jeudi 30 mai 2024

Les peintres et le Maroc. Barbara Lepêcheux.

Le catalogue des amis du musée de Grenoble avait été illustré par « La petite mulâtresse » de Matisse, exposée au musée de Grenoble, pour inviter à la conférence où étaient célébrées les couleurs, la chaleur du pays des Berbères (21% de la population) ou Amazighs (hommes libres), Maures ou Numides... Barbares comme Barbara, l’étrangère.
Paul Bowles
du « Thé au Sahara » en quête de renouvellement a vécu 52 ans à Tanger où il reçut Truman Capote, Tennessee Williams, Allan Ginsberg, William Burroughs
Eugène Delacroix
accompagne une mission diplomatique commanditée par Louis Philippe pour s’assurer de la neutralité du « Sultan Moulay Abderrahmane » après la conquête de l’Algérie en 1830.
Il remplira sept « Carnets de croquis » qui documentèrent ses tableaux
 
comme « Noces juives »  à propos d’une communauté dont la présence au Maroc est attestée dès le II° siècle avant J.C. auxquels s’ajoutent ceux qui sont chassés d’Espagne avec les musulmans au moment de la Reconquista.
Il y retrouve « l’Antiquité vivante »
« Vue de Tanger » : 
« Imagine mon ami ce que c’est que de voir couchés au soleil, se promenant dans les rues, raccommodant des savates, des personnages consulaires, des Caton, des Brutus, auxquels il ne manque même pas l’air dédaigneux que devaient avoir les maîtres du monde »
Il peut entrer dans un harem, pourtant  « harām » (interdit) : 
«  Femmes d'Alger dans leur appartement ».
imité par
Georges Clairin, « Entrer dans le Harem », l’orientaliste, ethnographe avant l’heure qui s’installe au Maroc, 35 ans après le romantique.
«  Ruelle de Tanger ».
Le chef de file des « Fauves », Matisse, attend que cesse la pluie qui l’a accueilli à son arrivée, avant d’éprouver : « l'indicible douceur du « quand ça vient tout seul » et se réinventer. « Vue sur la baie de Tanger » : « explosion de la simplification ». 
« Vue de la fenêtre de la chambre 35 de l’Hôtel de France » se confronte à la lumière,
« Le Rifain assis »
exalte les couleurs.
« La porte de la Kasbah »
contracte dedans et dehors.
Ses odalisques niçoises se confondent avec le décor : « Odalisque à la culotte rouge ».
Le « Minaret à Tanger » de  Charles Camoin figure aussi au  Musée de Grenoble.
Albert Marquet
aime les surplombs et les nuances de gris : «  Le port de Rabat »
« Le Jeune Arabe » de Kees van Dongen vient de se vendre plus de 12 millions de dollars.
Ses « Marocaines au Cap Spartel » contrastent avec
« La belle Fatima et sa troupe »
.
Raoul Dufy, en recherche lui aussi, dissocie ligne et couleur, «  Le café marocain ».
« La villa atelier »
de Jacques Majorelle,
le fils de Louis, rachetée par Yves Saint Laurent et Pierre Bergé est devenue un haut lieu de tourisme.
Inventeur du « bleu Majorelle » obtenu avec le bleu outremer du chimiste Guimet,
celui du musée parisien, il peint la « Kasbah rouge»
et au sud «  Irounen, Grand Atlas».
Le mot « clarté » ouvre « Le cahier » sur lesquels le jeune Nicolas de Staël écrit et dessine « Dehors, une jeune femme arabe joue de la flûte au son cassé, musique très simple, musique banale. Banale comme la vie, comme la mort »
Il reste un an et demi dans le pays qui le fascine où il rencontre sa première femme.
Après avoir détruit plusieurs de ses œuvres réalisées là bas, 
où son compagnon s’est suicidé, Francis Bacon ne sauvergarde que «  Le Pape ».
« Paysage près de Malabata » garde trace de la tragédie.
Balthus
y connut « La caserne »
Près de 400 artistes se sont rendus dans le protectorat dont Degas, Dali
Après tant de peintres voyageurs, le régional de l’étape, le symboliste - abstrait, 
Ahmed Cherkaoui propose «  Le couronnement ».
« Les Toits »
de Mohamed Cherkaoui témoignent des ressources du pays entre Méditerranée et Atlantique, Atlas et Sahara, au bout de l’Orient et de l’Afrique, 
à 14 km de l’Europe. 
« Lorsque je découvris le Maroc, je compris que mon propre chromatisme était celui des zelliges, des zouacs, des djellabas et des caftans. Les audaces qui sont depuis les miennes, je les dois à ce pays, à la violence des accords, à l'insolence des mélanges, à l'ardeur des inventions. Cette culture est devenue la mienne, mais je ne me suis pas contenté de l'importer, je l'ai annexée, transformée, adaptée. » Yves Saint Laurent.

