Les plaisirs de la découverte d’une écriture limpide alliant
humour et poésie en un « quatuor des quatre saisons » se sont un peu
émoussés.
« Nous sommes
aujourd’hui le premier jour de l’an 2014, je suis par conséquent rendu déjà
loin dans le futur de mon enfance. »
Si la naissance de sa fille décrite dans ces 300 pages est
toujours un motif incontestable d’émerveillement, je préfère par ailleurs ses descriptions à
propos des brosses à dents que des résumés d’une mythologie nordique restée
lointaine.
« … les journées
ensoleillées et pleines de rires ne sont pas la règle, même si elles
existent. »
Bien que les illustrations présentent d’attirants paysages
norvégiens, ses considérations sur les atomes m’ont parues quelque peu
filandreuses, alors que souvent ses pensées sont percutantes.
« Je ne sais pas
ce qui est le plus effrayant, un individu sur une petite planète qui vénère sa
personne et son monde comme si l’infini n’existait pas, ou un individu qui
brûle ses semblables parce que l’infini existe. »
Quelle tristesse d’avoir à relever la phrase ci-dessous comme si n’était plus évident.
« Vivre avec les autres est, je pense, la
principale chose que nous apprend l’école… »
Mais partager ses
mots que font naître un feu d’artifices peut nous élever :
« … un monde au
dessus de notre monde, le temps d’un bref moment riche et plein de beauté,
n’était pas une illusion, mais représentait une chose réelle : nos vies
pouvaient aussi ressembler à cela. »