Premier débat au forum de Libé, d’une série de dix, après une introduction générale avec N. Demorand et G. Collomb où est évoquée la technologie qui pourrait amener l’énergie venant du soleil du Sahara vers nos métropoles alors que l’entreprise Photowatt dans les parages à Bourgoin était à plat et qu’il y a bien du travail pour remettre debout une filière photovoltaïque.
Quand l’état nation ruiné, essoufflé est bousculé, l’espérance se porte vers « Les Nouvelles frontières » titre de la saison 2011 du forum de Libé à Lyon.
« Une idée forte communique un peu de sa force aux contradicteurs » M. Proust
La filière dont il est question dans ce débat autour du livre est celle qui regroupe auteur, éditeur, libraire, défendue par le PDG actuel de la FNAC qui proposait alors sa « liseuse » numérique complémentaire du livre disait-il. Le vilain pour lui : le pure player Amazon.
Les incunables sont remis à jour, « la numérisation donne une vie nouvelle aux textes » plaidera le directeur de Google France, faisant valoir son partenariat avec les bibliothèques de Lyon.
Mais ce qui est bon pour les auteurs morts peut mettre les auteurs vivants en difficulté.
C’est Olivier Poivre d’Arvor plus dense que son frère qui défend le livre en papier.
« On peut regarder un film porno, mais faire l’amour c’est mieux »
L’objet sacré, souvent recommandé par un ami de son réseau social avant que le mot soit pris dans la toile, n’a pas tué le manuscrit.
L’écriture est vieille de 4000 ans, l’imprimerie de 550 ans, Internet de 35 ans et la toile a 20 ans.
Internet n’a pas tué la télévision qui n’a pas tué le cinéma qui n’a pas tué le théâtre.
La résistance du cinéma français face à des entreprises mondialisée peut servir de modèle alors que le contre exemple serait l’industrie du disque écroulée.
…..
Le dessin du Canard
vendredi 25 mai 2012
jeudi 24 mai 2012
100 photos de Martin Parr pour la liberté de la presse.
Pour Reporter Sans Frontières, le photographe anglais a offert 100 photos qui donnent à réfléchir sur le tourisme, en vente chez les marchands de journaux : un soutien à l’organisation qui précise que dans le monde « un acteur de l'information est tué tous les cinq jours »
Des plages d’Angleterre à celles de Bali, des foules à Shanghai ou Venise, en des lieux remarquables sur l’Acropole ou le Machu Pichu, nous rencontrons les stéréotypes des photographes autour de la tour penchée de Pise, avec les vendeurs de babioles à Venise, sur fond de couleur rose à Disneyland.
Les rapports de domination en Turquie, la tristesse en Thaïlande, le mauvais goût, l’indifférence, l’obscénité. J’ai été de ces touristes, comme lui, avec ma casquette qui fait tache dans des lieux sublimes.
Nous sommes au monde, nous l’admirons et l’abimons, nous sommes contents d’arriver dans la carte postale dont nous rêvions mais elle est submergée par les faiseurs et les marchands de clichés.
L’humour peut-il nous sauver ?
Le tourisme fait vivre des millions de personnes et il dégrade l’objet même de ses revenus.
« Le tourisme est le plus grand secteur industriel du monde : même le pétrole ne peut rivaliser, au contraire, il est en grande partie utilisé par cette industrie. »
Des plages d’Angleterre à celles de Bali, des foules à Shanghai ou Venise, en des lieux remarquables sur l’Acropole ou le Machu Pichu, nous rencontrons les stéréotypes des photographes autour de la tour penchée de Pise, avec les vendeurs de babioles à Venise, sur fond de couleur rose à Disneyland.
Les rapports de domination en Turquie, la tristesse en Thaïlande, le mauvais goût, l’indifférence, l’obscénité. J’ai été de ces touristes, comme lui, avec ma casquette qui fait tache dans des lieux sublimes.
Nous sommes au monde, nous l’admirons et l’abimons, nous sommes contents d’arriver dans la carte postale dont nous rêvions mais elle est submergée par les faiseurs et les marchands de clichés.
L’humour peut-il nous sauver ?
Le tourisme fait vivre des millions de personnes et il dégrade l’objet même de ses revenus.
