dimanche 26 mars 2017

Le temps et la chambre. Botho Strauss. Alain Françon.

Le metteur en scène est réputé,
l’auteur est fameux,
Les acteurs sont excellents et pas seulement le célèbre Jacques  Weber,
la belle actrice principale Georgia Scalliet passe par toutes les nuances affolantes :
coquine,  lointaine, fragile, cynique; changeante.
De familières lumières à la Hopper apportent des évidences à un texte poétique aux séquences déroutantes.
Je m’accroche pour recenser quelques éléments rassurants car si les deux heures passent agréablement et qu’il n’y a pas d’obscurité dans les mots, je suis pourtant resté perplexe après avoir applaudi.
Repartir du titre : « le temps » est fantasque et « la chambre » ou plutôt la vaste salle des pas perdus qui devrait être un élément stable est sans cesse traversée par des personnages improbables.
On rit parfois et j’ai bien compris qu’il y avait du jeu à partir de fantasmes et de solitudes, mais s’il faut un mode d’emploi comme pour monter un meuble suédois, ça tue l’amour quand même.
L’incommunicabilité on a déjà vu ça, et des airs de Beckett ou de Ionesco aussi.
Du vrai théâtre sans vidéo: cela devient rare et c’est pour être surpris qu’on va au spectacle…alors ? 
Je deviendrais si obtus à ne pas apprécier Liberté et Imagination ?   
« Je n’arrive pas à recoller les morceaux. Je me creuse la tête »  c’est ce que je pouvais me dire, comme Marie Streuber, la femme aux facettes incertaines lorsqu'elle croise les deux vieux compères gardiens des lieux qui mettent de temps en temps le nez à la fenêtre pour raconter ce qu’ils voient dans la rue et qu’on ne voit pas, sans interférer avec grand monde.
Des critiques souvent séduits, y ont discerné une dimension sociale, je n’ai rien perçu de tel, m'épargnant des digressions trop fréquentes  dans mes rendez-vous à la MC2.

samedi 25 mars 2017

Schnock n°25.

La revue des vieux n’avait pas encore consacré un dossier à Michel Audiard alors que le dialoguiste a sûrement inspiré bien des rédacteurs de la revue de 178 pages, dont le style chantourné chaleureusement familier vient de la même cour de récréation, quand le populaire frayait avec les abécédaires poétiques.
Ils s’en donnent à cœur joie sans mélancolie, ni cirage de pompes :
Un dico qui va de « casquette » à « Proust », une interview du fiston Jacques, l’origine de quelques répliques :
-        Comment il s’appelle votre chien ?
-        Tango (…)
-        Tango ça s’écrit comme un tango ?
-        Non, mais comment vous voulez que ça s’écrive ? Comme « paso-doble » ?
un choix original de dialogues concernant le chic parisien, Gabin et Blier ayant déjà eu l’honneur de couv’ du trimestriel (ah pas Gabin !), quelques pages concernant un des acteurs préférés du natif du XIV° arrondissement : Maurice Biraud, réparent un de nos oublis.
Et aussi : un rappel des empoignades avec les cahiers du cinéma, son goût pour le vélo à ne pas confondre avec la bicyclette, la « collaboration » avec Albert Simonin, et un retour sur « les années anthracites ( 75-85) », sombres, un de ses articles pour «  Le Crapouillot » intitulé : « Je suis un sale mec ».
Tachella, l’auteur de « Cousins, cousines », qui donne dans ce numéro un entretien, avait arrêté de tourner quand on lui avait dit: « Vous faites de bons dialogues. C’est démodé. »
Et si l’interview d’Al Cap par Alain Resnais ne m’a pas parlé car la bande dessinée Li’l Abner m’est toujours étrangère, le récit d’un ancien directeur de chez Castel, la boîte de nuit, est intéressant et les rubriques habituelles bienvenues : le punk du mois étant Benoit Poelvoorde, l’histoire du pantalon pour les femmes à l’assemblée nationale éclairante, et dans le top 15 des aliments qui rendent chauves :
« J’aime pas tirer sur les ambulances mais entre les salsifis, les Dragibus noirs et les Apéricubes nature, je me demande qui va bien pouvoir gagner le Nobel de littérature. 
Comment ça, Bob Dylan ? »

vendredi 24 mars 2017

Arrête ton cinéma !

