samedi 27 février 2021

La vie en relief. Philippe Delerm.

Je ne sais si l’auteur de « L’extase du selfie » est le dernier de nos écrivains, en tous cas, en magnifiant chaque instant, mon contemporain ajoute à la qualité de nos vies.
J’aime éprouver l'empilement qu'il décrit: 
« Je suis à la fois enfant, adolescent, homme d’âge mûr, et vieux », 
sans savoir dire aussi bien la douceur de ses lumières, ni les formules heureuses du célébrant des familles: «  Ce que j’ai eu, je l’ai encore ». 
Alors que souvent, je chronique des livres lorsque je viens de les refermer, je n’ai su le faire pour celui là, et au hasard d’une émission dominicale toute fraîche, j’ai rapproché sa sagesse communicative, des paroles de saint Paul : 
« J’ai appris à me contenter de ce que j’ai. Je sais vivre de peu, je sais aussi être dans l’abondance. J’ai été formé à tout et pour tout : à être rassasié et à souffrir la faim, à être dans l’abondance et dans les privations. »
« Oui, je rêve souvent à ce que j'ai déjà. C'est une chance d'être ainsi. Mais ça serait folie d'être autrement. » 
Avec ce rapprochement, je risque d’avoir à me limiter dans le choix des citations qui vont au-delà de la célébration de l’éclat des parfums de glace à la framboise et au citron, la barbarie d’un gymnase ou la magie du coup de sifflet au début d’un match de football … 
« Le malheur, c'est de perdre quelqu'un. Le bonheur, c'est d'avoir quelqu'un à perdre. » 
Ce journal intime de 230 pages, fluide et invariablement positif, par exemple lorsqu’il retourne vers des lieux disparus, son souvenir n’en a que plus de prix. 
« C'est cela, la vie en relief, voir ses souvenirs et ses sensations non pas additionnés les uns aux autres, mais comme démultipliés à l'infini, vivre comme si c'était la première fois. » 
Mission accomplie.

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