« Le tourisme est le plus grand secteur industriel du monde : même le pétrole ne peut rivaliser, au contraire, il est en grande partie utilisé par cette industrie. »
mercredi 16 mai 2012
Vous avez dit « digne ».
Le niveau du débat au soir des élections présidentielles, où il y avait plus de motos que d’analyses, m’éloigne de toute pudeur pour mettre en ligne quelques mots.
In extrémis, le candidat de droite est apparu comme un président « digne », en demandant le calme à ses partisans hystériques. Mais qui les avait excités et qui dénie aux autres l’amour de leur pays ?
Ces supporters étaient décidément dépourvus d’arguments pour rabâcher :
« le candidat qui se présentait face à leur favori n’avait jamais été président », lui il ne l’est plus.
Cette rengaine vieillotte de l’illégitimité de la gauche redonne vigueur à mes convictions.
La victoire du 6 mai va à l’encontre de destins tout tracés, et c’est encore plus délicieux pour tous ceux qui ont accumulé les défaites, les reculs sociaux, les humiliations, la honte après tous ces mensonges, toutes ces manipulations, cet abaissement constant du débat politique.
Les citations d’un faiseur de discours arrachées à des livres du temps où il était gaulliste ne peuvent même plus faire diversion.
Mais les traits les plus détestables de ces dernières années ne disparaissent pas avec l’histrion.
Dans une discussion sur le net où j’intervenais pour contester le terme qualifiant Hollande de « bourgeois », je me suis fait remettre à ma place de dispensateur de cours.
Moi qui regrette souvent le côté donneur de leçons de la gauche, je me suis retrouvé assigné dans le territoire imaginaire des belles idées, méconnaissant par définition les dures réalités du quotidien.
La désinformation n’est pas aisée à débusquer et ceux qui voient « des BMW garées devant les guichets de la République conduites par des dealers magrébins accompagnés de leurs femmes grillagées ».
Ils pensent accéder à des données d’autant plus incontestables qu’elles font mine de se penser iconoclastes. Des ragots du même ordre ont été répercutés par le challenger droitier, dernier des douaniers, désormais retourné à ses problèmes de tout à l’égout.
J’aurai beau reprendre les chiffres de Laurent Maffeïs dans son livre « Les cinq mensonges du front national », je ne convaincrai pas cette jeune maman avec laquelle j’ai échangé. Elle qui doit affronter l’arrogance de petits coqs qui tiennent les murs de son quartier.
Pourtant : « Si l’on totalise toutes les allocations ou services reçus par les immigrés en France on arrive à 47, 9 milliards d’euros par an. Mais alors il faut compter tout ce que rapportent les immigrés au pays en versement d’impôts et de cotisations qui représentent plus de 60 milliard d’euros. Au final l’immigration rapporte donc concrètement plus de 12 milliards d’euros chaque année à la France. » Et ces médias que l’on jetterait volontiers du haut de leur suffisance, de leur opportunisme, de leur manque de courage, nous représentent-ils quand ils insistent : «Alors vous trouvez qu’il y a trop d’étrangers en France ? » Qui parle à ce moment là ?
Le vibrion se disait tout puissant, il s’est dissipé avec le dernier fait divers ; il fanfaronnait : « je vais l’éclater ce nul » et il s’est retrouvé battu.
Certaines de ces postures de cours de récréation vont passer sous les dents des déchiqueteuses qui fonctionnent en ce moment à plein régime, nous allons pouvoir peut être envisager des débats à la hauteur des enjeux majeurs qui nous attendent.
…..
Je vais au cinéma pendant une semaine, pause ordinateur pendant une semaine.
In extrémis, le candidat de droite est apparu comme un président « digne », en demandant le calme à ses partisans hystériques. Mais qui les avait excités et qui dénie aux autres l’amour de leur pays ?
Ces supporters étaient décidément dépourvus d’arguments pour rabâcher :
« le candidat qui se présentait face à leur favori n’avait jamais été président », lui il ne l’est plus.
Cette rengaine vieillotte de l’illégitimité de la gauche redonne vigueur à mes convictions.
La victoire du 6 mai va à l’encontre de destins tout tracés, et c’est encore plus délicieux pour tous ceux qui ont accumulé les défaites, les reculs sociaux, les humiliations, la honte après tous ces mensonges, toutes ces manipulations, cet abaissement constant du débat politique.
