"Les zèbres dans la
ville" de
Faith 47 (native de Johannesburg) annonçaient
la conférence
concernant l’actualité du « street art » catégorie majeure des
arts plastiques, vus dans le catalogue destiné aux amis du musée de Grenoble.
De tous les styles, de toutes provenances, les jeunes
artistes proposent à tous leurs productions parfois tellement spectaculaires
que l’on ne doute pas qu’ils auraient su comment décorer La Sixtine.
Des villes ont été transfigurées : Baltimore, difficile
à vivre, fait
désormais appel à des
voyagistes pour des circuits consacrés à l’art des rues,
« graffiti alley »,
comme
à Philadelphie où 3000 murs ont été décorés. Il convient de ne pas confondre des appropriations intempestives et des
créations vives, surprenantes, dialoguant avec l’espace urbain.
http://blog-de-guy.blogspot.com/2017/01/biodegradables.html
Au pochoir:
Banksy, le plus célèbre, souvent imité, entretient
fort habilement sa notoriété tout en restant anonyme. « L’hirondelle
africaine » avait été effacée par une municipalité anglaise, alors
qu’ailleurs des plaques de plexiglas protègent désormais ses œuvres.
Les références à l’histoire de l’art sont fréquentes. « La jeune fille à la
perle »
« Un bon dessin
vaut mieux qu’un long discours ».
En prise avec l’immédiateté, exposée à la vue de tous, la critique sociale et
politique joue sur son terrain avec efficacité.
« Les faucheuses » de Goin à
Lisbonne. Les Parques FMI, BCE, UE peuvent couper les fils de la vie.
La parisienne Miss Tic, du nom d’une sorcière de Disney, a laissé des
traces poétiques, elle aussi, à Grenoble. « Je croyais à rien mais je n’y crois
plus »
Zabou, à Londres, en cela, elle croit : « In
art we trust ».
Le canadien Roadsworth a reçu 53 chefs d’inculpation
pour ses interventions sur la chaussée ou les trottoirs, « Nid de poule »,
mais la mobilisation des riverains a permis l’abandon des poursuites, il a
consacré ses heures de TIG à ses jeux sur les routes.
Le style de C 215, pseudonyme de Christian Guémy est
facilement reconnaissable, ses portraits de « Simone Veil » avaient été recouverts de croix gammées.
Papiers peints collés et retravaillés :
Lilyluciole, une femme encore, illumine les
rues de Montréal et Paris, mettant en valeur le métissage.
Nadège Dauvergne, sur des papiers très fins,
évoque les préraphaélites, « Pandora ».
Elle joue joliment avec les publicités, « Madame
Récamier » d’après David.
Les femmes de YZ sont fatales, bien que les collages soient
éphémères, elles demeurent les « Eternelles amazones » au
Bénin.
Obey a commencé à peindre des t-shirts et des
skateboards, à éditer des stickers, ses affiches pour Obama sont devenues des
icônes. « Hope ».
JR est également très connu, «l’artiviste
urbain » a collé ses immenses portraits sur le mur en Israël pour rappeler la parenté des hommes ou sur les
bidonvilles de Rio, il a fait entrer 4000 visages « Au Panthéon
! »
Peintures
directes et nacelles :
Conor Harrington, aujourd’hui mieux côté que
Banksy, fait se rencontrer l’abstraction et des figures viriles très XVIII°
siècle, les galeries reflètent la rue.
S’il en coûte toujours 3000 € pour une peinture sans autorisation, les
festivals se multiplient tel celui de Grottaglie en Italie où « When We Were Kings » est
en majesté.
El Mac veut redonner de la dignité aux
victimes à Ciudad Juárez, une des capitales du crime au Mexique : « Juarense y Poderosa ».
Ses ondes de gris très modelées sont
spectaculaires.
Les
« rats » du belge
Roa inquiètent.
L’Hawaien
Hula, sur son paddle, peint la montée des eaux :
« Lewa ».
Natalia Rak la polonaise est flashy : « Quand les flèches ne suffisent pas » Moscou.
Réemploi de matériaux divers :
Bordalo II représente des sculptures d’animaux
essentiellement en plastique.
Vhils le Portugais révèle ses portraits au
burin, au marteau-piqueur et même à l’explosif.
« La
polynésienne »
Aheneah après
Miss Cross Stitch fait du point de croix sur les murs avec
2300 vis et 700 m
de fil. La française a réalisé cette œuvre au Portugal.
L’artiste australien
Buff Diss
utilise du ruban adhésif et
Abraham Clet français vivant à Florence appose ses stickers
sur les panneaux routiers.
Les délicats détournements de
Sandrine Estrade Boulet sont
éphémères mais Internet les immortalise comme tous ceux de cette liste
internationaliste qui peut fournir une porte d’entrée à des recherches
épatantes.