« Piolle
Pot »: j’avais trouvé rigolo le mot attrapé au vol parmi tant d’autres
qui ne sont pas que gazouillis. Pour la famille écolo en déshérence, parmi
d’autres, qui aime tant délivrer des leçons à la pelle, ce peut être un juste
retour de fond de court. Quand de surcroît, l’incompétence est revendiquée par
la responsable de la culture de cette équipe municipale exemplaire, ignorant
jusqu’au nom d’une figure majeure de la danse : Pina Bausch, il y a de
quoi s’inquiéter ou rire. Rire.
Mais une fois évaporé l’effet de jeu de mot malin, de ceux
qui constituent le fond de nos matins, la fatigue me gagne. Cette plaisanterie
participe-t-elle au présent climat de violence ?
Lors des fins de manifs, quand les barrières qui séparent
symbolique et réalité sont brisées par quelques allumés sous les yeux des
indulgents, la haine se banalise et enclenche une escalade inquiétante. Les nez
rouges côtoient les masques noirs.
Les amuseurs à la langue bien pendue qui se nourrissent de
Gattaz à tous les repas tiennent-ils la même échelle que ceux dont l’ennemi est
l’étranger?
En envisageant des échéances futures, je m’inquiète et me rappelle
d’un mot de Clémenceau pour ne pas perdre quand même des occasions de sourire :
« On reconnaît un
discours de M. Jaurès à ce que tous les verbes sont au futur… »
Comme il y a eu dans le passé récent tant de malheurs depuis
Cabu assassiné jusqu’aux crachats place de la République, ma peur,
mauvaise conseillère, ne se situe pas seulement dans l’avenir.
On crie « au traître ! » envers Hollande dont
l’ennemi fut la finance, mais se souvient-on du « je vous ai
compris » de qui vous savez, de « la réduction de la fracture
sociale » d’un de ses héritiers, et de « la rupture » de
l’autre ?
Cela finit par apparaître
comme une méthode de gouvernement, à moins que ce soit un retour du réel, au
bout de quelques tournants vers la rigueur et de tunnels qui n’en finissent pas.
Alors pourquoi ne pas le dire ? Sur
ce coup, ce n’était pas « mieux avant », comme nous le rappelle
donc l’histoire si discrète, même quand elle date de la veille. Par contre
c’est depuis une vision géographique que tous les éditorialistes prônent le
changement : « allons voir chez nos voisins » tout en regrettant
les tendances des français à ne pas s’aimer qu’ils entretiennent régulièrement.
Après avoir promu
l’idée que « le niveau montait » l’école ne semble plus bonne
à rien aujourd’hui, alors que la maternelle servait d’exemple, il y a peu, à
ces mêmes voisins.
Dans le lexique des réformateurs - toujours pour les autres -
pourquoi utiliser des mots bouleversants qui rendent sourds les acteurs et ne
pas s’appuyer sur des réussites pour modifier, améliorer, réactualiser ?
C’est la méthode prônée à l’égard des élèves. Elle pourrait prouver sa validité
avec leurs profs qui sont au front. L’argent qui leur est distribué ne les guérira
pas du sentiment de mépris dont ils souffrent. Si la pédagogie dite inversée est
la dernière des marottes à la mode, rien que son appellation est dans un air du
temps qui aime les zig zags.
Ainsi côté présidents un normal indécis succède à un anormalement excité, ce qui donne en version
mammouth(e) : dictée quotidienne après leçon de morale prônée le
temps d’un tweet par la même qui envisage le collège plutôt comme un lieu
d’animation.
Comme dit Le Gorafi :
« Apprendre en
s’amusant » ne serait pas amusant pour 80 % des élèves interrogés. »
Dans le flot questionnant, une p’tite louche de plus, quand
la raison est défiée :
La déclaration d’impôts par ordinateur constitue un progrès
indéniable mais pourquoi interdire la forme traditionnelle ?
Le transport par le train est moins polluant que par camion,
pourquoi refuser les subventions au Lyon/Turin ?
Et pour être à la hauteur d’une polémique à deux
balles :
Si Valbuena n’a pas été sélectionné, c’est que Deschamp
n’aimait pas les petits ?
« La danse pourra
cesser,
Le violon pourra casser,
Je veux rire, je veux rire. » Jean Moréas
Le violon pourra casser,
Je veux rire, je veux rire. » Jean Moréas
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Cette semaine: dessin du "Canard".
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