Les victoires de la musique » pour percevoir ce qui émerge des airs du temps, je suis sorti accablé par cette émission.
Il est vrai qu’en dehors des informations et quelques matchs du dimanche soir, j’ai peu fréquenté la télé ces derniers temps en ses divertissements.
La présentatrice Alessandra Sublet a beau faire dire à un de ses comparses qu’elle est « pathétique » cela ne l’excuse pas de sa vacuité.
Nous en sommes là, quand ceux qui occupent la lucarne assument leur nullité, leur vulgarité. Quel mépris pour le spectateur d’avoir comme leitmotiv après chaque chanson : « alors ça va ? »
Dans quel état est notre télévision ! Pujadas à la propagande et de surcroit une telle pauvreté dans les loisirs quand même Voulzy et Clerc sont en petite forme.
France 2 en tant que miroir d’une société qui ne s’aime plus comme le football en est un, ou Sarko qui est le nom d’une mise à bas de tout ce qui nous tenait ensemble.
Je laisse de côté le chahuté de Bayonne qui a accéléré un processus et bien qu’il veuille se présenter comme l’Omniscient Despote, il n’est qu’une marionnette, une façon de dire.
Je reviens au bord des pelouses que j’ai désertées depuis un moment, parmi mes potes les manchots méprisés, mettant de côté les mots enveloppés de nostalgie qui convoquaient l’enfance et les connivences des chauffeurs de taxi du monde entier.
Les 75% d’imposition d’Hollande et les réactions (bien nommées) qui en ont suivi, en soulignant les salaires choquants des sportifs m’ont amené à me mettre en cohérence avec mes convictions égalitaires, y compris dans un domaine où j’étais plus indulgent avec le salaire de Messi que pour les patrons ou les traders.
Il est temps que les joueurs enlèvent leurs écouteurs et mettent le nez au dessus des cohortes d’agents et profiteurs divers qui les entourent, pour entendre parler de décence, de solidarité.
Les matchs internationaux du sport le plus populaire sont plus que jamais des leurres où comme jadis les équipes nationales dans le Tour de France, les intérêts des financiers sont en train de prendre le dessus.
La majorité des joueurs de l’équipe de France joue à l’étranger, le championnat de France lui est animé essentiellement par les internationaux africains.
Peut-on "faire société" quand 1% s’en mettent plein les fouilles et que leurs frères des terrains pelés de leurs débuts souffrent davantage ?
Le bus de Knysna a écrabouillé le roman nécessaire de 98.
Il y en a marre des blessures imaginaires, des tricheries, des comportements infantiles qui abiment nos enfants.
Le Qatar Saint Germain, où l’Omni n’a pas été neutre, arrive dans un paysage où il faut des consignes du coach afin que les stars daignent saluer les supporters qui se sont sacrifiés pour accompagner des équipes qui ne vibrent plus que lors des mercatos. La marchandisation.
Bernard Lacombe dénonçait : « par moments, j’ai l’impression de voir une équipe de fonctionnaires! On dirait que chacun calcule ses efforts en pensant: « Faut pas trop que je coure, je vais passer pour un con ». »
En tant qu’ancien fonctionnaire j’approuve le bras droit d’Aulas que je ne porte pourtant pas dans mon cœur, il sort de la langue de bois qui fossilise tout.
Et l’OM perd tant de plumes !
Voir l’interview d’Onesta l’ancien entraîneur de l’équipe de France de hand dans Libé et la conférence de presse de Carteron entraîneur de Dijon sur le site rue 89.
De surcroit cette phrase magnifique de Michel Seydoux le président du club de Lille, qui parlant de Hollande : « Cela fera reculer le foot français de 15 ans en arrière » , c'est-à-dire… en 1998.

Dans le Canard cette semaine :

dimanche 8 mai 2011

Football : Blanc et les blacks.

