J’avais cru que les deux pères Noël qui ont déposé cette BD au pied de deux sapins différents avaient des allures de père vert ou de père fouettard : encore une leçon pour remettre « boomer » dans le droit chemin.
Pas du tout : il s’agit sur 200 pages d’un exercice de
vulgarisation à propos de l’énergie, parfaitement mené, abordant les aspects
physiques, géographiques, économiques , historiques, politiques avec finesse et
humour.
J’avais commencé ma carrière militante au pied du surgénérateur de
Bugey, il y a de quoi être tout retourné par ce plaidoyer favorable au
nucléaire.
Le constat sur l’état de la planète ne peut qu’être sévère, mais les
solutions présentées tranchent avec les certitudes surplombantes des acharnés verts.
« Choisir une
énergie, c’est choisir un type de transformation avec des avantages et des
contreparties »
« Le charbon n’a
jamais été l’énergie du passé. L’utilisation par personne n’a jamais baissé
depuis qu’on a commencé à se servir de ce combustible. »
« Les émissions
de dioxyde de carbone dues au digital sont équivalentes à celle de toute la
flotte mondiale de camions. »
« Le
réchauffement climatique appelle le réchauffement climatique.»
Riches heures à passer dans ce volume à succès où l’on peut dépasser quelques impressions premières : ce n’est pas
parce qu’il n’est plus dans nos caves que le charbon à disparu.
Des explications originales sont avancées ainsi le printemps
arabe est né de trois facteurs :
« La sécheresse
désormais croissante du pourtour méditerranéen ne permettant pas à
l’agriculture locale de nourrir une population grandissante… La crise des
subprimes en 2008 a
fait chuter le tourisme… les recettes de l’exportation en Tunisie et en Egypte
ont dégringolé… Le prix des importations alimentaires a augmenté sous le double
coup de la sécheresse en Russie, qui représente 20% du marché mondial des
céréales, et de la hausse du prix du pétrole… »
Au menu d’une alimentation à revoir entrent la mondialisation,
le problème démographique et la décroissance.
Le populaire ingénieur pédagogue est bien servi par le dessinateur se mettant
en scène avec ses naïvetés, ses maladresses, il représente parfaitement le
lecteur.