Quand après avoir vu
son spectacle j’ai cherché quelques renseignements sur la chorégraphe,
l’étiquette "post moderne" lui était apposée, notion qui m’évoque Coluche dans
« Omo, plus blanc que blanc » : après le moderne qui date de la
renaissance, des cubistes, de la mercière qui a fermé sa moderne boutique, c’est
encore du moderne.
Bref !
Le spectacle est bref et pour moi il aurait pu durer
jusqu’au bout de la nuit ; les musiques répétitives de Phil Glass ne
finissent jamais. La danse se fond dans les rythmes lancinants où se découvrent
d’infinies variations, les danseurs sont impressionnants et élégants même
pendant les rappels. Parfois, j’aime la beauté quand elle est froide.
Je me suis retrouvé dans cette quête élémentaire du bon pas,
comme on peut chercher le mot juste, la seconde exacte où la photographie
saisira une vérité.
Nous sommes entrainés dans un tourbillon hypnotique d’une
énergie sans transpiration, d’une séduction qui donne le vertige. J’ai pensé
aux derviches tourneurs.
Si le temps est aboli durant une heure, l’espace est
chamboulé lui aussi avec des projections sur un écran de gaze discret d’images de
Sol Lewitt qui accompagnent les 12 acteurs impeccables dans leurs déplacements
acharnés et légers, insistants, au-delà de nos pesanteurs.
Quand la rigueur la plus impressionnante donne cet air de
liberté le plus élevé, nous applaudissons.