Quand sur un plateau de théâtre nous estimons que la réalité est bien éclairée, nous n’avons pas perdu notre soirée, mais lorsque dans la réalité, il y a trop de théâtre, on aurait tendance à demander aux acteurs d’arrêter leur cinéma.
En effet combien parlent sans savoir : de tel film - je sais je l’ai fait - sans l’avoir vu, ou par exemple de la télévision en tant que lecteur de Télérama sans téléviseur et ceux qui portent des avis définitifs à propos des réseaux sociaux sans y être jamais allés. 
Ces trusts frustres, Face book et Tweeter sont certes de grands pourvoyeurs de faux semblants comme ces experts en football qui n’ont jamais mis les pieds sur une pelouse ni dans un stade, à mettre en regard de numéros 10 devenus commentateurs en tout sans en avoir la moindre légitimité.
Depuis que des réparties de marionnettes se sont confondues « à l’insu de leur plein gré » avec leur personnage de chair, c’est qu’ « il n’y a plus de limite quand les bornes sont franchies » quand réel et virtuel se confondent.Tel qui ne s’est jamais tâché devant un quelconque fourneau peut pourvoir en conseils culinaires, et tant de sélectionneurs, de profs, d’ingénieurs, d’économistes, de présidents normaux, qui remettent tous leurs semblables à leur place !
« Qui voit le ciel dans l’eau, voit les poissons dans les arbres. » 
Je m’en voudrais de me placer en surplomb de ces comédies où le manque de discernement le dispute à l’impudeur.
Bien des paradoxes peuvent nous déconcerter : les générations qui ont été le plus élevées dans l’anti racisme se révèlent les plus perméables aux thèses de l’extrême droite.  Et ce n’est pas qu’une faille logique ou éducative ; à trop jouer sur la culpabilité, les écoutilles se sont fermées et les mots ne sont plus entendus. A trop avoir crié « au loup ! » à chaque caniche qui passait, certains en appellent à la bête prometteuse en sensations fortes.
Depuis que tout est sécurisé, casques et portiques détecteurs, les conduites à risques se sont multipliées avec des moi perturbés faisant l’arbre droit sur les rebords des toits à 200 m de la terre ferme.
Et ce ne sont pas que des adeptes du second degré qui font collection de paquets de cigarettes portant les avertissements les plus gores ; les recommandations de consommer avec modération placées sur les étiquettes de capiteux liquides ne sont pas suivies.
Quand les partisans de Fillon regrettent que ses faits et gestes soient scrutés chaque jour, ils veulent ignorer les faits et eux qui avaient le plus fait publicité de leur vertu, de leurs valeurs, se retrouvent côté voleur, leurs mots ne s’incarnent plus, heureusement.
« L’ordre du monde » actuel, est un repoussoir à progressistes, mais n’est-ce pas s’y soumettre, quand sont méprisées les paroles des professeurs qui auraient des velléités d’instruire au détriment des génuflecteurs devant les électeurs ? Les affaissements de l’école ont préparé les fessées à venir.
Ceux qui regrettent les comportements de partis, dénoncent ceux qui voudraient dépasser les divisions anciennes. Macron  se fait allumer pour avoir dit qu’il était d’accord avec l’un ou l’autre de ses interlocuteurs à certains moments et d'ailleurs s'il est la cible privilégiée par la droite et l’extrême droite, c'est bien qu'il dérange les vieux schémas. Il n’insulte pas l’avenir et vise à rassembler au-delà de son camp et non à flatter le militant déjà convaincu, avide d’arguments dépréciant l’adversaire, d’autant plus virulent qu’il est faible.
Ne pas prétendre détenir seul la vérité est une preuve de force quand les plus froussards sont ceux qui font le plus les mariolles: la peur des autres suinte dans chaque intervention de l’extrême droite.
« Le courage consiste à dominer sa peur, non pas à ne pas avoir peur. » François Mitterrand
……………….
Le dessin ci-dessus est de « Courrier International » et celui d’après la démission de Le Roux du « Canard enchaîné » :

jeudi 23 mars 2017

Al Andalus, une civilisation raffinée. Issa Steve Betti.

