mardi 20 septembre 2011

Petites éclipses. Fane & Jim.

Est ainsi que vivent les trentenaires ?  
"Quand on a plus l'immunité de la jeunesse, mais pas encore l'excuse de l'âge... 
Quand on se retrouve, comme l'adolescent le cul entre deux chaises... 
Quand un début de fatigue commence à éliminer ce qu'il subsiste d'envie."
Vifs, lucides, impitoyables, drôles, vivants, cyniques, romantiques… enfin pas trop non plus.
Près de 300 pages pour 6 personnages découvrant un beau gite dans le midi avant l’éclipse de 99. 
Si ce n’est le rappel un peu ronflant de la définition du phénomène cosmique, le récit ne se prend finalement pas trop au sérieux. La lune qui va faire de l’ombre au soleil n’est qu’une péripétie parmi d’autres dans la vie passionnée de ces hommes et femmes taraudés par le temps qui les sort de l’insouciance, dans le dilemme classique papa / amant, passion/honnêteté, intensité/responsabilité… 
Ressemblerait à bien des films de copains au bord des piscines, à des séries aux personnages haut en couleurs, mais je me suis laissé prendre par la vivacité des dialogues, la vigueur des traits. Alors sur un thème assez couru, intéresser le sexagénaire peut être estimable.

lundi 19 septembre 2011

Pain noir. Agustí Villaronga

Je craignais que ce film qui a eu tous les honneurs en Espagne soit esthétisant ; il est beau comme l’automne. Se déroulant peu après la défaite des républicains, il n’est pas manichéen. Et je n’ai su voir aucun vainqueur, par contre les vaincus sont innombrables. Face à la misère, les engagements politiques les plus généreux comportent des zones que le réalisateur va fouiller. Les adultes sont observés sans complaisance par des yeux d’enfants subissant une vie pénible où les superstitions viennent masquer les mensonges. Les petits voient jusqu’aux contrées les plus effroyables, eux non plus ne seront pas doux et généreux. Si le dénouement évite la mièvrerie, je reste pourtant sur une impression mitigée au bout de cette sombre histoire violente qui comporte certaines scènes dont la poésie complique la réalité.

dimanche 18 septembre 2011

Velouté de courgettes à « La vache qui rit ».

Incontestablement "velouté","potage" à la rigueur, c’est mieux que « soupe » pour utiliser le légume d’été dans une variante plus automnale...
encore que « soupe de fraises » : « ça le fait ». 
On pourra préférer faire revenir avec de l’ail, le fruit considéré comme un légume, dans de l’huile d’olive plutôt que cuite à l’eau direct, déjà que la cucurbitacée est aqueuse. Puis verser de l’eau avec un cube de bouillon de volaille, suivant la texture souhaitée, mixez au bout de cinq bonnes minutes de cuisson et ajouter 2 ou 3 portions du fromage français le plus connu dans le monde. 
Si notre gastronomie fait partie désormais du patrimoine mondial, elle ne le doit certes pas à ce jovial fromage fondu mais cette recette peut être une façon de retrouver des sensations d’enfance et se souvenir du plaisir de retrouver la boîte ronde déclinée dans des marchés les plus modestes, à l’autre bout du monde. 
La variante est sympathique avec un oignon à la place de l’ail ou avec des pommes de terre, c’est mieux, mais alors la cuisson sera plus longue. Disperser un peu du produit de la tonte de votre pot de ciboulette au dernier moment, pas seulement pour la déco.

samedi 17 septembre 2011

Dix petits nègres. Agatha Christie.

« Le juge répliqua d’un ton aigre : 
« A mon âge, vous savez, on ne recherche plus les émotions. »
Anthony ricana : 
« La vie devient de plus en plus brève. 
Les affaires criminelles me passionnent. 
Je bois à la prospérité des assassins ! »
Il leva son verre et l’avala d’un trait. 
Trop brusquement, peut être, car il s’étouffa. »
Un sommet de la littérature noire où les policiers apparaissent seulement de façon, anecdotique dans l’épilogue. Dix cadavres, au rythme d’une comptine obsédante, jouant avec les mots pour composer une machinerie perverse qui valut à la dame un succès planétaire. 
Les points de vue se déplacent, l’humour se glisse dans l’écriture sobre. 
Les rebondissements ne font pas dévier le destin inexorable. 
Le coupable se voulait égal à un Dieu qui punirait ceux qui avaient cru échapper à la justice. 
Tous coupables. 
La tension monte dans un décor où la lisse maison moderne bâtie sur une île nue ne recèle pas de cache pour mieux nous laisser apprécier l’habileté de celle qui nous mène par le bout du nez tout au long de ces 300 pages en poche

vendredi 16 septembre 2011

Primaires: entre déprise et reprise.

