Mon camarade Pellissier, qui nous manque tant,
http://blog-de-guy.blogspot.fr/2016/03/michel-pellissier.html,
m’avait fait connaître les écrivains Albert Thierry, Henri Poulaille le promoteur de la
littérature prolétarienne, et certains qui concouraient pour le prix de
littérature « populiste » dont furent lauréats : Guilloux,
Picouly ou Nucéra.
« Nous voulons
aller aux petites gens, aux gens médiocres qui sont la masse de la société »
Je me souviens par ailleurs d’un texte de Cavana, bien
placé pour défendre le qualificatif « populiste » quand sa coloration
péjorative commençait à devenir dominante.
C’est que la tendance démagogique est formidablement
puissante dans le monde, et sa vigueur ne s’est pas arrêtée à
nos frontières comme un quelconque nuage radioactif.
Les temps sont aux gros traits, à la grossièreté.
Les flatteurs démagogiques qui prônent le repli, l’entre soi,
avec succès, ne sévissent pas seulement le temps d’une élection et ne sont pas
cantonnés de l’autre côté des Alpes.
Ceux qui n’ont pas connu la victoire électorale chez nous
entretiennent la défiance envers la démocratie et battent le pavé régulièrement,
pas toujours festivement.
J’avais retenu l’expression « faire les
conscrits » de mon ami cité en tête d’article, libertaire à l’ancienne,
notre maître en liberté, attentif aux mots, qui me trouvait bien futile à
fabriquer des marionnettes et des pancartes "punchy", lors de lointaines protestations
contre les maîtres directeurs.
« La fête à Macron » avait des allures de
Carnaval avec images fournies aux chaînes, elle a réchauffé les convaincus, fait
du chiffre, dans le goût de cette société amusante où la
rigolote Charline fait le buzz.
« Il faut des
fêtes bruyantes aux populations » Napoléon.
Mais au-delà d’un samedi où l’on amène les enfants au match,
la fin de l’alliance des gauches a été théorisée par l’élite des Insoumis debout
la nuit, pour préférer un affrontement des « gens » contre l’élite, même
si quelques égarés jadis en position de responsabilité courent à nouveau après
l’éternel Besancenot, rêvant toujours de gauche « plurielle », « arc en ciel », « coagulée ».
La haine envers les journalistes est entretenue par d’anciens
journalistes. Un car régie de France Info a été détruit bien que les protestataires ne puissent se plaindre du traitement d’une manifestation pour
laquelle Lordon et Ruffin appelaient à un «débordement général». Leur prochain rassemblement est déjà bien annoncé: « prenez date » demandait
le présentateur du journal d’informations de France Inter.
Mélenchon, qui a le sens de la formule, ne veut plus de
« La gauche selfie »; la clarification s’opérera à propos de
l’Europe.
Les politiques et les médias ont des responsabilités
éminentes dans le débat qui occupe les perdants dont
certains s’accrochent encore à quelques schémas anciens vite repris après la surprise de l'éclatement du monde ancien.
Un feu polémique quotidien est entretenu à base de petites
phrases, forcément courtes, et même si 50 € ne pèsent effectivement rien par
rapport à un sacrifice suprême, il convient que la haine ne retombe pas. Pourtant
le chef de l’état travaille à la cohésion de la société avec son discours aux
Bernardins par exemple. Le chemin est d’autant plus savonneux pour aller
vers une société apaisée que certains flattent « le pékin » parce
qu’ils ne veulent surtout pas de responsabilités, ni amener le peuple à
regarder les situations en face, ou se préparer aux bouleversements
technologiques, écologiques… politiques qu’ils ont contribué à créer par
devers eux.
Ma litanie déplorante ne peut que s’assombrir quand j’entends
parler de symptômes pré autistiques pour les bébés qui ne sont pas éloignés des
écrans, leurs parents ont le nez sur la vitre.
Voilà un marché nouveau, après les dyslexiques représentant parfois un quart de classe, sans compter ceux qui, sans vergogne,
n’ouvrent pas un cahier de la journée.
Voilà un gibier prêt à se faire crémer tout ce qu’on veut, avant que crame le monde.
……
La photo est prise dans le stade de Lyon lors de la
rencontre contre Nantes où il y avait
50 000 spectateurs d’après tout le monde.