Au VII° siècle, Arabes et Berbères islamisés arrivent sur la péninsule ibérique au rocher de Gibraltar (« Djebel Tariq », « la montagne de Tariq »  du nom de leur chef).
Des précisions étymologiques vont être ainsi être apportées, tout au long de la conférence devant les amis du musée de Grenoble qui témoignent de l’empreinte de ces siècles mal connus de notre côté des Pyrénées.
Si certaines interprétations sont toujours discutées pour Andalousia, « Vandalousia » rappellerait que les Vandales passèrent par là, avant que s’installent les Wisigoths.
Aussi barbares que d’autres Francs qui les ont repoussés, ils ont adopté l’arianisme qui se distingue du catholicisme, se rendant indépendants de Constantinople et de Rome, car pour eux Jésus est plus humain que divin. Leurs habits composés et non plus ajustés comme les romains nécessitaient des fibules cloisonnées par d’habiles orfèvres.
A cause d’une succession dynastique contestée, une guerre civile a déchiré le royaume. Rodrigue (Rodéric) leur dernier roi occupé à réduire une révolte basque arriva trop tard pour empêcher l’invasion omeyyade qui prendra toute son ampleur après la bataille de Guadalete en 711.
La présence arabe dura huit siècles, à l’exception des Asturies lieu de résistance, d’où le titre de « prince des Asturies » utilisé pour désigner le dauphin du roi d’Espagne.
Le moine Beatus dans son « Commentaire à l’Apocalypse » illustré magnifiquement, avait bien annoncé la venue de l’Antéchrist avec la bête déchaînée obéissant à la grande prostituée de Babylone alors représentée par La Mecque après avoir été Rome.
Des église romanes sont édifiées comme Sant Climent de Taüll  avec son clocher lombard
comportait un christ pantocrator (« en majesté » et non souffrant) désormais installé à Barcelone.
La religion musulmane étendait de Kaboul à Fez l’archipel de ses villes au milieu des déserts ; ses ouailles ont trouvé en Espagne un jardin où prospéraient les blés. Suite à des croisements, les oranges se sont adoucies au Portugal, si bien que l’on dit « bortoqal » en turc pour désigner l’agrume appelée « pomme de Chine » en Allemagne. 
Renoir rassemble « les fruits du midi » : les mots aubergine, abricot, melon, pastèque, pêche, amande, sirop, sorbet, et orange (amère) viennent de l’arabe tout comme alcool.
En architecture : les arcs sont outrepassés ou bicolores, aux bains arabes de Gérone, les fenêtres polylobées de la lanterne au dessus des salles aux différentes fonctions datent du  XIIe.
Le Hammam de Ronda est également bien conservé.
Abd al-Rahman qui avait échappé au massacre ordonné à Bagdad par les Abbassides fonda l’émirat indépendant de Cordoue. Charlemagne parti pour le combattre, fut attaqué par les Vascons à Roncevaux ; Hruotland immortalisé par la Chanson de Roland, né à Trèves, ville rhénane, y perdit la vie.
Cordoue, atteignit probablement le demi million d’habitants( Paris à cette époque en  comptait 
5 000), sous le califat d’Abd el-Rahmân III, cheveux blonds teints au henné et yeux bleus,
Sa mosquée, La Mezquita, agrandie plusieurs fois est une des plus vastes du monde.
Une cathédrale y fut incrustée qui fit dire à Charles Quint :
« Vous avez détruit ce que l'on ne voyait nulle part pour construire ce que l'on voit partout. »
Le cloître du monastère de San Juan de Duero de Soria trahit des influences architecturales de style « mudéjar » qui succèda à l’art « mozarabe » et ses entrelacs végétaux.
Minarets et coupoles se multiplièrent.
Les artistes  mêlaient à l’art roman leurs arcs en fer à cheval, leurs briques et azulejos.
Ils excellaient dans la marqueterie présente dans des plafonds à caisson
et dans l’art de travailler le fer damassé.
Nos cordonniers sont les héritiers de la tradition venue de Libye et qui fleurit à Cordoue devenue fameuse pour son travail du cuir. 
« La Pyxide d’al-Mughîra » renfermait des parfums,
« Le lion de Monzón »  visible au département des arts de l’islam au Louvre servait de fontaine,
les paons affrontés sur une soie millénaire provenant d’un atelier andalou figurent sur le dit « suaire de Saint Sernin » au musée de Cluny.
Le palais de l'Aljaferia à Saragosse préfigure les châteaux forts qui à l'époque sont encore en bois par chez nous, au moment où les émirats se désunissent en taïfas (factions).
La calligraphie coufique, étirée, scandée, a traversé le temps. Le souvenir des moments  précieux et rares où chrétiens, juifs et musulmans vivaient en harmonie,
comme le brio d Al-Hakam II dont la bibliothèque renfermait 400 000 volumes,
Saint Jacques, ressuscité depuis son champ d’étoiles (Compostelle)
resteront-ils d’avantage dans les mémoires que le matamore (qui tue les maures) ?
Ce glaive vengeur, il vaut mieux le remettre dans les mains d’Audiard :
« J'ai bon caractère mais j'ai le glaive vengeur et le bras séculier. L'aigle va fondre sur la vieille buse.»
Et la conclusion, au livret des amis du musée :
« Malgré le sursaut des Almoravides puis des Almohades, La Reconquista sonnera bel et bien le glas de la civilisation raffinée d’El Andalus. »