Est-ce qu’une soirée par écran interposé relancera chez moi quelque ardeur militante ?
Celle-ci a été fatiguée par des pratiques locales de candidats à la notabilité sans courage, sans vision, agissant à l’envers de la plus élémentaire des démocraties. 
Plus d'un a été découragé, parmi ceux qui croient encore à la gauche.
A la façon d’un Scaron de chez Macé, je réactualise un de mes écrits antérieur au spectacle donné chez Pujadas.
La volonté de M. Aubry de réduire le cumul des mandats me semble de nature à améliorer l’exercice de la politique. Sa promesse d’augmenter de 50% le budget de la culture quelque peu aventureuse dans la période n’apparaît plus présentement.
L’indépendance de S. Royal était un atout, mais elle semble bien seule aujourd’hui. Sa persistance à fustiger l’impôt ou les augmentations du prix de l’essence lui attiraient des faveurs populaires mais ne participaient pas à une pédagogie nécessaire concernant la solidarité ou la sobriété face au tarissement des énergies fossiles. Elle a appliqué pour elle le non cumul, se montre ferme à l’égard des banques et parle désormais d’une justice fiscale plus présente que jadis dans les fondamentaux socialistes.  
A. Montebourg a certes des discours plus en rupture que ceux de F. Hollande, ce n’est pas difficile, et s’il a eu le mérite de souligner les dysfonctionnements graves de la fédération PS des Bouches du Rhône, ses positionnements antérieurs variables devraient l’entrainer à plus de modestie.  
E. Vals nous éviterait l’hémiplégie qui s’empare de bien des politiques quand flambent les banlieues mais il pousse la distinction à tomber chaque fois à droite.
Oui, il y a bien un problème de crise des valeurs morales et pas seulement chez les pauvres, et un problème social de répartition des richesses et donc d’espérance.
Son insistance à vouloir éviter la rupture de confiance semble partagée par ses concurrents.  
J.M. Baylet préconise la vente du haschich en pharmacie, les journalistes adorent le sujet, Arnaud et Manu les plus jeunes, y sont le plus clairement opposés.
J’ai repris quelque goût au débat même si celui ci fut un peu empesé; la volonté de chacun de tourner la page du sarkozisme est décidément un bon moteur.
Mais combien avaient trouvé que C. Lagarde au FMI ce n’était pas si mal puisqu’elle est française ?
Ce n’est pas une faute qu’avait commise J.L. Mélenchon qui trouve souvent le mot juste en parlant par exemple des pièces jaunes pour caractériser la part des riches dans le plan d’austérité du gouvernement, mais faute de bras il est condamné à la posture tribunicienne.
Et il faut que ce soit F. Bayrou le plus convaincant dans sa dénonciation du scandale Tapie. Les compromissions avaient été entamées par L. Fabius et poursuivies par DSK.
La pépite avait quelques pailles qui l’ont amené si loin des roses en fête*. Et nous avec.
* Allusion à une réflexion ancienne d’Anne Sinclair où elle disait préférer sa vie à Washington sans
« circonscriptions à visiter ni fêtes de la rose à Trifouillis-les-Oies ». ……………………………………………….
« Strauss c’est trop » dans le Canard de la semaine dernière :

jeudi 15 septembre 2011

Abelardo Morell.

Le photographe d’origine cubaine propose des images en noir et blanc qui arrivent à nous étonner encore, par une présence puissante des objets tel un toboggan vu sous un angle insolite, ou régénérant une vision chaleureuse de la famille : ainsi sa femme et son fils derrière une porte vitrée.
Professeur d’université, il a aussi expérimenté avec une camera obscura de Manhattan à Florence.
J’ai beaucoup aimé des photographies de livres que car je m’étonne encore d’innovations encore possibles effectuées en repensant les travaux d’autres artistes comme Le Caravage dans un livre ouvert dont on devine un portrait seulement dans le reflet des encres d’imprimerie. La lumière tombant sur un livre ancien en dégage les mystères et les jeux avec les gravures d’ « Alice au pays des merveilles » sont inventifs et subtils. Un vase sur le rebord d’une table prend des allures métaphysiques, son alphabet d’eau est magnifique et sa manifestation de crayons inoubliable.

mercredi 14 septembre 2011

Touristes en chine 2007. # J 24 et 25. Derniers marchés, Hong Kong et retour.


A nouveau un ciel plombé à Kunming, mais pas de pluie. Nous retournons dans les quartiers d’hier, à la recherche du marché aux oiseaux, où l’on vend aussi des hamsters, des écureuils, des lapins, des tortues de toutes tailles, des poissons de toutes sortes, colorés de tous les rouges, de la nourriture pour animaux : vers, coléoptères, petits crabes rouges et noirs. Un marchand d’instruments à vent, après démonstration, incite ma prof de musique à acheter une flûte, un hulusi composé d'une calebasse et de tubes de bambou. Les marchands de cuir font affaire aussi avec nous, au marché couvert où nous achetons encore quelques babioles. Yuizhou passe nous prendre à 12h30 et nous accompagne à l’aéroport. Nous nous apprêtons à attendre 4h avant d’enregistrer nos bagages sur le vol de 21h10. Petit somme pour certains dans le grand vide de l’aérogare après le départ du vol KA 761, où même les policiers désertent. 2h après, c’est un déferlement de voyageurs à destination de Bangkok. Une bonne occasion de réviser toute la diversité du peuple chinois. Dans l’avion, je discute avec mon voisin un américain d’origine chinoise étudiant en cinéma venu avec son « église qui est sa famille».
Arrivée à 23h30 à Hong Kong, nous prenons un petit métro pour rejoindre les guichets de la douane. Il faut changer nos euros en dollars de Hong-Kong ; dans la foulée, la caissière nous vend un billet aller-retour pour l’ Air Express Train. A nouveau, nous montons dans un compartiment pour nous rendre en centre ville où des taxis bien organisés attendent leur tour pour charger les clients dans une discipline qui nous était devenue inhabituelle. Ascenseur évidemment pour rejoindre notre chambre au Central Park hôtel, 283 Hollywood Street au milieu d’une forêt de buildings. Un peu de foot à la TV et dodo après avoir baissé la clim’ programmée sur 18°. Pour ce dernier jour en Asie, café et croissants dans un fast food chinois. Nous passons un long moment dans un magasin d’antiquités avec des statuettes en terre sans doute trouvées dans une tombe, représentant des chevaux, des coquettes en habit de cour, des meubles, des porcelaines. Petit marché dans les rues bien appétissant.Une passerelle au dessus des routes et traversant parmi les buildings de la ville qui compte plus de 6000 habitants au km2 nous conduit rapidement à l’Air express Train. Dernier coup d’œil sur une ville particulière que nous n’avons fait qu’effleurer avant notre retour en France.