Une des sœurs qui va mourir - on meurt beaucoup dans ce
spectacle en palermitain sur titré - offre une image poétique, irréelle :
par la grâce de l’éclairage, son corps nu se dévoile comme au fond d’un verre à
alcool de riz d’un restaurant chinois.
Le livret d’accompagnement pouvait mettre en appétit, rien
qu’avec cette anecdote citée par la metteuse en scène promettant humour et jeu avec
la réalité :
« Une agonisante
appelle sa fille à son chevet pour lui demander si elle est vivante ou morte.
” Tu es bien vivante”,
répond la fille.
La mère, narquoise,
rétorque avec un sourire:
“Ce n’est pas vrai, je
suis morte depuis un bon bout de temps. Vous ne me le dites pas pour ne pas
m’inquiéter”. »
Mais les intentions concernant aussi l’esprit d’enfance ou
des situations cocasses auraient pu mieux se percevoir avec moins de
gesticulations, de proclamations, de véhémence.
La conviction des actrices s’extériorise un peu trop à mon
goût pour amener l’émotion.
Alors ne se retiennent que quelques soubresauts et seulement
les silhouettes des sept sœurs à la présence portant affirmée mais dont les
nuances n’ont pas affleuré.
Le papa fait tellement un métier de merde qu’il en est
éclaboussé quand il va déboucher les chiottes d’une boite de nuit. Alors
lorsqu’il danse en nuisette avec sa femme, la tendresse passe difficilement
Quand le premier degré cogne aussi fort, il est bien
difficile d’ « entrer dans la famille » comme le font pourtant
les critiques dont j’ai pris connaissance.
L'ironie est que dans la nouvelle cosmogonie, nous sommes des animaux parmi d'autres, mais nous avons un sacré mal à avaler ça sans nous en sentir humilié.
RépondreSupprimerComme je ne vois pas d'humiliation à être un animal parmi d'autres, j'ouvre grand les yeux devant autant de conviction que... les animaux n'étant QUE des brutes, nous sommes en passe de devenir des brutes comme d'autres (animaux).
C'est un pas si subtil jugement de valeur que je ne partage pas.
Et même avec tout ça, j'avale mon cochon avec plaisir, n'ayant aucun mal à être carnivore, ni prédateur.