Le réel peut disparaître face à la fiction quand un non
vacciné admis en réanimation ne veut pas reconnaître le diagnostic qui indique
que lui aussi est atteint par la pandémie, puisque pour lui la Covid lui
semblait une invention. Il a accepté d’être ventilé.
Cette histoire peut susciter l’incrédulité, mais nous sommes
également dans un déni à l’égard de l’état de la planète ou dans l’acceptation
des inégalités, voire vis-à-vis de notre inéluctable fin. Mais comment vivre,
quand tant de choses nous dépassent ?
Nos directeurs de conscience se sont semble-t-il aperçus
qu’à faire sonner du matin au soir les sirènes de l’apocalypse, nous ne
pouvions plus les entendre. Reste à nous débrouiller avec nos faiblesses, nos
lâchetés, nos aveuglements.
Pour éviter de se fustiger trop facilement, l’émergence
d’effets pervers entrainés par des mesures de justice nous rend prudents face à des solutions miraculeuses, avec l’exemple de la réduction du temps de travail
dans les hôpitaux qui a participé à la fragilisation de l’institution. Me voilà
absout vite fait de mes reniements et de mes essoufflements.
Nos impuissances s’égayaient avec quelques oiseaux
minuscules aux couleurs chatoyantes prétendant éteindre l’incendie de leurs
gouttelettes dérisoires, mais Pierre Rabhi le père de l’association Colibris est
mort et Sandrine Rousseau squatte les plateaux. Le titre de cet article
n’hésite pas sur le jeu de mots mais se garderait d’une quelconque
prophétie.
Bien qu’ayant une aversion de toujours envers les gourous,
la modestie de l’habitant du plateau ardéchois et ses engagements forçaient un
respect que je n’accorde pas à tous les radicaux de salle des profs qui ne
nettoient jamais leurs tasses.
La croissance démographique qui fut un vecteur de l’épuisement
des ressources de la planète est en train de s’inverser, entrainant d’autres
problèmes de main d’œuvre et de retraites.
Les débats qui animent petites et moyennes communes quant à
la construction de nouveaux logements seront bientôt caducs et les tas de
déchets moins hauts.Laissez venir à nous réfugiés climatiques et politiques !
Mais arrêtez de faire des mômes, et pour préserver la planète évitez les
préservatifs en plastique, revenez à la vessie de mouton des origines dont Madame
de Sévigné, disait:
« c'est une cuirasse contre le plaisir, une toile
d'araignée contre le danger ».
Toutes ces forces vives en barque vers nos pays plus policés
ne viennent pas forcément d’états policiers, privant ainsi bien des pays qui ne
cessent d’émerger de leurs éléments les plus dynamiques.
« Le monde, c'est
un bateau norvégien rempli de réfugiés afghans en rade au large de
l'Australie. » Marie Darrieussecq
J’ai passé une semaine avec Houellebecq où les barges
coulent,
mais me reviennent depuis ses romans plus noirs, la mise en
lumière d’une campagne où les suicides de paysans ne sont pas des simulacres.
Depuis nos territoires climatisés où le travail est
essentiellement source de stress, où tout est tourné en dérision, le jeu et ses
manettes tiennent la main du « je ». La prise du palais d’hiver se
résoudrait aujourd’hui en un selfie maintenant que des avatars tiennent
meeting.
« Cage dorée ne
nourrit point l’oiseau.» Proverbe italien.