Le livre présentant
le programme du Conseil National de la Résistance qui a donné naissance à la sécurité
sociale, aux retraites par répartition, aux comités d’entreprises... portait
déjà le nom poétique d’une pièce de théâtre de 1938 : « Les jours
heureux » avec François Perrier.
Il est dans l’ordre des choses qu’un film en 2013
apporte un éclairage sur un moment historique évoqué abondamment au cours de l’élection
présidentielle aussi bien par ceux qui se présentent comme les héritiers du CNR
que par ses liquidateurs.
Cette référence dans l’audace sociale, qui fit
consensus à l’époque, reste menacée par le libéralisme sans vergogne. Le
réalisateur savoyard fait parler les anciens résistants Hessel, Aubrac, juste
avant qu’ils ne disparaissent et quelques politiques dont Bayrou qui n’en sort
pas à son avantage quand il s’énerve puisqu’il est question de réglementer la
finance débridée.
Le montage classique est efficace et comique
quand le mot CNR est prononcé comme un mantra
qui n’ébouriffe même pas Copé.
Malgré la volonté de l’auteur de « Mémoires
d’ouvriers » de lier ces riches heures à l’actualité, les enjeux actuels
ne sont pas vraiment approfondis. Restent les paroles fortes des anciens mais
la relève ne parait pas aussi rutilante.
Le film s’ouvre sur un vétéran qui va vers un lieu
de mémoire ; derrière les vitres rayées du TER, le paysage en est griffé.
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