Si les propos du sélectionneur de l’équipe de France prennent plus d’importance que ceux d’un ministre de l’intérieur, c’est parce que le foot occupe une place centrale dans les débats au-delà des enfumages de l’ « opium du peuple » que persistent à dénoncer ceux qui prônent la marche à pied comme seul sport valable.
Pourtant ce jeu collectif universel est celui qui contribue le plus au « vivre ensemble » même si l’expression commence à s’épuiser. Les institutions de la FFF sont secouées, les problèmes révélés par la grève de juillet en Afrique du Sud sont toujours là, avec en fond de court, le front national et ses maux.
Puisque n’importe qui s’exprime sur le sujet sans avoir posé ses crampons dans le moindre vestiaire; en tant qu’ancien milieu de terrain laborieux, je peux faire part de quelque avis sur un sujet où des abonnés des micros me semblent avoir dépassé leur seuil d’incompétence.
Discrimination : Je sais qu’un de mes anciens élèves, jeune biquet passionné de foot, avait été victime de l’ostracisme de la part d’équipiers qu’on ne disait pas alors « binationaux ». Les quotas de ce côté n'en sont pas moins cons.
Ski : S’il y a tellement de candidats des « quartiers » à la porte des centres de formation, c’est la réalité de la sociologie de ce sport. Il est plus facile à ces enfants de s’identifier à Zizou qu’à Sébastien Loeb. Les autres s’exercent au ski freestyle ou jouent sur la PSP.
Gavroche : Parmi les élèves dont je connais le devenir, un a été sélectionné pour jouer dans l’équipe d’Algérie par intermittence, et j’en suis bien content. Passé chez Guy Roux, il a entamé une carrière honorable et témoigne de l’excellence de notre formation des footeux.
Moi, je lui avais lu des histoires de Gavroche qu’il a incarné, lui, le gosse rigolard et vivant, tellement français.
Mais bon sang, dans ce champ du jeu, combien l’esprit de sérieux nous afflige !
Un peu d’humour nous ferait tellement du bien comme cet éducateur marseillais qui disait :
« on n’est pas racistes, dans cette équipe, on a même un parisien ».
Ce dimanche soir, j’espère partager encore la joie de gamin de Taïwo.

samedi 2 avril 2011

Le football dans nos sociétés 1914-1998

Ce n’est pas seulement parce que le football est un bon outil pour « comprendre l’espace social » que l’on m’a offert ce numéro de la revue « Autrement », c’est qu’il y a de la reconnaissance amicale d’un goût pour ce sport que je mets un point d’honneur à cultiver parmi des cercles qui auraient tendance à mépriser « les manchots ».
Pourtant ce numéro édité en 2006 m’a paru daté surtout après l’épisode du bus de Knysna, ce mois de juillet. La conclusion du dernier article qui évoque « l’effet coupe du monde (98) a permis de représenter la diversité culturelle comme une vertu positive de la société française » sonne cruellement.
Les 250 pages ne sont pas périmées et bien des réflexions demeurent pertinentes mais les identités nordistes sont bien secouées en ce début de siècle, la disparition des traits distinctifs des clubs corses plutôt une bonne nouvelle, l’identité du FC Sochaux loin de ses origines ainsi que celle de Manchester. Connaître les enjeux politiques autour du Réal Madrid pendant la période franquiste et repérer le rôle politique de la FIFA entre 1945 et 2000 éclairent le présent.
Mais il y aurait un autre numéro à écrire sur les enjeux récents avec l’argent comme valeur essentielle, le chantage comme mode de relation, les agents de joueurs comme personnages clefs dans les bouleversements des mentalités. L’évolution de la sociologie des licenciés. Y a-t-il encore un football des campagnes ?
La « bagatelle la plus sérieuse du monde » sera moins joueuse qu’au XX° siècle qui fut le sien, plus âpre au gain.
L’embellie de la suprématie européenne dans la dernière coupe du monde sera-t-elle durable ?
Et l’hégémonie des clubs va-t-elle démoder l’engouement pour les équipes nationales, de la même façon que les équipes en cyclisme composées par pays dans le tour de France n’ont pas survécu aux sponsors.

dimanche 30 mai 2010

Le temps des finales européennes.