mercredi 29 mai 2024

Après la répétition/Persona. Ivo van Hove.

Première partie (une heure et demie) :
Charles Berling, metteur en scène entre deux femmes, peut-il sortir du théâtre ?
Deuxième partie (une heure et demie) :
Emmanuelle Bercot, actrice mutique reçoit les confidences de l’infirmière qui l’accompagne.
Il faut bien trois heures pour apprécier les textes tirés de deux films d’Ingmar Bergman qui  disait en 1965 : 
« Aujourd'hui, la réalité est absurde, aussi horrible, aussi impénétrable que nos rêves.  
Et face à elle, nous sommes sans défense, comme dans nos cauchemars... » 
L’éternelle question de la distance entre représentation et réalité n’est pas réservée aux professionnels de la profession. Les dialogues et les silences prennent leur temps et parlent à tous avec une mise en scène impressionnante quand il est question de sincérité, de passion, de folie, d’écoute, du temps qui passe…
Nos façons de recevoir des scènes de séduction entre actrice et metteur en scène sont modifiées par les débats actuels où le rôle du prédateur est souvent tenu par l’homme.
Et  peut-on imaginer le récit d’une jeune femme toute à sa jouissance par un quelconque Depardieu ?
Il fut un temps où les acteurs finissaient les pièces à poil et c’était devenu un procédé.
Ici le corps nu de l’actrice souffrante, il est vrai sur une table plus proche de la morgue que du canapé de la séduction, est christique, froid et fort, alors qu’un récit de son accompagnatrice porte par la parole toute l’incandescence érotique de l’été. 
« On peut se replier, on peut s’enfermer en soi. Alors plus de rôle à jouer, plus de grimace à faire, plus de geste mensonger. Du moins, on croit. Ta cachette n’est pas étanche. La vie s’infiltre partout »

mardi 28 mai 2024

Clinton road. Vincenzo Balzano.

La première page trop symboliste, trop explicite, à mon goût, ne reflète pas la subtilité de cette histoire de fantômes placée à juste titre derrière une phrase de Stephen King : 
« Les monstres sont réels, les fantômes aussi, ils vivent à l'intérieur de nous.
Et parfois... ils gagnent. » 
Des articles de journaux placés au début et en fin d’album éclaircissent le récit qui n’en est que plus mystérieux autour de « la route la plus hantée des Etats-Unis ».
Les aquarelles et des traits secs rendent ambiguë la réalité et très présents les délires. 
Dans cette sombre histoire sous la neige, les phares de voiture éblouissent : l’hiver est menaçant, le deuil d’un père pas résolu.
Quand la forme et le fond sont parfaitement en adéquation nous palpitons. BRRRR !

lundi 27 mai 2024

Cannes cinéphile 2024.