mercredi 22 mars 2017

Equateur J 16 # 1. Guayaquil.

Nous remplaçons le musée de « Los Amantes de Sumpa » prévu au programme par une visite de Guayaquil : 4 millions d’habitants, le port le plus important de la côte ouest de l'Amérique latine,  même si l’appellation «  La perle du pacifique » parait un peu exagérée.
Nous circulons aisément dans la ville à une heure encore matinale jusqu’à la cathédrale.
Nous pénétrons  dans le parc Séminario ou parque Simon Bolivar où nous découvrons des iguanes en liberté au milieu des pelouses, dans des arbres, sur les statues, ou dans une grotte artificielle destinée à la vierge. Cette bête préhistorique réagit avec lenteur sauf à la vue d’un chien où l’instinct de survie lui rend sa vivacité pour grimper dans l’arbre.  Des carpes koï partagent un bassin avec des tortues.
Nous rentrons dans la cathédrale décorée de peintures et de statues néo modernes : Dieu porte une barbe marron au lieu de la blanche, une sainte est vêtue d’une robe XX°, une statue mortuaire d’évêque en gisant provoque des gestes de ferveur… Avec C. nous vidons nos poches de notre petite monnaie pour donner l’aumône à une dame au doux visage à la sortie de l’édifice.
Notre chauffeur nous dépose dans un autre secteur de la ville, pas loin des bidonvilles aux murs colorés aux frais de la ville pour ne pas blesser le regard des visiteurs.
Nous nous trouvons dans le quartier «  Las penas » et « Cerro Santa Ana » sorte de Montmartre local avec ses escaliers qui remplacent les rues,
des façades colorées qui affichent des photos anciennes des lieux,
des abords très fleuris où se dissimulent des chats, et des plaques curieuses indiquant le nombre de personnes acceptables dans les maisons.
Quoique modestes, elles prennent un air bobo grâce à l’environnement urbain rénové et abritent petits commerces, bistrots, boucheries, artisanat.
Dans les rues nous croisons surtout des vigiles et des chats à cette heure.
En haut des 200 et quelques marches, une esplanade domine la ville et le large fleuve. Elle possède une église ouverte dans laquelle j’essaie un pauvre piano désaccordé aux revêtements de touche manquants. Un curieux vitrail représente une jeune femme, la donatrice, en train d'en jouer. Sur l’esplanade Juan Pueblos, Jean le peuple,  sa sculpture en bronze attend qu’un touriste se love dans ses bras pour la photo.
D’ici, nous mesurons le contraste entre les favelas d’un côté et les toits aménagés avec piscine où nage un solitaire d’autre part.
Nous gravissons l’escalier du phare puis redescendons en étant salués poliment par les vigiles en gilet pare-balles jusqu’à la maison Calderon, occupée actuellement par le ministère de la culture. Outre les œuvres d’art, dont une sculpture de la fécondité et quelques statues en céramique, nous pouvons admirer l’intérieur d’une demeure du début du siècle toute en bois, murs et toit, avec un patio aujourd’hui recouvert d’une verrière pour protéger un carrelage d’origine européenne aux motifs en relief assez inédits.
Regroupés dans l’ancienne salle de séjour de la famille,un coffre à rangement et tiroirs, un grand vase jaune au sol fruit d’une donation et une double table nous sont dévoilés par un jeune employé qui s’improvise guide. De voir tout ce bois intérieur rappelle aussi pourquoi la ville a connu cinq incendies.
Nous disons « au revoir » à la capitale économique que nous avons l’impression d’avoir un peu mieux aperçue d’en haut et cherchons la route de Salinas que nous avons du mal à trouver.