Les citations d’un faiseur de discours arrachées à des livres du temps où il était gaulliste ne peuvent même plus faire diversion.
Mais les traits les plus détestables de ces dernières années ne disparaissent pas avec l’histrion.
Dans une discussion sur le net où j’intervenais pour contester le terme qualifiant Hollande de « bourgeois », je me suis fait remettre à ma place de dispensateur de cours.
Moi qui regrette souvent le côté donneur de leçons de la gauche, je me suis retrouvé assigné dans le territoire imaginaire des belles idées, méconnaissant par définition les dures réalités du quotidien.
La désinformation n’est pas aisée à débusquer et ceux qui voient « des BMW garées devant les guichets de la République conduites par des dealers magrébins accompagnés de leurs femmes grillagées ».
Ils pensent accéder à des données d’autant plus incontestables qu’elles font mine de se penser iconoclastes. Des ragots du même ordre ont été répercutés par le challenger droitier, dernier des douaniers, désormais retourné à ses problèmes de tout à l’égout.
J’aurai beau reprendre les chiffres de Laurent Maffeïs dans son livre « Les cinq mensonges du front national », je ne convaincrai pas cette jeune maman avec laquelle j’ai échangé. Elle qui doit affronter l’arrogance de petits coqs qui tiennent les murs de son quartier.
Pourtant : « Si l’on totalise toutes les allocations ou services reçus par les immigrés en France on arrive à 47, 9 milliards d’euros par an. Mais alors il faut compter tout ce que rapportent les immigrés au pays en versement d’impôts et de cotisations qui représentent plus de 60 milliard d’euros. Au final l’immigration rapporte donc concrètement plus de 12 milliards d’euros chaque année à la France. » Et ces médias que l’on jetterait volontiers du haut de leur suffisance, de leur opportunisme, de leur manque de courage, nous représentent-ils quand ils insistent : «Alors vous trouvez qu’il y a trop d’étrangers en France ? » Qui parle à ce moment là ?
Le vibrion se disait tout puissant, il s’est dissipé avec le dernier fait divers ; il fanfaronnait : « je vais l’éclater ce nul » et il s’est retrouvé battu.
Certaines de ces postures de cours de récréation vont passer sous les dents des déchiqueteuses qui fonctionnent en ce moment à plein régime, nous allons pouvoir peut être envisager des débats à la hauteur des enjeux majeurs qui nous attendent.
…..
Je vais au cinéma pendant une semaine, pause ordinateur pendant une semaine.
mardi 15 mai 2012
Quelques jours avec un menteur. Etienne Davodeau.
Cinq amis d’enfance désormais trentenaires se retrouvent une semaine dans un chalet.
Les personnalités se découvrent dans une ambiance de douce déconnade, de camaraderie virile.
Balades, grasses mat’, régression, on joue aux dames la place sur le canapé : les vacances.
Mais pourquoi ce titre ?
Par la radio n’arrivent pas que les résultats du championnat de foot: des bombes de peinture à l’eau explosent dans des villes sans faire de dégâts.
Rien de dramatique, un fil pour un scénario sympathique où la bienveillance est au rendez-vous des 176 pages qui se parcourent avec plaisir.
Les personnalités se découvrent dans une ambiance de douce déconnade, de camaraderie virile.
Balades, grasses mat’, régression, on joue aux dames la place sur le canapé : les vacances.
Mais pourquoi ce titre ?
Par la radio n’arrivent pas que les résultats du championnat de foot: des bombes de peinture à l’eau explosent dans des villes sans faire de dégâts.
Rien de dramatique, un fil pour un scénario sympathique où la bienveillance est au rendez-vous des 176 pages qui se parcourent avec plaisir.
lundi 14 mai 2012
Bi, Dang So. (Sois fort). Phon Dang Di
Un spectateur de ce deuxième film Vietnamien présent à Cannes après « L’odeur de la papaye verte » parlait à la fois de pudeur et d’impudeur de cette production qui va fouiller sous les lits, dans les pots de chambre, avec des protagonistes qui s’enferment dans leurs secrets, leurs solitudes.
Pourquoi le fils refuse de voir son père revenu vivre ses derniers jours dans la maison de la belle fille qui va se consacrer à lui ?
La tante échappe au célibat mais les perspectives de vie heureuse ne sont pas évidentes.
