Je crois savoir parfois renouveler mes opinions, rafraichir
mes à priori, voire retourner ma veste, pourtant à la lecture des 20 pages du Postillon, je reste constant
dans mes accords et mes critiques.
Les rédacteurs sont anonymes, alors qu’ils ne
manquent pas de nommer ceux qu’ils ont dans le collimateur.
Leur ironie peut
être lourde concernant des personnes à qui n’est pas laissé d’espace pour se
défendre, se justifier, ainsi la directrice de la prison de Varces lors d’un
reportage pourtant intéressant sur cette institution où des abus de pouvoir, des
humiliations, des violences sont mis en évidence.
Ils prennent le parti d’une
jeune lectrice s’estimant humiliée par son père et qui n’a pas obtenu les
réponses qu’elle attendait aux numéros d’urgence ou d'une prof en butte
à son chef d’établissement, elle a forcément raison.
Quand ils vont auprès des
travailleurs, ils sont plus convaincants, surtout s'il n’y a « EHPAD répit pour
les soignants ».
Lorsqu’« un corbeau poukave les indics », le
monde de la délinquance s’adapte aux nouvelles façons de communiquer, le
travail de la police en est changé. Le ton de l’article est raccord pour cet
aperçu en milieu hors la loi, alors que l’envoyée spéciale en immersion dans un
espace de coworking le temps d’une session de coatching a plus de recul.
Le qualificatif « macronasse » envers Chalas ne
grandit pas le bimestriel, même si la députée
use et abuse d’une langue de bois qu’ils savent bien débusquer de toutes parts,
ainsi chez Piolle :
« Ici, nous
regardons l’espoir dans les yeux ».
Avec la novlangue des starts-uppers,
leur cible privilégiée, pas besoin de commentaire quand c’est du
concentré :
« Expérimenter
des solutions inclusives, ensemble, pour demain. Création d’un lieu d’expérimentation
pour répondre aux défis pour demain. Les Minimes est une fabrique d’innovation
sociale et économique, un lieu d’hybridation urbaine mêlant activités
économiques, initiatives citoyennes et tremplin associatif. L’objectif est de
soutenir l’émergence et le développement de projets innovants, portant des
valeurs sociales, culturelles, artistiques… »
J’apprécie toujours autant leurs angles originaux: par
exemple auprès des travailleurs exploités de Deliveroo
et Uber Eat qui sillonnent la
ville sac cubique sur le dos rempli de Macdo, pourtant ces jeunessont satisfaits de ce type
d’emploi où la souplesse est de mise.
Je ne suis pas d’accord avec leur
complaisance à l’égard des saccageurs d’antennes relais et des phraseurs
volubiles et indélébiles sur les murs des autres.
Ils prétendent ne pas être de ces imbéciles qui regardent le
doigt du sage qui montre la lune mais leur ton badin pour évoquer les incendies
qui inquiètent les citoyens attachés au bien
commun participe de ce climat délétère qui appelle des surveillances
renforcées.
Par contre je partage leur sympathie pour le Centre Inter
Peuple placé en liquidation judiciaire ou leur évocation amicale du quartier
Beauvert et celle du dernier cyber café grenoblois.
J’apprécie leur humour avec
leur classement des files d’attente, « queue je t’aime » : la
poste Chavant explose le coefficient Cupidon, alors que la mercerie « Au
Minou » devrait améliorer son score rapport ombre/soleil.
Encore un classement: celui
des journaux de la cuvette en fonction de l’éloignement de leur imprimerie
est original. Gremag est imprimé en Mayenne (778 km), Les Affiches et Le Petit Bulletin en
Espagne ( 541km), Le Postillon à Montbonnot (11km).
Bon, là tu me perds un peu, Guy. Il y a beaucoup de mots que je ne comprends pas.
RépondreSupprimerJe me souviens... quand j'ai commencé à entendre le mot "meuf", j'ai été choquée de sa LAIDEUR. Je le suis toujours. J'essaie de me discipliner pour ne pas utiliser le mot "mec". Les mots qui ne me... grandissent pas dans ma bouche (voire, participent à me rapetisser pour rester près de l'humus) ne sont pas pour moi.
Mais là, la novlangue (et pas seulement la langue de bois) progresse. Surtout la novlangue avec les sigles. Désolant.