Samedi de gala avec deux finales européennes pour l’ovale et le rond.
En rugby, la ville du rugby, Toulouse gagnait contre Biarritz ; plus de provincialisme c’est difficile. L’Europe rêvée par certains : pas au-delà de la Loire ! Sport des pédagogues et de France télévision : la fête est digne et les filles ont des robes d’été. Si les logiques d’entreprise taraudent tous ceux qui aiment ces rudes affrontements maitrisés, tous les vices du barnum mondialisé qu’est devenu le foot ne sont pas tous entrés dans la composition du cassoulet bien de là bas.
En foot, sur TF1, c’est Milan qui l’a emporté contre une autre grande cité : Munich, après que la plus belle équipe, Barcelone fut éliminée. Le seul italien de l’équipe, Bouboule Materazzi a joué une demi minute additionnelle ! Il n’est pas question de sentiment à ce niveau, mais de tactique, d’efficacité, d’individualité et de ce qui fait l’irremplaçable attrait de ce sport insupportable pour beaucoup : l’imprévisible. Bien que de plus en plus, comme pour la bourse, les incertitudes soient éloignées. Pourquoi certains jours une équipe a la grâce, un joueur du génie ? Mourhino est-il un sorcier ? Sujet inépuisable de conversation sous toutes les latitudes, un lien entre générations, au-delà des clivages culturels et aussi de belles émotions. Mais les salaires mirobolants, le cynisme de certains éloignent des nostalgies où les rêves de l’enfance pouvaient tenir entre deux pulls posés contre une murette. Je me justifie de mes fréquentations excessives avec le ballon rond en pensant que c’est une bonne école pour comprendre la société, pour aussi en rabattre afin de ne pas trop idéaliser l’être humain.

samedi 8 mai 2010

Théâtre des rêves

Casse sociale, désastre écologique, écroulement financier : l’ordinaire des informations.
Auxquels se sont ajoutées à mes yeux, la désertion culturelle et la démission pédagogique lors d’un reportage sur un voyage en Angleterre d’un groupe de collégiens. C’était après la séquence, excellente au demeurant, sur France 2, « Mon œil », le samedi à 13h 15.
En introduction les professeurs protestent, comme on leur a suggéré, contre l’image de distraction qui est accolée aux sorties scolaires, mais ils vont s’appliquer à confirmer ce lieu commun et au-delà ! Je n’ai pu regarder jusqu’au bout ce naufrage des adultes qui non seulement refusent d’enseigner mais sont complices du mépris portés aux adolescents filmés entre « A nous les petits anglais ! » et concours de pets. Une jeune regrette que sa famille d’accueil ne parle pas français ! Un professeur s’initie à la console alors que d’autres dansent dans le car sur une chorégraphie transmise par les élèves. Dire que d’autres profs demandent aux jeunes qui leur sont confiés de mettre leurs ceintures de sécurité ; des ringards sûrement, comme tous ceux qui sont si loin de l’âge de leurs élèves ! Cette fraîcheur des débutants s’évente vite sous l’abandon démagogique.
Je fréquente volontiers tous les « Garden of dreams », les « parcs des princes » et autres « théâtres des rêves » et je serai volontiers allé au stade de Manchester avec des élèves, mais quand Old Trafford devient le but ultime du séjour, mes bras de manchot m’en tombent, surtout quand le commentateur aquige : « ce n’est plus le temps où l’on emmenait les élèves dans des chapelles poussiéreuses… » Un élève se signe, comme il l’a vu dans le seul lieu où se vénère encore un dieu. Si certains entrent sur la pelouse avec le pied gauche, je crois que de mon côté, que je vais rentrer dans les ordres.
L’OM enfin champion, la joie des supporters m’émeut.
Ce parcours est victorieux car l’équipe a gagné même quand elle n’était pas bonne et les défaillances de ses adversaires bordelais et lyonnais ont été spectaculaires et subites. Sarko du Paris Neuilly connaît en ce moment des coups de mou, l’Olympique de Martine sera-t-il en tête en fin de saison en 2012 ?
« You'll never walk alone » ça c’est le chant de Liverpool.
Lundi , 10 mai, l’association G.E.ST.E. ( Gauche Ensemble Saint Egrève) se réunit salle polyvalente de Fiancey à 20h 30.

dimanche 10 janvier 2010

So foot : 50 légendes.