L’enfant, pourrait apporter un peu de fantaisie dans cet univers moite, mais le jeu du jeune acteur un peu cabotin émousse ce regard.
Le thème de la glace constitue un truc narratif qui appelle forcément la boutade : "le spectateur reste de glace", même quand il est fait un usage inédit d’un glaçon.
Malgré la beauté des femmes, ce film ne laisse pas de trace sympathique pourtant l’on ne s’ennuie pas mais je m’en veux de ne pas sortir du préjugé de l’impassibilité des hommes de là bas.
Pourquoi le fils refuse de voir son père revenu vivre ses derniers jours dans la maison de la belle fille qui va se consacrer à lui ?
La tante échappe au célibat mais les perspectives de vie heureuse ne sont pas évidentes.
L’enfant, pourrait apporter un peu de fantaisie dans cet univers moite, mais le jeu du jeune acteur un peu cabotin émousse ce regard.
Le thème de la glace constitue un truc narratif qui appelle forcément la boutade : "le spectateur reste de glace", même quand il est fait un usage inédit d’un glaçon.
Malgré la beauté des femmes, ce film ne laisse pas de trace sympathique pourtant l’on ne s’ennuie pas mais je m’en veux de ne pas sortir du préjugé de l’impassibilité des hommes de là bas.
dimanche 13 mai 2012
Exposition universelle. Rachid Ouramdane.
Cette soirée se rapproche d’installations d’art contemporain, aussi un document d’accompagnement peut être utile afin de saisir les intentions du danseur soliste et de son musicien.
Ils « passent en revue les attitudes physiques dictées par les régimes politiques ainsi que par la société de consommation et son cortège d’icônes ».
Utile ne serait ce que pour comprendre le titre.
Ne comptez pas vous amuser à reconnaître quelque clin d’œil ; le propos est austère, le décor minimaliste. Si la danse c’est du mouvement et du rythme, petit bonhomme noirci au graphite est bien dérisoire malgré son application entre un métronome qui scande le temps et un projecteur qui tourne au bout d’un balancier. Il va bien enlever un peu de ce maquillage tenace et des gros plans de son visage vont apparaitre en fond de scène, il va cracher du rouge, changer de chaussures pour un usage des claquettes à peine amorcé, mais nous n'entrons pas dans la danse.
Au cours de la discussion qui a suivi, il serait trop facile de relever seulement « la métabolisation du noise » par le cuistre de service, mais je n’ai pas avancé dans ma compréhension puisqu’il m’a semblé pendant une heure que l’intellect était plus sollicité que l’ émotion.
Les artistes sont sympathiques et leurs démarches bien explicitées, leur spectacle ne m’a pas ennuyé mais je suis resté au bord.
Au début de la représentation parmi des saluts à l’esthétique de sinistre mémoire, je n’ai pu empêcher le surgissement devant mes yeux du geste de Bréivik, le monstre norvégien. Il n’avait pas la main tendue des fascistes qui l’ont inspiré mais au bout de son bras incliné, un poing qui était l’apanage me semblait-il du camp opposé. Je me suis souvenu aussi d’une photographie de « ça m’intéresse, histoire » où parmi la forêt de bras tendus, un seul homme croise les siens : héroïque. De la taille du porteur de sacs plastiques face aux tanks de Tienanmen.
Ils « passent en revue les attitudes physiques dictées par les régimes politiques ainsi que par la société de consommation et son cortège d’icônes ».
Utile ne serait ce que pour comprendre le titre.
Ne comptez pas vous amuser à reconnaître quelque clin d’œil ; le propos est austère, le décor minimaliste. Si la danse c’est du mouvement et du rythme, petit bonhomme noirci au graphite est bien dérisoire malgré son application entre un métronome qui scande le temps et un projecteur qui tourne au bout d’un balancier. Il va bien enlever un peu de ce maquillage tenace et des gros plans de son visage vont apparaitre en fond de scène, il va cracher du rouge, changer de chaussures pour un usage des claquettes à peine amorcé, mais nous n'entrons pas dans la danse.
Au cours de la discussion qui a suivi, il serait trop facile de relever seulement « la métabolisation du noise » par le cuistre de service, mais je n’ai pas avancé dans ma compréhension puisqu’il m’a semblé pendant une heure que l’intellect était plus sollicité que l’ émotion.
