mardi 23 février 2021

Bella ciao. Baru.

Baru, le dessinateur efficace et fidèle de la jeunesse ouvrière de Moselle 
est le fils de Terzilio Baruelo qui a choisi la nationalité française pour échapper à un enrôlement dans l’armée de Mussolini; mobilisé en 39, il a été fait prisonnier à Dunkerque en 40.
Cet album regroupe quatre histoires concernant les « macaronis ». L’expression désuète était une insulte vis-à-vis des Italiens dont l’intégration ne se fit pas sans heurts.
- Les dix transalpins morts aux salines d’Aigues Mortes en 1893 lors d’affrontements avec des «  ardéchois » dits « trimards » - à moins que ça soit le contraire - reviennent à notre mémoire dans un premier récit où les miséreux agressent d’autres miséreux.
- L’histoire de l’origine de la chanson « Bella ciao », hymne de la résistance, est instructive car son inspiration venue des chants des ouvrières du riz (les mondine) parlait bien d’exploitation, mais la mélodie dont l’origine première est d’Europe de l’Est, a été popularisée seulement dans les années 60.
- Le dessinateur reconnu pour son trait énergique est aussi un habile scénariste car toutes ces explications se déroulent au cours d’un chaleureux repas de famille.
Une autre séquence, brève, révèle que l’homme  figurant sur la première page avec des pantalons trop courts veut en réalité mettre en valeur ses belles chaussures.
- A partir d’une querelle de commères, est remis à l’honneur le trajet d’un gamin qui avait refusé la chemise noire des «  ballilas » fascistes, pourtant neuve, contrariant sa mère mais rendant fier son père lui remettant du coup le foulard rouge communiste. Il mourra avec les républicains espagnols. 
La cousine qui raconte cette histoire est en train de confectionner des « capelettes » dont l’auteur se mettant en scène préserve l’authenticité et nous livre la recette dont les saveurs viennent s'ajouter à ces 130 pages pleines de malheurs et de joies.

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