Où le mot légende est-il utilisé : pour le tour de France, le tournoi des cinq nations et le football.
Il en va des survivances de l’enfance depuis qu’on est tombé dans le chaudron.
Eprouver le calendrier, espérer à chaque saison, voir des réussites qui s’enchainent et se désespérer de glissades inexorables. Tout le théâtre de la vie pour de rire. Faire partie du cercle qui sait que le Messi se prénomme Lionel et de la confrérie universelle des garnements. Alors que j’ai espacé mes lectures du mensuel « So foot », décalé de l’actualité tonitruante du premier sport du monde, ce numéro de 240 pages me réconcilie avec leur écriture soignée, leur regard original sur notre plus grand dénominateur commun tout au tour de la planète : le jeu avec une balle ronde.
Domaine d’artistes et de fous, exacerbant les passions ou la politique se cache ou parade.
Des individus : Di Stephano : « Alfredo, tu vas avoir quarante ans, tu vas commencer à être ridicule en short », Romario, Higuita avec son coup du scorpion, Garrincha, et le but du siècle de Maradona raconté par ceux qu’il a dribblé et des illustres inconnus aux destins incroyables.
Des équipes : Brest, Bastia, Kiev, les Corinthians et cette équipe de Kiev face à la Flakelf qui salue : « Heil Hitler » et devant le stade rempli de soldats allemands, les joueurs en face tendent le bras et le replient sur la poitrine en criant « vive le sport » formule traditionnelle d’ouverture des manifestations sportives soviétiques. Selon la « version officielle » qui circulera 50 ans, tous les joueurs furent fusillés dans leur maillot rouge à l’issue de la rencontre. La légende l’a dit ainsi le courage était là.
Les drames : le Heysel, les avions de Manchester et du Torino.
Du beau linge : Camus, Bob Marley, Guevara, Pasolini, J.P. Mocky.
Je retourne, je n’ai pas fini de voir ce qu’est devenu Ziobert et qui est ce Marinello ?

samedi 21 novembre 2009

Titi et Titine

Au delà du jeu de sons, rapprocher le capitaine de l’équipe de France de foot et la secrétaire nationale du PS, sera familier aux habitués des cliquetis échappés des machines à informer.
Ce que je sais du parti auquel j’ai adhéré, il n’y a guère, me désole. Les querelles du haut se dupliquent en bas où l’esprit de cour vaut pour esprit de corps, où flatter des conservatismes n’apaise même pas les détresses idéologiques. La place est libre pour ceux qui ont su surfer sur le vague Dany en répondant au besoin de renouvellement de la politique, tout en portant des questions urgentes. A Dijon, bien des commentateurs ont regretté que les problèmes d’éducation qui devaient être traités disparaissent, mais ils ne nous ont pas plus éclairés sur ceux ci. Est-ce que ce sera la dernière péripétie d’une querelle pathétique ? Fra-ter-ni-té.
Mais je vais éviter de continuer à appeler par un diminutif la maire de Lille qui est là à son niveau de compétence comme madame Royal à la région, la familiarité factice des bloggeurs à laquelle je succombe trop volontiers contribue à l’affaissement du niveau des débats politiques.
Mais au moment où je m’apprête à être plus sage, le commentaire d’un blagueur me contraint à moins de révérence : « Alors sur la tricherie d’Henry, Madame Aubry de la fédération du Nord n’a pas de commentaire ? »
En foot, la passion populaire était algérienne ; le terme ne s’applique plus à la politique, mais pas non plus cette fois à l’équipe de France. Les préposés au micro de TF1, pour des raisons économiques, sont restés muets devant le scandale du but qualificatif. Et Thierry Henry, jadis l’élégant accélérateur de nos émotions a entaché pour longtemps sa réputation.
Le diminutif « Titi » ne convient plus non plus, maintenant que « mon Basilou » est lui en tôle. Gros Minet n’en finit pas de perdre l’innocence.
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Dans le Libé titré : « La France au Mondial : c’est pas le pied ». Jacques Attali interviewé dit « Passionnante époque ! Si des ethnologues du XXII° siècle se penchent un jour sur notre temps, ils seront surpris de constater que les gens les mieux payés alors étaient les footballeurs et les traders, les gens du spectacle et de l’assurance, et que certains pouvaient exercer des métiers en pleine gloire, tout en étant parfaitement immoraux ».
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Dans Le Canard Enchaîné : Citation extraite des nouvelles brèves de comptoir de Jean Marie Gourio : « Sarkozy, c’est du beaujolais nouveau, t’as qu’une journée avant le vinaigre. »