Pas besoin de tapis rouge pour apprécier le cinéma aux alentours du festival de Cannes où nous avons embarqué pour des voyages imaginaires dans quelques salles obscures du quartier de La Bocca.
Nous avons vu 19 films des diverses sélections, sauf l’officielle dont quelques propositions seront visibles plus tard, à domicile, et critiquables ici chaque lundi.
Cette année, avec un film sur deux comportant comme évènement notable un décès, les personnages décalés, atypiques, voire "frapadingues" ne manquaient pas… 
« Poppy » jeune australienne trisomique enjouée assiste efficacement ses proches dans une version ensoleillée de la vie.
Un jeune homme dépressif rencontre une jeune marginale atteinte d’une infection grave dans « Every thing in between ».
Agnès Jaoui en excentrique trouve sur son chemin le baroque Philippe Katherine avec la dernière livraison de Sophie Fillière : « Ma vie ma gueule ».
Qui mieux qu’Isabelle Huppert en bourgeoise hurluberlue « Prisonnière de Bordeaux » ? 
« La nouvelle femme », le combat singulier de Maria Montessori pour l’émancipation des enfants est cohérent avec son destin extraordinaire de pionnière féministe.
Dans la sélection « Vision sociale » reprenant des films déjà projetés, le palpitant « Border line »  avec un pareil titre participe à la thématique non conformiste : un couple venant d’Espagne interrogé à la frontière américaine se situe dans un indécis entre-deux.
« Le déserteur » israélien, lui aussi, ô combien, en marge, soulève des tas de questions ne se résolvant pas dans une formule vaine telle que « la guerre c’est pas bien ». 
« Frères », vus en prologue des festivités festivalières, conte la vie de deux enfants qui ont vécu seuls sept ans en forêt charentaise dans les années cinquante. Insolite mais vrai.
« Tazio », choisissant de poursuivre une activité de charbonnier, dans les années 1980 en Espagne, échappe au destin commun.
Les bookmakers argentins de «  Something old, something new, something borrowed » sont clandestins comme les magrébins à la recherche d’une « Miss Visa » faisant la connaissance d’un policier hors normes alors que « La mer est loin ». 
« Les filles du Nil » se battent pour leur émancipation en présentant leurs spectacles dans la rue et affrontent l’indifférence, l’hostilité de la plupart des hommes.
Les élèves de « Château rouge » peuvent sembler étranges, hermétiques, bien que les acteurs de l’éducation nationale déploient des trésors de patience.
Julie, championne de tennis en devenir, garde le silence, alors que son entraineur est licencié, « Julie keeps quiet ». 
« Most people die on Sunday » et «  In retrait » présentent un personnage éberlué pour l’un en Argentine et un autre, hébété, étranger à sa propre ville, au Ladakh.
Les masseuses chinoises dans « Le Blue sun palace »  à New York vivent en vase clos.
Elles ne sont pas aussi malheureuses que les migrants surexploités à Taïwan de « Mongrel » au plus bas de l’inhumanité.
Après un mariage arrangé, l’indienne « Sister midnight » dérange bien du monde, fait rire quelques spectateurs, mais pas tous.
Ce serait violenter cette recherche de fil conducteur si «  Chrismas eve in Millers’ point » 
n’était pas mis à part, puisqu’il s’agit d’un moment destiné à réunir une grande famille ordinaire, enfin presque, italienne et américaine.
Sinon en 2024, presqu' autant de cigarettes sont fumées que dans les années 50, et à part Tazio en pays basque ou avec Maria en 1900, il y a toujours une petite bière à s’envoyer. 
De cette cuvée, située en quantité entre le minimum de l’an dernier et notre record d’il y a près de 10 ans, ne se retiennent ni d’inoubliables chefs d’œuvre ni des indignes, dans ce que nous avons vus, encore que notre mémoire se montre parfois plus vive pour des œuvres énervantes que pour des coups de cœur. 

vendredi 3 mai 2024

Ecrans.