Les artistes sont sympathiques et leurs démarches bien explicitées, leur spectacle ne m’a pas ennuyé mais je suis resté au bord.
Au début de la représentation parmi des saluts à l’esthétique de sinistre mémoire, je n’ai pu empêcher le surgissement devant mes yeux du geste de Bréivik, le monstre norvégien. Il n’avait pas la main tendue des fascistes qui l’ont inspiré mais au bout de son bras incliné, un poing qui était l’apanage me semblait-il du camp opposé. Je me suis souvenu aussi d’une photographie de « ça m’intéresse, histoire » où parmi la forêt de bras tendus, un seul homme croise les siens : héroïque. De la taille du porteur de sacs plastiques face aux tanks de Tienanmen.
samedi 12 mai 2012
Un mal sans remède. Antonio Caballero.
Ma femme qui adore les sagas, les péplums, la foisonnante littérature Sud Américaine n’avait pas hésité devant les 670 pages, elle aime aussi les pavés. Mais elle avait abandonné ce livre tout en me le recommandant, moi qui apprécie les écritures qui se cherchent, introspectives, dépressives et brèves.
Appâté par un tel titre, j’ai été happé.
Jusqu’où pourrait aller mon antipathie pour le personnage principal indifférent même à lui-même ?
Il voue la plus complète des indifférences, la plus éhontée goujaterie, à sa mère, à ses compagnes, à ses connaissances. Sa seule activité est de chercher des mots pour former de la poésie, et cette recherche d’absolu, dérisoire, déchirante, au prix d’une vie vide, m’a bouleversé.
« Quelle merde la poésie. Il ramassa sur le plancher la dentelle légère du soutien-gorge abandonné. Et complètement ivre, enclin aux larmes, perdu dans un sentiment d’autocritique, il pleura en reniflant le soutien-gorge qui, pour parler franchement, ne sentait rien. »
Il traverse la ville de Bogota, depuis les lieux sordides et pathétiques du pouvoir dans leur violence la plus crue, jusqu’aux canapés de révolutionnaires dans leur confort le plus ridicule, en de lieux les plus glauques, depuis un appartement désert où il n’a plus qu’un demi crayon pour écrire au dos des pages d’un livre de compte.
Le portrait de la Colombie est épique et le climat chaud et humide.
« Un serveur avec de grandes auréoles de sueur sous le bras l’obligea à commander un rosé très pâle, aigre, qui lui donna la nausée et était hors de prix. Il y avait du monde. Il vit des gens faire de grands gestes, il entendit de cris. Il régla une addition énorme. A la sortie, un vendeur de billets de loterie boiteux et manchot voulut le forcer à lui en acheter un en lui garantissant sa chance. Il hésita. Sut résister. »
Jusqu’où pourrait aller mon antipathie pour le personnage principal indifférent même à lui-même ?
Il voue la plus complète des indifférences, la plus éhontée goujaterie, à sa mère, à ses compagnes, à ses connaissances. Sa seule activité est de chercher des mots pour former de la poésie, et cette recherche d’absolu, dérisoire, déchirante, au prix d’une vie vide, m’a bouleversé.
« Quelle merde la poésie. Il ramassa sur le plancher la dentelle légère du soutien-gorge abandonné. Et complètement ivre, enclin aux larmes, perdu dans un sentiment d’autocritique, il pleura en reniflant le soutien-gorge qui, pour parler franchement, ne sentait rien. »
Il traverse la ville de Bogota, depuis les lieux sordides et pathétiques du pouvoir dans leur violence la plus crue, jusqu’aux canapés de révolutionnaires dans leur confort le plus ridicule, en de lieux les plus glauques, depuis un appartement désert où il n’a plus qu’un demi crayon pour écrire au dos des pages d’un livre de compte.
Le portrait de la Colombie est épique et le climat chaud et humide.
« Un serveur avec de grandes auréoles de sueur sous le bras l’obligea à commander un rosé très pâle, aigre, qui lui donna la nausée et était hors de prix. Il y avait du monde. Il vit des gens faire de grands gestes, il entendit de cris. Il régla une addition énorme. A la sortie, un vendeur de billets de loterie boiteux et manchot voulut le forcer à lui en acheter un en lui garantissant sa chance. Il hésita. Sut résister. »
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