jeudi 5 novembre 2009

Terrains d’Europe

Paysages du football amateur par le photographe Hans van der Meer, je les avais vu à Arles, je viens de me les approprier en livre. Je les connais ces terrains encore tracés à la sciure pour certains, qu’ils soient anglais, hongrois, portugais, à Salon de Provence, à Bonnieux… l’Europe pour de vrai.
Dimanche après midi, les Gourcuff sont un peu empâtés mais dans leurs gestes, le rêve se frotte à la réalité.
Les plans sont toujours larges: quelques publicités pour le garage local dans des sites sublimes, des immeubles, des peupliers, des cheminées d’usine, l’automne est là, les genêts sont aux couleurs du club, les mottes lourdes excusent les approximations techniques, les alignements défensifs sont parfois hasardeux. Le gardien plonge magnifiquement, le ballon est déjà au fond des filets.
Je vais prêter cet album photo à Ritou qui se tint des décennies derrière les mains courantes des stades des terres froides, seule dérogation au travail des champs et encore quand c’était le temps des foins…
A Manu qui connait ces terres battues, ces abris pour remplaçants qui jouxtent des poulaillers : il arbitre.
Vous connaissez beaucoup d’ouvrages, où le paysan, le pompier, l’instit partagent la même émotion et que c’est pas de la holla trafiquée ?

samedi 6 juin 2009

Coupe - coupe

En football, la coupe de France en mettant en compétition toutes les équipes du territoire laisse espérer à chaque joueur de pouvoir fouler un soir la pelouse du stade « deuf » après avoir écarté une série d’adversaires de tous niveaux par élimination directe. Tout le monde de Valencogne à Paris, sur la même ligne de départ.
Il y avait des surprises jadis et mythologie éternelle et mobilisatrice : Goliath pouvait chuter.
Cette année l’équipe de Guingamp (8000 habitants ; stade de 15 000 places) a gagné contre l’équipe de Rennes, la métropole régionale. Et les éditorialistes paresseux de reprendre la même image : « le foot des champs a gagné contre le foot des villes ». Hypocrites ! La multiplication des compétitions, conduit les entraîneurs à faire des impasses. Maintenant la coupe est devenue accessoire. D’ailleurs quelle coupe ? Celle là, l’historique qui convoque les souvenirs, ou les autres, celle de la ligue ou celle à Toto ? Le spectateur se lasse- d’ailleurs dit-on encore spectateur ? On parle de supporters. Allant à Gerland pour un match de rugby, j’avais refusé à la charmante hôtesse, un maquillage aux couleurs de Clermont, je crois.
L’équipe de France, elle, est devenue un produit TF1 et les campagnes publicitaires ne peuvent rien pour convaincre que des individualités surpayées se bougent pour une étoile de plus sur la poitrine. C’est Domenech qui ramasse pour ce qu’est devenu le foot : une arène pour la com’ où les convictions se sont enfuies. On ne joue pas impunément avec l’innocence éternellement.
J’ai applaudi, encouragé, le GF 38 promis à redescendre en ligue 2, nous restons en une : bien fait! Mais pour une fois qu’ils passaient à la télé, en demi-finale de la coupe, les « grenoblois » nous ont gratifié d’une prestation insipide, sans conviction. Derrière la même vitre passent des matchs anglais à 100 à l’heure, sans jérémiades, et là le désinvestissement des deux équipes sautait aux yeux. Difficile de faire plus banal que l’injonction de « mouiller le maillot », mais le pauvre môme qui dort avec l’écharpe de club est bien peu respecté. Grenoble reste en ligue 1, Guingamp vainqueur de la coupe, la ligue des champions au Barça : parfait. L’OM de la ville des passions et des réprouvés, que j’aime aussi parce son destin est capricieux, a finalement réussi sa saison. Si j’aime poser en amoureux des faits, des fois ce sont les fées qui me font môme. De surcroit l’équipe d’Aulas, l’OL, a perdu de sa superbe. Il voulait un championnat genre NBA (basket américain) avec des équipes immuables jouant entre elles au niveau européen : une élite sous cloche à donner en spectacle aux pauvres. Cette mise en retrait laissera un sursis au rêve pour toutes les équipes même celle où votre boulanger garde les buts.

samedi 14 mars 2009

Aulas, hélas !

