vendredi 8 novembre 2013

Médiocres médias.


J’aime la presse au risque de passer pour ce que je suis : un habitant d’un autre siècle, avec mon abonnement à un quotidien en papier et à un hebdomadaire. J'aggrave mon cas par des piles sans cesse renaissantes de tant d’autres et des stations trop longues devant cet ordi même.
Mais le poids des médias me devient parfois insupportable, je trouve certains de leurs comportements navrants et quelques tendances de fond inquiétantes.
Je vais essayer de ne pas accuser ceux qui causent alors que les causes des évènements sont complexes ; le ridicule, dans lequel sont tombés des partisans du « Teigneux Monarque » faisant de la presse l’origine de leur défaite, devrait me préserver d’une vision univoque.
La corporation est variée depuis ceux qui finissent avec deux balles dans la tête pour quelques auditeurs distraits jusqu’à ceux qui courent d’une chaine à l’autre sans avoir même lu le journal qu’ils dirigent.
Dans cette sphère, les gazouillis de Twitter deviennent tellement assourdissants que bien des plumes en perdent leur latin. Quand un tiroir dans un cross over Renault s’appelle « easy life », nous donnons un peu plus, chaque jour notre langue au tchat. Toute une histoire pour une« boite à gants ».
Mais les animateurs, guère rédacteurs, se mettent tant dans la lumière, leurs invités n’étant qu’un prétexte parfois pour leur représentation, qu’ils focalisent les critiques.
Quand il fait soleil à Paris, il fait beau sur toute la France, et par exemple les problèmes particuliers des écoles parisiennes supplantent tous les autres ; c’est que les enfants des journalistes  même ceux de RMC sont à la capitale. Le peu d’enthousiasme des enseignants  vis-à-vis de la réforme des rythmes scolaires a été amplifié par la situation des professeurs des écoles parisiennes qui doivent faire le trajet un jour de plus depuis la banlieue.
Quelle crédibilité ont les chroniqueurs quand ils dénoncent le cumul des mandats des politiques, quand eux-mêmes multiplient les piges et ne prennent jamais leur retraite ?
Le délicieux Jérôme Garcin du « Masque et la plume » et de l’Obs écrit aussi dans « Le Provençal » de Tapie.
Le traitement toujours plus spectaculaire de l‘information est grotesque quand Pujadas annonce après une litanie de noires annonces «  ne quittez pas, vous allez voir ce que vous allez voir dans la deuxième partie du journal » où la frivolité la plus enjouée jouxte quelque malheur claironné. « L’ancêtre d’internet » comme disent les Guignols a du mouron à se faire… et nous donc ! Les divertissements  précédant le « Journal » sont déterminants pour lui, le fond en est affecté.
« Patou » Cohen sur Inter est toujours dans l’attente du prochain remaniement, les sondages  constituant ses lectures de base.
Le futile déconsidère le fondamental. Le barnum de l’émotion, quelques  petits mots dupliqués par un premier rang conformiste, sans culture et sans rigueur colorent injustement la profession.
Je pêche dans Libé les mots d’un député qui dénonce les couvertures du « Point » concernant « La France des assistés » ; l’hebdo a reçu 4, 5 millions d’€uros d’aide en un an.
Bien que  j’essaye d’éviter de ressasser trop de banalités, ces critiques sont habituelles mais nous avons la presse qu’on mérite.
Je trouve ceux qui font honneur à leur métier les Pleynel et Schneidermann pas toujours marrants, et je goûte volontiers les ragots qui trainent dans les coulisses de la politique, et affectionne la légèreté. 
A cet égard le site Gorafi  http://www.legorafi.fr/ renouvelle notre regard sur la presse en la parodiant efficacement.
Dans bien des cas je regrette que ceux qui portent une parole auprès des masses ne s’appliquent guère à être exemplaires dans la forme et sur le fond mais là nous sommes ramenés à des schémas du siècle encore d’avant.
….
Sur le site « humour de droite »
- Qu’est ce qui est  rouge à l’extrémité, tendu, et qui sent la crevette ?
- Un breton.
………
 Dans le Canard :

2 commentaires:

  1. oui, grande médiocrité des médias qui tentent par tous les moyens d'être à l'unisson alors qu'on a tellement besoin d'analyses et de points de vue contrastés. seul France-Culture peut-être...

    RépondreSupprimer
  2. Ah bon, les médias tentent par tous les moyens d'être à l'unisson ?
    Vous me rassurez en ramenant ce manque d'imagination à un comportement.. volontaire.
    J'ai enfin abandonné la chasse aux informations.
    De toute façon, "informer", ça veut bien dire ce que ça dit...aussi.
    Quant à la parole creuse, plate, chewing-gum, elle ne se trouve pas que dans le médias, comme dit Guy.
    Non seulement l'analyse n'est pas prisée dans cette époque de populisme exacerbé, on lui tire dessus à boulets rouges...
    Constatez combien le mot "intellectuel" est devenu... péjoratif...
    Consternant, hein ?

    RépondreSupprimer