mardi 7 juin 2016

Des salopes et des anges. Tonino Benacquista Florence Cestac.

Retour sur les années 70 à travers le destin de trois femmes qui se sont rencontrées lors d’un voyage à Londres où les françaises allaient alors avorter.
Utile pour relativiser les jérémiades genre « c’était mieux avant » et rappeler que les luttes peuvent influer sur le cours de l’Histoire.
Une suite à ces 44 planches serait également intéressante pour comprendre pourquoi l’avortement est toujours un problème alors que les informations concernant la contraception ne manquent pas, me semble-t-il, en ce XXI° siècle où  par ailleurs l’obscurantisme prospère.
Des « salopes » suivant l’expression de Charlie hebdo reprenant le manifeste de 343 femmes paru dans le Nouvel Obs en 73 qui avouaient avoir avorté.
Et des « anges » comme  les « faiseuses d'anges » qui étaient condamnées voire exécutées en des temps moyen âgeux.
Nous nous attachons à cette secrétaire dont l’arrivée d’un enfant n’était pas prévue dans le plan de carrière familial, à la bourgeoise enceinte de son amant et à la militante qui devenues grands-mères continuent de se voir. Une histoire chaleureuse d’amitié loin d’être nunuche.
Si les références à propos du scénariste sont partielles sur ce blog,
les articles concernant la dessinatrice aux gros nez sont plus nombreux.
Leur collaboration pour ce volume est bénéfique, alliant habileté et efficacité du scénario, un  humour léger n’effaçant pas les drames mais favorisant la transmission d’une mémoire profitable en particulier à ceux et celles qui ne sauraient pas ce que signifie par exemple le MLAC : Mouvement pour la liberté de l'avortement et de la contraception.

1 commentaire:

  1. Tu ne t'es jamais demandé, Guy, ce qu'il pourrait en être de notre ferveur militante de nous féliciter sur nos "progrès" dans le traitement des femmes, et de faire le rouleau compresseur pour toujours plus ?
    Moi, si.
    Depuis que l'Homme est Homme, "nous" avons pratiqué la contraception d'une manière ou d'une autre.
    Puisque c'est comme ça, pourquoi nous, les "modernes", nous nous tombons dessus en nous félicitant de notre modernité sur ce dossier vieux comme le monde ?
    En quoi.... "nous" avons libéré la femme, si tant est... qu'elle (c'est moi aussi, là) est si libre que ça, et qu'elle était... à libérer ?
    Quelle est la forêt qui se cache derrière tant de petits arbres bien droits, et bien pensants ?

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