mardi 15 octobre 2013

Le tour des géants. Nicolas Debon.



Le tour de France cycliste au début du XX° siècle:
« Le tour c’était tout cela ; comme la lointaine réminiscence d’un sacerdoce païen, cyclique et désespéré, offrant à chaque solstice son cortège de martyrs à la tyrannie du dieu solaire »
La volonté et le courage dont font preuve ces hommes autorisent les termes les plus absolus  pour narrer une épopée : celle-ci se déroula en 15 étapes sur 4735 km.
Réparant eux-mêmes les « perçures » innombrables qui ne sont qu’anodines face aux efforts colossaux qu’ils eurent à produire. La tête sous la fontaine et ça repart.
« une accumulation disproportionnée de souffrances pour quelques secondes d’une joie amère pour les plus chanceux »
La BD dans sa fraîcheur peut traiter de l’évènement sans être boursouflée, celle-ci est appropriée  sous ses traits délicats pour faire revivre le tour de la France de 1910.
Captivant et gracieux.
« C’est un étrange ballet d’ombres chinoises qui anime la promenade des platanes à Perpignan cette nuit là. A 3h 30, au signal du chronométreur soixante douze silhouettes silencieuses et voûtées s’élancent dans le noir. »
Au bout de la volonté, quand Lapize en haut du Tourmalet, franchi pour la première fois cette année là, cria aux organisateurs :
« Assassins…vous êtes des assassins ! »
Ils s’appelaient Faber, Garrigou et c’est Lapize qui va gagner après une série de rebondissements, de tragédies, de tricheries, d’actes chevaleresques venant à bout d’impitoyables règlements …
«  Crois-tu que c’est la haine des autres qui fait gagner les courses ? Je ne sais pas lequel d’entre nous arrivera le premier à Paris, si même nous y parviendrons… mais n’est ce pas plutôt une obscure partie de soi même que l’on hait au point de vouloir l’anéantir, la briser à chaque coup de pédale ? »
Lafourcade, Petit breton et Alavoine disparaitront  entre 14 et 18 avec le héros du Tourmalet.

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