Amateur de paradoxes, je ne vais pas rechigner à reconnaître l’absurdité d’entamer une critique de l’abus d’écrans par écran interposé. La fugacité de leur clignotement et ma courte vue ne permettent pas de prendre le temps de s’appesantir pour aller au delà de l’image de foules regardant  le creux de leur main.
De petites observations peuvent cependant émerger à propos des mutations progressives de nos configurations mentales.
- Lors d’un match de ligue 2, vu en vrai, je n’ai pas été emballé par le spectacle, trop gavé de séquences répétitives des fulgurances de Ronaldinho ou Messi  qui permettent de patienter dans les salles d’attente. Le réel est décevant. La vélocité de Mbappé demeure aussi lointaine qu’un destin de princesse promis à tout enfant. 
- Je persiste à expliquer en vain à ma petite fille que le requin en baudruche au plafond du magasin est inoffensif, mais combien de vessies ai-je pris pour des lanternes? Tellement de feuilles de papier, de pigments et de pixels m’ont rongé les sangs. 
- Pédagogiquement parlant, la virtuosité des artistes sur Instagram décourage-t-elle les spectateurs ou fait-elle naître des vocations ?
Le développement des innovations technologiques (IA) est tellement fulgurant que la lenteur à se réformer de nos démocraties, accompagnant nos aveuglements, n’en est que plus flagrante.
Les querelles virtuelles ne restent pas forcément dans le fictif, elles plantent leur tente au coin des rues et des amphis. Des informations traumatisantes parfois gonflées à l’infox désinhibent les violences qui croissent de leurs croisements.
Les débats se déportent spécialement quand il s’agit de l’Europe : poule woke et coq nationaliste crachotent ou s’égosillent, les ergots plantés dans le fumier, ignorant toutes les décisions qui ont permis de traverser de sérieuses crises (Covid) et d’en affronter d’autres tant bien que mal (Ukraine).
Parmi les expressions qui me ravissent le « Tout à l’égo » a une place de choix. Et s’il en est de la traditionnelle querelle de générations, le boomeur, bavard par définition, ne peut fermer sa gueule, quand les abords de nos villes sont tatoués de signatures débordant des entrepôts désaffectés et des arrières cours ferroviaires, pour constituer de nouvelles arches à nos portes, sous nos ponts.
La gravité se leste de légèreté. Des faits anodins prennent une importance démesurée depuis un exemple déjà mentionné, quand avait été vu comme un Weinstein des bacs à sable, un garçonnet qui avait soulevé la jupe d’une fillette au bas d’un toboggan. Cette fois un élève privé de voyage scolaire apparaissant sur le fil de nos infos aurait dû voir son cas réglé sur place et qu’on n’en parle plus.
Il y avait de quoi s’esclaffer quand les médias qui avaient campé devant la porte d’une caravane pendant des heures s’indignaient que la vie privée d’un chanteur soit trop exposée. 
« C'est du vent le cinéma, de l'illusion, des bulles, du bidon. » Jean Gabin
.…….
J’interromps mes publications pendant 3 semaines … je vais m'étourdir de films au festival de Cannes où désormais Truffaut serait mis impitoyablement à l’index  par quelques indulgentes avec tant de malfaisants, lorsqu’il disait : 
«  Le cinéma c’est l’art de faire faire de joies choses à de jolies femmes ».

jeudi 2 mai 2024

Joan Miró. Sophie Bernard.