mardi 21 mars 2017

Notes pour une histoire de guerre. Gipi.

BD aussi sombre que celle chroniquée la semaine dernière était ensoleillée.
Il s’agit d’une guerre : on peut la situer d’abord dans les Balkans pour les paysages, les motifs obscurs, les milices mafieuses et puis comme les villages s’appellent Saint Martin, Saint Julien, Saint André, pourquoi pas chez nous, ou ailleurs ? Le dessinateur est Italien.
« A quelle distance doivent exploser les bombes pour te faire dire qu'une guerre est la tienne ? »
Le trait est acéré et convient parfaitement à décrire la dérive de mômes décérébrés. La guerre ne bombarde pas seulement des maisons. Christian, Julien et Stéphane « P'tit Kalibre » sont détruits avec des parcelles d’enfance d’autant plus émouvantes à voir subsister qu’ils contribuent à ensauvager le monde.
Douze ans après sa parution, cet album de chez « Actes Sud » est encore plus percutant, en se mettant du côté des « gagnants », gagnant d’un blouson de cuir, d’un rêve de moto, ayant écrabouillé pas seulement leur innocence mais beaucoup de leurs semblables qui ont eu le malheur de croiser la route de ces voyous. Au nom de leur liberté,  ils se sont asservis.
Il y a du Baru pour le trait :
 du Gomorra pour le désespoir :
 http://blog-de-guy.blogspot.fr/2015/12/suburra-stefano-sollima.html

lundi 20 mars 2017

Citoyen d’honneur. Mariano Cohn Gastón Duprat.

Borges n’a jamais eu le prix Nobel, mais un de ses compatriotes vient de l’obtenir : c’est de la fiction.
Cet écrivain argentin revient dans son village natal qu’il a quitté il y a trente ans.
S’étant inspiré des personnages rencontrés dans sa jeunesse pour bâtir une œuvre qui lui a apporté la fortune, il va devoir servir les intérêts divers de ses concitoyens pendant son court séjour.
Sous des allures de comédie, ce film, qui mérite bien des honneurs, développe le thème de l’écart entre la réalité qui peut dépasser l’imagination et inversement.
Les personnages pittoresques ne sont pas des pantins d’une usine à gags, ils permettent d’entrer vivement dans le débat concernant la « post vérité » qu’on n’ose même pas appeler « mensonge ».
Il est question de la fracture culturelle, du temps qui passe, de la fidélité à soi même, de courage, de sincérité,  et d’ennui, sans une once de mépris.
Les grincements qui font rire s’amplifient pour une montée en tension parfaitement menée.
Quand s’avance le dénouement, les masques tombent.
Et l’humour nous sauve encore sur ce coup.