lundi 18 novembre 2013

Heimat. Edgar Reitz.


Le noir et blanc où se distingue le rougeoiement d’un fer à cheval, l’or d’une pièce, est bien beau, mais estompe les aspérités, les douleurs, les passions, dans ce film pédagogique sur l’Allemagne rhénane au milieu du XIX°, quand trainaient encore quelques mots en français du temps de Napoléon : « liberté, égalité ».
Les maîtres de l’Europe rêvaient alors d’Amérique comme les Erythréens d’aujourd’hui imaginent l’Europe.
Leurs chariots se multiplient au sommet des collines où nous demeurons à contempler les paysages au fond desquels s’agitent quelques personnages.
Je n’ai pas été touché, bien que mon pépé ait été maréchal ferrant et que la corvée de ramassage des pommes de terre ne me semblât guère romantique. Un des fils, lecteur fervent, parait plus à l’aise avec les langages des indiens d’Amazonie que dans l’échange avec ses proches. Les livres ouvrent aux mondes lointains mais feraient écran à l’égard de nos contemporains.
J’ai trouvé les reconstitutions conformes au cahier des charges d’un écomusée, loin du souffle d’un chef d’œuvre annoncé. Dans la deuxième partie, aux images toujours belles, nous retrouvons les personnages qui nous sont devenus familiers et nous nous en rapprochons.
La dernière image illustre Barrès :
« Pour nous, la patrie, c'est le sol et les ancêtres, c'est la terre de nos morts ».
Heimat signifie patrie.
« Où Dieu trouve-t-il tout ce noir qu’il met
Dans les cœurs brisés et les nuits tombées ? »
V. Hugo

1 commentaire:

  1. Merci pour cette très belle citation de Victor Hugo, Guy.
    Le noir est aussi la couleur du sommeil, du moins dans un premier temps, avant que le rêve ne permette d'insuffler la couleur...
    La patrie serait-elle autant... ringarde à nos yeux s'il n'y avait pas "pater" dedans ?
    Permets-moi d'en douter...

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