Les médias sont passés à la séquence « burn-out »,
et le débat « collège » est déjà loin, pour lequel la formule «
le niveau monte » peut être abandonnée définitivement, après avoir fait
florès depuis Baudelot et Establet avant de tomber de Charybde en PISA : pareil pour la
presse !
Et Le Vaillant dans Libé : « si on supprimait l’école (et ses réformes) ? » qui
ressort des mots des années Illich et Summerhill : ça ne nous rajeunit
pas !
Je viens d’envoyer à Télérama ces mots :
«… vous mettez en
évidence le ressenti d’une institutrice retraitée, comme moi, qui n’a pour seul
argument qu’elle est fatiguée des « vieilles barbes » ; pourtant
Régis s’est rasé la moustache mais pas Jaurès. C’est sans doute pour refléter
l’accablant niveau des débats sous le titre jeunes / vieux, que vous avez
privilégié celui là, venant après les « bas du front » de Joffrin et
les « pseudos intellectuels» de NVB et précédant les coups de fouets
qu’attend avec impatience ma conscrite Durut Bela (professeur en sciences de
l’éducation, interrogée par l’hebdomadaire) qui devrait être également à la
retraite, bien que préservée semble-t-il des élèves depuis belle lurette, dans
le mol dossier consacré à la publicité de la réforme du collège. »
Les journalistes compatissent avec les salariés sous
pression, mais ils ne cessent d’accabler les profs qui décidément ont du mal à comprendre :
seraient-ils contre l’égalité ?
Les urnes risquent d’être peu fournies en suffrage pour la
pseudo gauche ; ce sera le recours ultime ignorant les consultations qui
n’abusent plus grand monde.
Après avoir couru derrière quelques leurres en peau de latin,
ce que j’ai pu lire dans la presse m’a paru bien fade, pipé. Et le sabir, pas si anodin, de la
techno structure accusant la distance entre décideurs et exécutants méritait-il
mieux que des ricanements ?
Depuis le début de ma carrière d’instit’, en 68, c’est
chaque fois au nom de l’égalité que s’empilent les réformes : maths
modernes, disciplines d’éveil, notation ABC … avec dans les faits une
diminution des heures de français qui portent les fruits secs que l’on connait.
Ci-dessus une BD du ministère à agrandir en cliquant dessus,
qui situe le niveau d’infantilisation des personnels. Et lisez plutôt la
"méforme du collège" d’un compagnon de blog, militant inlassable d’une école plus
juste et performante : « L’autre monde », ci contre dans la colonne de droite.
Dans une société où Nabila est une vedette, Duflot ministre
et Pujadas journaliste, les modèles sont écroulés. Alors ce pays vieilli flatte la jeunesse pour
rester dans le registre qui tant excite la presse : les vieilles barbes
parlant aux vieilles barbes.
Les « cycles » introduits en primaire n’ont pas
fonctionné : on les propose à cheval entre école et collège, les EPI (enseignement
pratique interdisciplinaire) remplacent les défuntes IDD (Itinéraires De
Découverte) qui ne marchaient pas : on change les lettres.
Les mots sont morts. Pour aller au-delà de quelques phrases
échangées sur Facebook avec une vieille complice de La FCPE qui s’étonnait de mon scepticisme, moi l’ancien
militant du SGEN CFDT, syndicat qui aujourd’hui se propose de passer dans les
collèges pour expliquer la réforme du ministère, je révise mes engagements.
Je souhaitais l’entrée des parents à l’école, le travail en
équipe, la pédagogie du projet, l’enfant au centre…
Les temps ont changé : l’enfant silencieux est passé en
mode impérieux, prescripteur, le précepteur adulte s’est effacé, les parents
sont devenus des consommateurs alors qu’ils étaient des amis de l’école. Pour
la rédaction des projets, les inspectrices imposent des éléments de langage, et
bien des collectifs se sont épuisés en parlottes inutiles, dévoyés en affichages
publicitaires au détriment d’engagement authentiques, sous un caporalisme aux
allures participatives mais visant au conformisme.
Les profs sont résignés, la réforme du collège va se faire
dans la suite logique de celle du lycée de Chatel, surmontera-t-elle le manque
d’appétit, de travail de nos enfants? Quant à la formation d’hommes et de
femmes libres ?
Le blabla autour des promesses a entretenu l’idée d’une école qui ennuie, surmène et
bien des discours tenaient de la publicité : « maigrissez sans effort et
continuez à vous empiffrer ».
Allez tout le monde au bac (à sable) !
…………
Libé peut être pédagogique quand il rappelle :
-
En 1979, la France a accueilli plus de 100 000 « boat people » venant du
Cambodge et du Viet Nam.
-
La
commission européenne a demandé aux 28 états de l’UE de se répartir 20 0000
réfugiés (1 pour 25 000 habitants).
-
La
Turquie héberge 1,7 millions de réfugiés. Le Liban plus d’un
million (le quart de sa population)
L’image qui chapeaute cet article est prise dans Libé qui
fait sa propre pub pour une nouvelle formule. Habile, jouant avec les
contradictions, ce qu’ils n’ont pas fait dans le débat sur l’école où tout
contradicteur était affublé de l'étiquette infamante "à droite", rendant tout débat impossible.
………..
Pas dessin du « Canard » cette semaine qui avait
cependant une bonne manchette :
"Espagne : Podemos, France : pas des masses "
Faute de dessins convaincants concernant le collège, je
propose celui du Point réalisé avant que les scandales de la FIFA n’éclatent.