Départ de bonne heure après un lavage des vitres du véhicule
où les tisserins ont laissé des traces.
Nous nous frayons un passage parmi les bœufs et les ânes en
troupeau qui daignent s’éparpiller après avoir hésité. La route a été tracée
sur le parcours des troupeaux ; ils sont chez eux.
Nous nous arrêtons près de jolies cases construites parmi
des champs de faux bananiers appelés aussi ensètes.
« Nos ensètes les
éthiopiens ».
Notre guide négocie la visite de l’intérieur de l’une
d’elles entourée de dahlias. Elle est surmontée d’un haut toit de chaume, de
chaque côté de la porte les bandes, d’inégale largeur, peintes horizontalement,
sont caractéristiques de la région Gouragé.
Un pilier central recouvert de
papier journal supporte une magnifique charpente de bâtons rassemblés avec
soin. L’habitat des bêtes avec au dessus une réserve de bois est séparé du
logis par une corde, au centre, un cercle délimite le foyer sur lequel des poteries
originales de différentes tailles servent de canoun. Des ustensiles de cuisine sont
rangés au fond. Des nattes isolent du sol trois femmes assises ou allongées. Peu
à peu nos yeux s’habituent à l’obscurité, alors l’espace nous apparait dans
toute son ampleur. Les enfants arrivent et le clair obscur convient bien pour saisir
quelques portraits.
Nous reprenons le chemin du sud, et à Hossana nous faisons une première halte chez des protestants qui ne
servent pas de bière. Notre minibus a manifesté des faiblesses et tandis qu’il
file dans un garage nous découvrons la ville à pied. Danny entame la palabre
avec une jeune fille qui pile le café, je m’entraine à l’anglais avec un
éthiopien qui vit en Amérique une partie de l’année. Si de jeunes hommes
refusent d’abord d’être photographiés, lorsque nous nous apercevons qu’ils nous imitent avec leur
téléphone, le contact peut s’établir.
Nous retrouvons le minibus qui nous conduit à l’hôtel
international fréquenté par une clientèle bigarrée pour un repas copieux
(mouton grillé riz et légumes) avec une armada d’employés efficaces.
Nous poursuivons notre route vers Sodo, en nous abstenant
d’utiliser la troisième vitesse. Un terrain de foot est tracé à l’araire et les
terrains de volley sont nombreux. Des tables de ping pong et des baby foots
posés sur les bas côtés ont la faveur de la jeunesse. Celui qui gagne ne paye
pas.
Nous débarquons dans un tout nouvel hôtel où l’eau n’arrive
pas avant 19 h.
Il nous reste 2 h
pour découvrir la ville. Dans notre quartier, les rues sont goudronnées ou
pavées. Comme chaque fois le phénomène photo commence tranquillement, toujours
en demandant et en montrant, puis les attroupements se forment avec des rires et
des envies de passer devant l’objectif parce que le copain s’est vu en photo.
Nous négocions des cacahuètes, gagnons des rues plus fréquentées avec des
gamins qui semblent plus miséreux. Les filles rentrent avant nous à l’hôtel. Nous
nous attardons au marché et quand nous revenons, je peux dire que : « c’est
la première fois qu’une femme prend autant ma défense ». Nous sommes
rentrés, escortés par une folle démente qui caillassait les enfants et tous les
gens s’approchant un peu trop de nous. Nous regrettons de n’avoir pu poursuivre
nos photos de tailleurs et repasseuses à cause de ses violentes interventions,
et nous sommes surpris que personne ne se rebelle devant son agressivité.
Nous prenons l’apéro devant une fontaine ornée par des
chevaux : whisky, coca, puis repas à l’intérieur sur des nappes blanches: fish
and chips, spaghetti tomates.
De retour à l’hôtel, l’eau est là comme prévu et au-delà de
nos espérances ! Notre salle de bains avec douche électronique et bain de vapeur, comme on
en a jamais vue, est inondée ! Puis ce sera le WC
qui fuit, finalement la chambre grandiose au lit immense s’est révélée pleine de surprises: que d'eau à Sodo! .
Nous allons prendre notre douche chez notre voisine.
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