Facile comme une banderole, en l’honneur du président de l’olympique lyonnais qui cherche les baffes.
Après la défaite cinglante de son club, il vient gémir, une fois de plus, sur… l’égalitarisme du foot français qui expliquerait les 5 buts qu’il vient de se prendre au Camp Nou.
Ceux qui cherchaient en vain un libéral par ces temps, qui ne craint pas quand même la manne publique non plus : en voilà un! Mais il faudrait l’informer qu’il paraîtrait qu’il y aurait une crise du capitalisme, et que le modèle oligarque russe à Chelsea ne va peut être pas durer autant que le marché de Voiron.
Beau match à Barcelone. J’aurai peut être moins apprécié la symphonie catalane, si l’OM en avait été le faire valoir, mais la virtuosité, la complicité, l’explosivité à ce point, ça vous fait des feux d’artifice dans cet hiver qui traîne, et ce n’est pas qu’une affaire d’argent. Le Réal n’est pas qualifié. « Glorieuse incertitude du sport », la formule est usée et pourtant le loto sportif a renoncé au rugby car les résultats sont sans surprise, et Aulas n’achètera pas des poteaux rentrants pas plus qu’une compréhension de ce qui nous amène derrière des mains courantes ou sur des gradins inconfortables : l’imprévu justement. Il plombe son club, quand il vient sur le devant de la scène secouer sa sébile, méprisant pour tous ceux qui aiment le foot. C’est justement parce qu’il survole le championnat depuis 10 ans, qu’il n’est pas aimé, trop froid et prévisible. Juhinho le redoutable tireur de coups francs, arbitre le samedi dans l’hexagone ; mercredi à Barcelone, il s’est montré dans des coups pas francs : expulsé !
Ce même mercredi, le « Parisien », une fois encore, révélait les salaires mirobolants de certains joueurs. Comme pour les stars du cinéma, les aficionados pardonnaient souvent ces salaires indécents, mais les temps changent, même si pour Drogba bien des smicards marseillais verseraient leur obole. Makelele, je l’aime bien, mais faut pas pousser et Piquionne, n’est pas Messi. En bundesligua une équipe obscure concurrence le Bayern ; en ligue des champions, Porto est qualifié. Allez Auxerre !

mardi 30 décembre 2008

Soir de foot.


J’étais avec les 15 000 spectateurs pour le retour d’une victoire au stade des Alpes. Je n’y avais plus mis les pieds depuis la montée en ligue 1; et une place pour le match contre le Mans était plus accessible que contre les Olympiques.
L’environnement électronique n’est plus mis en évidence comme auparavant.
Le public de la tribune présidentielle a délégué ses encouragements aux supporters de derrière les cages qui assument un spectacle à eux tout seuls. Cette animation tient de la chorale, de la chorégraphie, mais les autres spectateurs m’ont semblé bien frigorifiés.
Le matin avait été annoncé la mort de Roger Jonquet. Mais non, madame la présentatrice de France Inter : Robert Jonquet. C’est vrai c’était l’époque des Raymond, des Armand, des Bruno pas celle des Steve ni des Kévin, vous pouvez confondre.
Le Dauphiné Libéré n’a pas mis une note élevée à Feghouli, pourtant dès qu’il touche la balle, l’étincelle peut être là : quelque chose va se passer, même si cela n’aboutit pas forcément. La marque des grands, une intensité. Baning lui a été omniprésent en première période, autant en deuxième il a été approximatif, cuit.
C’est intéressant de revenir au stade, en vrai, pour mesurer combien la télévision nous formate. Devant l’écran, même si nous ne sommes pas d’accord avec le Larqué de service, notre vision est déformée, nos jugements induits. Faut-il en tirer des conclusions pour d’autres domaines ? Oui, notre vision de la politique tient à un extrait de petite phrase, alors que le champ est bien plus vaste, et qui décide de l’angle de vue ?
Débarrassés des gros plans, des ralentis, nous sommes dans la surprise : chaque but m’a semblé arriver par inadvertance, dans un temps suspendu.
20€ pour une pincée de réalité, quitter ses moufles, un samedi soir.
Je l’avais vu jouer, Jonquet, Grenoble avait gagné contre le grand Reims.

