vendredi 10 juin 2016

MDR (mort de rire)

« Piolle Pot »: j’avais trouvé rigolo le mot attrapé au vol parmi tant d’autres qui ne sont pas que gazouillis. Pour la famille écolo en déshérence, parmi d’autres, qui aime tant délivrer des leçons à la pelle, ce peut être un juste retour de fond de court. Quand de surcroît, l’incompétence est revendiquée par la responsable de la culture de cette équipe municipale exemplaire, ignorant jusqu’au nom d’une figure majeure de la danse : Pina Bausch, il y a de quoi s’inquiéter ou rire. Rire.
Mais une fois évaporé l’effet de jeu de mot malin, de ceux qui constituent le fond de nos matins, la fatigue me gagne. Cette plaisanterie participe-t-elle au présent climat de violence ?  
Lors des fins de manifs, quand les barrières qui séparent symbolique et réalité sont brisées par quelques allumés sous les yeux des indulgents, la haine se banalise et enclenche une escalade inquiétante. Les nez rouges côtoient les masques noirs.
Les amuseurs à la langue bien pendue qui se nourrissent de Gattaz à tous les repas tiennent-ils la même échelle que ceux dont l’ennemi est l’étranger?
En envisageant des échéances futures, je m’inquiète et me rappelle d’un mot de Clémenceau pour ne pas perdre quand même des occasions de sourire : 
« On reconnaît un discours de M. Jaurès à ce que tous les verbes sont au futur… »
Comme il y a eu dans le passé récent tant de malheurs depuis Cabu assassiné jusqu’aux crachats place de la République, ma peur, mauvaise conseillère, ne se situe pas seulement dans l’avenir.
On crie « au traître ! » envers Hollande dont l’ennemi fut la finance, mais se souvient-on du « je vous ai compris » de qui vous savez, de «  la réduction de la fracture sociale » d’un de ses héritiers, et de « la rupture » de l’autre ?
Cela  finit par apparaître comme une méthode de gouvernement, à moins que ce soit un retour du réel, au bout de quelques tournants vers la rigueur et de tunnels qui n’en finissent pas. Alors pourquoi ne pas le dire ?  Sur ce coup, ce n’était pas « mieux avant », comme nous le rappelle donc l’histoire si discrète, même quand elle date de la veille. Par contre c’est depuis une vision géographique que tous les éditorialistes prônent le changement : « allons voir chez nos voisins » tout en regrettant les tendances des français à ne pas s’aimer qu’ils entretiennent régulièrement.
Après avoir promu  l’idée que «  le niveau montait » l’école ne semble plus bonne à rien aujourd’hui, alors que la maternelle servait d’exemple, il y a peu, à ces mêmes voisins.
Dans le lexique des réformateurs - toujours pour les autres - pourquoi utiliser des mots bouleversants qui rendent sourds les acteurs et ne pas s’appuyer sur des réussites pour modifier, améliorer, réactualiser ? C’est la méthode prônée à l’égard des élèves. Elle pourrait prouver sa validité avec leurs profs qui sont au front. L’argent qui leur est distribué ne les guérira pas du sentiment de mépris dont ils souffrent. Si la pédagogie dite inversée est la dernière des marottes à la mode, rien que son appellation est dans un air du temps qui aime les zig zags.
Ainsi côté présidents un normal indécis succède à un anormalement excité,  ce qui donne en version mammouth(e) : dictée quotidienne après leçon de morale prônée le temps d’un tweet par la même qui envisage le collège plutôt comme un lieu d’animation.
Comme dit Le Gorafi :
« Apprendre en s’amusant » ne serait pas amusant pour 80 % des élèves interrogés. »
Dans le flot questionnant, une p’tite louche de plus, quand la raison est défiée :
La déclaration d’impôts par ordinateur constitue un progrès indéniable mais pourquoi interdire la forme traditionnelle ?
Le transport par le train est moins polluant que par camion, pourquoi refuser les subventions au Lyon/Turin ?
Et pour être à la hauteur d’une polémique à deux balles : 
Si Valbuena n’a pas été sélectionné, c’est que Deschamp n’aimait pas les petits ?
« La danse pourra cesser,
Le violon pourra casser,
Je veux rire, je veux rire. »
Jean Moréas
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Cette semaine: dessin du "Canard".

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