Depuis 4 ans la « conservateure en chef » du Musée de Grenoble prépare l’exposition « Un brasier de signes » consacrée à  l’iconoclaste Miró. Devant les Amis du Musée, elle a présenté un large panorama choisi parmi les 130 œuvres qui seront Place Lavalette jusqu’au 21 juillet 2024, dont « Bleu II » parmi trois « bleus » en prêt du Centre Pompidou pendant un an. Dès les années 30, le conservateur André Farcy avait acquis un dessin d’un des piliers de la modernité né en 1893.
Après le tableau « La ferme » de la période « détailliste » acheté par Hemingway,
« Intérieur »
au « réalisme magique » annonce
un vocabulaire nouveau par ses simplifications, ses grossissements, ses schématisations. Assiette et torchon sont abstraits, la paysanne monumentale s’ancre comme lui en Catalogne à Montroig.
Miró se dégage de toute convention picturale lorsqu’il s’installe à Paris au milieu des années 20, années effervescentes. Au contact d’Eluard, Tzara, Leiris, Char… il se découvre :  
« tout ce que je suis, tout ce que je deviendrai ». « La sieste », dada et surréaliste, vient après plusieurs études préparatoires où le réel s’est décanté : la baigneuse fusionne avec une maison, la Sardane se réduit à un cercle en pointillés sur fond propice au rêve.
En contrepoint, « L’addition », aux têtes de fèves, s'inspire d’Ubu de Jarry, mystérieuse, limoneuse, parmi ses immenses toiles «moins peintes que salies, troubles comme des bâtiments détruits, aguichantes comme des murs délabrés» Leiris. 
Son « Mirómonde » au langage onirique peuplé d’étoiles et de points, s’épure.
Du «  Catalan » ne reste que le béret en apesanteur,
Il réduit « Le toréador » à une tête d’épingle .
« Peinture »
(1927) témoigne de son goût pour le cirque partagé avec Calder.
Il ambitionne « d’assassiner la peinture »
au moyen de la peinture et expérimente avec le laconique « 
Portrait d'une danseuse » 
des sculptures matiéristes
et des collages de papier de verre, papier goudron, fil de fer, chiffons, 
pour un « Sans titre » de 1929.
Dans les années de guerre civile espagnole, le « Personnage » au pastel, mi-homme mi-oiseau fait partie d’une cohorte inquiétante
comme la « Tête d’homme » spectrale, grotesque.
«  L’objet du couchant » présente une féminité menaçante . 
Après avoir quitté la Catalogne, sa sensualité palpite dans un « dessin poème » de 1937.
Réfugié en Normandie, il produit « Constellations », une série de peintures en petit format sur des supports de fortune. 
« Je ressentais un profond désir d’évasion. Je me renfermais en moi-même, à dessein. La nuit, la musique et les étoiles commencèrent à jouer un rôle majeur, dans la suggestion de mes tableaux ».
En 1947, il retrouve Pierre Matisse qui a contribué à sa notoriété en Amérique où il quitte la peinture de chevalet pour des formats très grands : « Grande bande »  de 5 m du musée de Grenoble parsemée
de « Miróglyphes en liberté » selon le mot de Jacques Dupin, son biographe. En 1956, il s’installe à Palma de Majorque.
Son « Personnage devant le soleil » ébahi au cœur de l’espace, enfantin et cosmique, attendrit Prévert :« Gentil spectre, intimidant de beauté solaire ».
« Bleu I »
est l’aboutissement d'une ascèse propre à un archer japonais, 
le temps de la méditation est plus long que celui de la réalisation épurée.
Avec le minimum de moyen, le maximum d’intensité : «  Sans titre 26 »
Dans une période exubérante il lacère ses toiles, les brûle. 
« Silence »  libre et violent, contre Franco, serait « la négation de la négativité ».
Grâce à Maeght, il s’essaye à la sculpture en bronze :  
« Femme »  1969, rejoint d’antiques représentations.
Le noir envahit « Personnages et oiseaux dans la nuit » de 1974. Il avait rencontré la calligraphie orientale et la peinture japonaise, il a suivi un parcours parallèle à l’éphémère groupe Cobra qui voulait fusionner expressionnisme, surréalisme et abstraction.
« Femme »
(1978) aux touches violentes, exprime une émotion violente, entre l’orgasme et la mort. Tout en contraste, le peintre du silence crie, l’aérien éclabousse, gribouille.
L’azur côtoyant toujours les ténèbres, il expérimente jusqu’à sa mort en 1983. 
« Ce qui compte, ce n’est pas une œuvre, c’est la trajectoire de l’esprit ».