vendredi 17 octobre 2008

La Marsifflaise.


Je me suis débrouillé pour ne pas assister au début du match Tunisie - France redoutant la présentation des équipes qui sonne souvent faux. Mais le bruit des sifflets de ce soir là est allé bien au delà des gradins. La Marseillaise m’émeut souvent quand elle est jouée au violon dans les champs de blé de Wajda qui la ré ancre dans son origine de chant pour la liberté des peuples ; je l’étudiais dans mes classes avec le Chant des partisans, Bella ciao, l’Internationale. Et je ne suis pas d’accord avec ceux qui voudraient lui substituer une symphonie new âge. Si le match avait eu lieu en Tunisie, il est probable que les sifflets aient été plus rares : ce sont bien des français qui ont sifflé. Les mêmes qui pourraient reprendre une version détournée qui connaît son succès : « Aux armes ! Aux armes ! Nous sommes les Marseillais et nous allons gagner… » Il en va d’une identité complexe qui apprécie Ribéry un soir et le « chambre » une autre fois. Ce sont des jeux pour impressionner l’adversaire parfois lourdingues mais significatifs d’une époque railleuse. Je suis allé cette saison pour la première fois au Parc des Princes, plus connu désormais pour sa sinistre tribune Boulogne que pour le souvenir des coups de pattes Platiniens. Et pendant une bonne partie du match ce fut un concert de sifflets dès que Bordeaux, en particulier Goufrand, prenait la balle, plutôt que d’encourager leur équipe. Gourcuff éclairait pourtant la partie de toute sa classe, et d’autres amateurs pouvaient regretter que les réactions se portent plus sur le dénigrement de l’adversaire que sur une adhésion positive. Valable en tous domaines, ne l’observe-t-on pas avec Ségolène ? Les commentaires ont tendance à sur interpréter ce qui n’est qu’un amusement qui a le mérite d’exciter les Laporte et Bachelot : retour du « banlieusard » au milieu du concert de louanges de la Sarkosie. J’ai aimé le but de Titi, sa rage, mais je ne serai pas gêné si les îles Féroé inquiétaient nos millionnaires, et ce ne sera pas moi forcément le plus traite à la patrie.
Dans Libé : « La marseillaise, ça se chante ou ça se siffle ? »:
Des internautes
« Ça se chante bien sûr et si les supporters français la chantaient plus fort, ça ferait peut être taire les sifflets ! »
« Allons au fond de la partie, le joueur de foire est arrivé »

vendredi 12 septembre 2008

Raymond a été bien Serbie

Bien sûr, Domenech, le sélectionneur de l’équipe de France a su attirer les critiques les plus acerbes (bon, j’arrête) par son attitude hautaine, des coachings parfois hasardeux mais les mouvements d’opinion unanimes m’ont toujours révulsé même si j’ai pu sourire à la suggestion de le barbouiller de miel et de le lâcher dans les Pyrénées. J’aime pourtant cette emphase rigolarde des travées de stade où l’on parle de guillotine, d’odeur de sang alors que Morin en Afghanistan ne veut pas prononcer le mot guerre ! Ceux qui méprisent nos jeux, j’espère qu'ils préservent des moments où ils retrouvent leur âme de môme où ils sont pour une heure, une heure seulement : cons, cons et beaux parfois. J’ai aimé ce match contre de bons joueurs serbes. Quand le combat change d’âme : fringants à un moment, fragiles à un autre. Des émotions et le temps qui passe : eh oui Titi ! Et une étoile qui naît : Gourcuff(Gourcruyff). Du direct !